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CULTURE – À la découverte de l’ethnie Akha (Épisode 1)

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Écrit par Lepetitjournal Birmanie
Publié le 6 octobre 2016, mis à jour le 6 octobre 2016

Aujourd'hui Marina vous propose de partir à la découverte de l'ethnie Akha. Venus d'Asie Centrale, ils vivent aujourd'hui dans les régions montagneuses d'Asie, en Birmanie, au Laos, en Chine, au Vietnam, en Inde, au Népal, au Bouthan et en Thaïlande. Ici, à Hokyin, ce ne sont pas moins de 4 villages Akhas qui se suivent les uns les autres et les habitants y vivent en paix, qu'ils soient chrétiens, bouddhistes ou animistes.

Deuxième journée à explorer les environs de Kengtung et après notre rencontre avec l'ethnie Ann, nous repartons dans les hauteurs du Triangle d'Or faire la connaissance de l'ethnie Akha. Comme la veille, nous achetons quelques médicaments, chaussettes, biscuits, savons et shampoings au marché avant de partir sur la route du village de Hokyin.
À peine sortis de Kengtung, nous devons nous arrêter à un check point. La voiture à l'arrêt sur la route, Tun, notre guide, prend nos passeports et file dans la petite guérite. Tous les allers-retours des touristes sont très contrôlés dans cette zone et jusqu'à très récemment il fallait obtenir une autorisation pour se rendre à Kengtung. Aujourd'hui encore, pour des raisons de sécurité, les touristes ne sont pas autorisés à emprunter la route qui relie Kengtung à Mandalay. De notre côté, pas de problème puisque Tun remonte dans la voiture avec nos passeports et nous reprenons la route. En chemin, nous nous arrêtons visiter une coopérative de petits producteurs d'alcool de riz. Ici, plusieurs familles se partagent un grand espace et produisent de l'alcool qu'ils exportent ensuite vers la Chine voisine.

Cette coopérative permet à quelques familles du village de gagner de l'argent en revendant leurs productions aux chinois qui en raffolent. En y ajoutant du gingembre, des fruits, du ginseng ou des plantes médicinales, l'alcool de riz aurait des propriétés thérapeutiques. La visite terminée, nous partons enfin sur les chemins qui nous mèneront aux villages de l'ethnie Akha. Il y a encore de la boue par endroit, les pluies des jours précédents ont laissé des traces. Les plantations de thé et leurs petits arbustes bien taillés et bien verts contrastent avec le ciel d'un bleu éclatant et la terre très rouge. Ce n'est pas la bonne saison pour la récolte du thé, nous n'aurons donc pas la chance de rencontrer les cueilleuses de thé. 

Nous passons devant une petite école. Depuis le chemin, on entend les enfants qui récitent bien sagement leur leçon. La maîtresse leur pose une question et ils récitent tous en choeur, bien fort, la réponse. Cette petite musique, très répétitive, nous accompagne encore quelques minutes dans notre randonnée. 

Dans les hauteurs, près des villages Akhas, la température baisse un peu et l'air se rafraîchit. Des pins majestueux s'étirent tout le long du chemin et nous marchons sur un petit tapis d'aiguilles et quelques pommes de pins.

Avant d'arriver dans les villages, Tun en profite pour nous en dire un peu plus sur l'ethnie Akha. Venus d'Asie Centrale, les Akhas vivent aujourd'hui dans les régions montagneuses d'Asie, en Birmanie, au Laos, en Chine, au Vietnam, en Inde, au Népal, au Bouthan et en Thaïlande. 

Ici, à Hokyin, ce ne sont pas moins de 4 villages Akhas qui se suivent les uns les autres et les habitants y vivent en paix, qu'ils soient chrétiens, bouddhistes ou animistes. Par superstition, à l'entrée de chaque village animiste, les Akhas installent une porte qui, symboliquement, sépare le village, les habitants et les esprits des autres esprits du monde extérieur qui pourraient être mauvais. 

Les Akhas parlent leur propre dialecte et peu nombreux sont ceux qui parlent le birman. Heureusement pour nous, Tun, parle quelques mots de ce dialecte Akha, ce qui facilitera grandement les choses.

A notre arrivée dans le premier village Akha, nous sommes accueillis par une maman qui donne le bain à son enfant qui barbote dans une petite bassine en aluminium. Elle nous invite à aller dans la maison juste à côté de la sienne et nous y rejoindra dès le bain terminé. Nous pénétrons dans ce qui ressemble à la petite épicerie du village. Une étagère, brinquebalante, avec des biscuits, des boissons et des cigarettes, trône au fond de la grande pièce mal éclairée. La maîtresse de maison, une pétillante grand-mère de 80 ans, voûtée, nous invite à nous asseoir et nous propose du thé, des bananes et des cacahuètes. Vous ne verrez aucune photo de cette petite mamie si sympathique pour la simple et bonne raison qu'elle refuse les photos? D'après elle, elle n'est pas assez belle pour poser pour nous?

Sur le sol de terre battue, au milieu de la pièce, un tapis tressé est recouvert d'artisanat Akha. Il y a des colliers de graines, des sacs et des petites pochettes, des guêtres et des jambières, des ceintures, des vêtements et des pièces de tissus Akhas, le tout entièrement tissé et brodé à la main par des femmes des villages. Notre petite mamie tire quelques revenus de la vente de ces quelques pièces traditionnelles aux voyageurs de passage ou aux femmes Akhas qui souhaiteraient acquérir de nouvelles pièces pour leurs tenues et qui viennent s'approvisionner ici.

Attablés bien à l'abri des rayons du soleil et de la chaleur, nous profitons du déjeuner pour discuter avec ce petit bout de femme. Elle porte l'habit traditionnel de couleur indigo mais elle nous avoue avoir délaissé la coiffe traditionnelle Akha, beaucoup trop lourde pour elle à présent. Pendant la conversation, elle nous invite à goûter au riz gluant. Posé sur une feuille bien verte, le riz est agrémenté d'une poudre bien trop épicée pour moi. C'est bon mais ça pique, je passe donc mon tour et laisse le plat aux filles et à Tun. Nous lui proposons de partager nos morceaux de poulet, elle refuse. Nous insistons, elle refuse encore. Nous insistons encore, elle finit par accepter.

Pendant que nous discutons, un petit groupe de femmes Akhas entre dans la grande pièce et s'installe à l'ombre. Parmi elles, une femme porte l'habit bleu indigo et la coiffe traditionnelle Akha. Son bébé, porté en écharpe, dort paisiblement dans son dos. Avec ces colliers de perles blanches, ces grosses billes d'argent et ces énormes piastres indochinoises composées chacune de 27g d'argent, la coiffe de cette femme au bébé est très impressionnante. Je n'ai aucune idée du poids de cette coiffe mais elle me paraît tout de même très lourde. Une autre femme porte, en plus de l'habit indigo, un immense plastron en métal argenté autour du cou. Après notre déjeuner, nous allons à leur rencontre et toutes deux acceptent de poser pour nous.

Retrouvez le blog de Marina: http://storiesofinspiration.fr
Marina Périllat - Vendredi 7 Octobre 2016

lepetitjournal.com birmanie
Publié le 6 octobre 2016, mis à jour le 6 octobre 2016

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