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EXPOSITION - Ietje Préel : Quand l’art urbain rencontre les passagers de Yangon

Écrit par Lepetitjournal Birmanie
Publié le 6 avril 2017, mis à jour le 6 avril 2017

Depuis le 30 mars jusqu'au 12 avril, l'artiste-peintre Ietje Préel, expose ses toiles autour du thème "Yangon Commuters", au 5e étage du Novotel Yangon Max. Ses tableaux, frappant par les choix des couleurs et leurs angles d'approches, représentent les transports urbains de la capitale économique et leurs passagers. Rencontre avec le jeu d'ombre et de lumière de cette hollandaise talentueuse.

Mais qui est Ietje Préel ? 
Ietje Préel: Je suis hollandaise, il y a dix ans, j'ai obtenu la nationalité française. Après avoir étudié l'espagnol, je me suis rendue à Paris où j'ai rencontré mon mari Xavier Préel. Avec nos trois enfants, nous avons vécu dans des pays d'Europe, du Moyen-Orient ou d'Amérique du Sud. Nos petits devenus grands et eux-mêmes travaillant dans différents pays, nous sommes arrivés en duo au Myanmar en 2014, pour le travail de mon conjoint. J'ai toujours été intéressée par l'art et quand ma dernière fille fut en primaire je me suis mise à réaliser ma propre peinture. Cela fait déjà 15 ans. De par mon statut de professeur d'espagnol, vous ne serez pas étonné de savoir que je suis très attirée par les différentes langues et cultures du monde, en particulier les pays hispaniques. Cependant, aujourd'hui mon regard se porte sur Yangon.   

À Yangon, ville du sud-est asiatique, quelles sont les scènes de vie qui ont attiré votre regard d'artiste ?
Mon regard est constamment attiré par la vie en général. J'aime beaucoup me balader en vile et ce qui me frappe depuis mon arrivée ici ce sont les personnes, les birmans dans leurs longyis, toujours souriant. Pour cette troisième exposition en Birmanie, j'ai voulu me focaliser sur ma vision des transports urbains à Yangon. J'ai représenté ces hommes et ces femmes, passagers de bus et de trucks en me basant sur les mouvements des corps humains. J'aime beaucoup jouer avec les lignes droites ; les assises ainsi que le transport en lui-même me permet de développer ce graphisme linéaire. Je suis très visuelle, j'ai besoin d'avoir vu ce que je vais peindre ou de prendre une photo avec un angle que j'aurais choisi. 

Comment procédez-vous pour atteindre ce réalisme auquel vous aspirez tant ?
Ma matière première, c'est la peinture à l'huile car c'est très agréable à travailler. J'ai essayé l'acrylique une fois, mais au vu de ma première toile je n'ai pas insisté. L'huile me permet de reprendre mes couleurs en les diluant plus ou moins intensément afin de créer des ombres, des jeux de lumières ou des couleurs plus vives comme sur certains vêtements. J?apprécie tout particulièrement les lumières du soir ou du matin, car elles sont horizontales. Il faut savoir que la peinture à l'huile se fait en plusieurs temps. Pour débuter, j'utilise une peinture grise très diluée pour réaliser les premiers contours. Dans le milieu de la peinture, on évite de dessiner au crayon de papier sur la toile. Lors du passage de la première couche de peinture on doit attendre une semaine que le tout sèche avant de poursuivre la toile. 

Vos peintures, qui développent tous les plis d'un vêtement ne s'attardent pas sur les traits du visage, pourquoi ? 
Je ne montre pas les visages, car c'est très aventureux déjà de base de se lancer dans la peinture du corps humain et le visage dans ma peinture ce n'est pas ce sur quoi j'ai envie de m'attarder. Je préfère qu'il reste subjectif. Il semblerait que ma façon de faire plaise puisque lors de mon vernissage, le 30 mars dernier, six de mes toiles ont été vendues. 

À ce sujet, la moitié de vos gains sont reversés à une association, pouvez-vous nous en dire plus ?
Quand je suis arrivée en Birmanie, je me suis investie auprès de Luke Orphanage, un orphelinat à Yangon. J'avais remarqué qu'il manquait de moyen au niveau de leur infrastructure et il se trouve que le Novotel était également présent auprès de cette association. Comme il ne me demandait pas de participation commerciale pour exposer, j'ai décidé de reverser 50% du gain de mes ventes à cet orphelinat. J'ai vendu six tableaux entre 450 et 900 dollars chacun, faites le calcul c'est une belle somme pour leur venir en aide, j'en suis très contente. 

Peut-on espérer d'autres expositions dans les mois/années à venir ?
C'est tout à fait possible. En ce moment je change complètement de style, je me plais à peindre des tuyaux. C'est important aussi de toucher à autre chose, d'autres visuels. Je me souviens que l'une de mes premières peintures en Birmanie, portait justement sur un tuyau d'arrosage de mon jardin. 

Informations sur l'exposition: Novotel Yangon Max ? 5e étage - Pyay road - Yangon
Jusqu'au 12 avril 2017
Vendredi 7 Avril 2017 (www.lepetitjournal.com/Birmanie) Pauline Autin

 

lepetitjournal.com birmanie
Publié le 6 avril 2017, mis à jour le 6 avril 2017

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