En déplacement au Liban, le troisième homme de l'élection présidentielle a développé lundi sa vision de la France, du Moyen-Orient et du monde lors d'un discours prononcé à l'Ecole supérieure des Affaires (ESA). Nous y étions.
Près de 400 Français installés au Liban se sont donné rendez-vous à l'ESA pour approcher et écouter la nouvelle star de la vie politique française, invitée à tenir conférence sur le thème de « la révolution économique et sociale du 21ème siècle ». L'occasion pour le leader du mouvement « En Marche ! » d'évoquer également la question syrienne.
Introduit par l'animateur Emmanuel Chain, Emmanuel Macron a développé son crédo autour de la mutation numérique, la liberté d'entreprendre et l' « égalité des possibles », se référant régulièrement aux Libanais ouverts au monde. « La liberté, c'est ce qu'il y a de plus juste », a-t-il lancé, expliquant que les classes moyennes, « qui ne croient plus en la démocratie », sont les principales victimes des politiques économiques de ces dernières années.
Suivi par des caméras et des micros de plusieurs médias français, M. Macron a soigneusement évité de réagir de manière frontale à l'actualité politique française. Il s'est néanmoins érigé en contempteur des discours identitaires. « La France n'est ni une identité, ni une idée, mais une volonté », a-t-il déclaré.Sur le terrain diplomatique, le candidat à l'élection présidentielle a défendu une « politique d'équilibre » à l'égard du régime et des rebelles en Syrie, se démarquant ainsi de la politique de la France depuis le début du conflit. « Bachar el-Assad est un dirigeant qui a failli (...), l'erreur qui a été faite, de droite ou de gauche a été à un moment de faire du départ de Bachar el-Assad un préalable à tout », a-t-il dit, ajoutant que « la France n'est pas là pour décerner des bons points et des mauvais points à qui que ce soit, elle est là pour construire la paix, c'est bien plus compliqué ».
M. Macron s'est entretenu mardi avec le président libanais Michel Aoun, le Premier ministre Saad Hariri et le patriarche maronite Bechara Raï, notamment de la crise des réfugiés syriens au Liban. Emmanuel Macron se rendra ensuite en Jordanie.
La Rédaction (www.lepetitjournal.com/Beyrouth) mardi 24 janvier 2017