Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Frappes israéliennes sur le Liban, après l'échec d'un appel au cessez-le-feu

voiture sous les décombres d'explosionsvoiture sous les décombres d'explosions
Écrit par AFP
Publié le 27 septembre 2024, mis à jour le 27 septembre 2024

Israël a mené vendredi des dizaines de frappes aériennes au Liban contre le Hezbollah, qui a tiré des roquettes vers le territoire israélien, après l'échec d'un appel international au cessez-le-feu parrainé par les Etats-Unis et la France.

Depuis lundi, les bombardements israéliens massifs visant à affaiblir le mouvement islamiste libanais, soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, ont fait plus de 700 morts au Liban, selon les autorités, dont de nombreux civils.

Le Liban connaît sa période la plus meurtrière en "une génération", a averti vendredi l'ONU.

Face à l'escalade militaire qui menace d'entraîner le Proche-Orient dans la guerre, les Etats-Unis et la France, rejoints par de nombreux pays occidentaux et arabes, ont lancé un appel à un cessez-le-feu de 21 jours, rejeté jeudi par Israël qui a promis de combattre le Hezbollah "jusqu'à la victoire".

Une éventuelle opération au sol contre le Hezbollah sera "aussi courte" que possible, a assuré vendredi un responsable israélien de la sécurité, alors que le chef d'état-major de l'armée, le général Herzi Halevi, avait demandé mercredi aux soldats de se préparer pour une possible incursion terrestre.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit prononcer un discours vers 13H30 GMT devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

- "Aucun espoir" -

L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir mené "des dizaines de frappes" contre le Hezbollah, dont les roquettes visent presque quotidiennement le nord d'Israël depuis l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Le puissant mouvement libanais a promis de continuer ses attaques "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza".

Au total, plus de 1.500 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des tirs transfrontaliers il y a près d'un an, selon les autorités de ce pays, soit plus que les 1.200 morts en 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.

"Tout s'effondre autour de nous", a confié à l'AFP un homme d'affaires libanais de 55 ans, Anis Rubeiz. "Je ne vois aucun espoir à l'horizon, pas même un rayon de lumière", a-t-il ajouté.

L'Unicef s'est alarmée du "rythme effrayant" auquel les enfants sont tués par les bombardements, ainsi que des dommages aux installations civiles comme les stations de pompage, qui privent "30.000 personnes d'accès à l'eau potable" dans l'est et le sud du Liban.

- "Tous des déplacés" -

Vendredi, l'armée israélienne a annoncé avoir visé "des infrastructures terroristes" du Hezbollah à travers le sud du Liban et riposté à un tir de roquettes vers Haïfa, le grand port du nord d'Israël.

Le Hezbollah a revendiqué des tirs sur le secteur de Kyriat Ata, dans la baie d'Haïfa, qui abrite de nombreuses industries, notamment de défense.

L'armée a également indiqué avoir intercepté quatre drones tirés depuis le Liban vers la zone frontalière de Rosh Hanikra.

Le mouvement islamiste a affirmé de son côté avoir tiré des roquettes sur la ville de Tibériade, à une trentaine de kilomètres au sud de la frontière.

Cinq militaires syriens ont par ailleurs été tués dans une frappe israélienne près de la frontière avec le Liban, selon l'agence officielle Sana.

Les bombardements israéliens ont jeté 118.000 personnes cette semaine sur les routes au Liban, selon l'ONU.

A Baakline, au sud-est de Beyrouth, Hala Zeidan accueille depuis lundi deux soeurs originaires du sud et le petit garçon de l'une d'elles, âgé de 10 ans. "C'est notre pays et ce sont des gens déplacés de leurs villages. Nous pourrions tous devenir des déplacés. Nous devons faire preuve de compassion", explique cette enseignante de 61 ans.

Rejetant l'appel international au cessez-le-feu, Benjamin Netanyahu a assuré jeudi que l'armée poursuivrait son combat contre le Hezbollah "avec toute la force nécessaire".

Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a affirmé que ce combat continuerait "jusqu'à la victoire".

- "Guerre dévastatrice" -

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a mis en garde jeudi contre une "guerre totale" qui "serait dévastatrice pour Israël et le Liban", estimant qu'un cessez-le-feu pourrait aussi permettre de conclure un accord de trêve à Gaza.

Israël avait annoncé à la mi-septembre avoir déplacé le "centre de gravité" de ses opérations, concentrées jusque là sur la bande de Gaza, vers le nord du pays, pour permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants qui ont fui les tirs de roquettes du Hezbollah.

Selon le gouvernement israélien, 9.360 roquettes et missiles ont été tirés sur Israël en près d'un an.

"C'est une véritable angoisse. Nous ne savons pas ce qui va se passer, si les roquettes vont se rapprocher, si elles vont atteindre Haïfa", a témoigné Fida Khoury, une habitante de cette ville âgée de 28 ans.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé avoir intercepté un missile tiré dans la nuit de jeudi à vendredi depuis le Yémen. Les rebelles houthis, eux aussi soutenus par l'Iran, ont revendiqué une attaque de missile et de drone en Israël.

Pendant ce temps, Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza, lancée le 7 octobre 2023 en riposte à l'attaque du Hamas qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens incluant les otages morts ou tués à Gaza.

Sur 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 sont déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir dans le territoire palestinien depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son offensive à Gaza a fait jusqu'à présent 41.534 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et y a provoqué un désastre humanitaire.

Agence_France-Presse_Logo.svg_
Publié le 27 septembre 2024, mis à jour le 27 septembre 2024

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions