Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

SLAM - Grands Corps Malade et Bas Böttcher, ou "l'écriture à l'oral"

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 28 janvier 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Aux mots allemands se sont mêlées rimes françaises, aux slams hilarants de l'Allemand Bas Böttcher a succédé la voix rauque et envoûtante de Grand Corps Malade. Retour sur un concert de slam atypique, qui a eu lieu le 26 janvier à l'Admiralpalast. 


Grand Corps Malade. Photo S. Reichenbach

?21h, sans espoir, un mercredi d'octobre / Des êtres humains dans un café sont regroupés pour s'écouter?, déclame Grand Corps Malade dans sa chanson ?J'écris à l'oral?, qui retrace sa première soirée slam, en 2003. Sept ans plus tard, il est toujours 21 heures, mais nous sommes un mardi de janvier et 1000 spectateurs sont présents dans la salle de l'Admiralspalast. ?Le Slam est une musique qui réunit plus de personnes que le rock ou l'électro?, déclare Côme Ledésert, du Bureau Export de la musique française, en observant la salle, où jeunes, écoliers ou personnes plus âgées se côtoient. Martin Jankowski, le modérateur, se présente sur la scène, et les piaillements des 375 écoliers venus de Berlin, de Brême ou même d'Hanovre se taisent alors peu à peu. ?Slam, c'est le bruit qu'une porte fait quand elle se ferme. Mais ce soir, avec deux artistes français et allemand, le mot Slam signifie l'ouverture?, déclare-t-il.

Quand slam rime avec rire
Le ton est donné, Bas Böttcher apparaît, engoncé dans son large son pull-over. Enchaînant ses rimes à Capela ou sur fond musical, Bas conquit l'assemblée par ses textes hilarants, qu'il déclame avec différentes mises en scène, parfois même en prenant l'accent chinois. ?Nous ne connaissions absolument pas Bas Böttcher avant le concert?, affirment Julia et Dana, deux élèves de la Melanchthon-Schule de Berlin. Ces dernières sont cependant conquises, tout comme Gabriel, un français de Berlin : ?je ne pensais pas que l'allemand pouvait avoir une telle sonorité, et surtout que le slam était aussi destiné à faire rire?.

Un projet pédagogique tout en musique
C'est ensuite au tour de Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, qui, de sa voix rauque, fait découvrir au public les titres de son dernier album, ?Enfant de la ville?, tout comme ses premiers textes. Durant certains morceaux défilent derrière le chanteur une traduction de ses textes en allemand. Un concours de traduction de plusieurs chansons de GCM, organisé par l'ambassade de France et l'OFAJ en collaboration avec le Plénipotentiaire a été proposé à plusieurs écoles franco-allemandes berlinoises. Le Französisches Gymnasium de Berlin, vainqueur, a ainsi vu sa traduction retransmise tout au long du concert. En plus de ce concours, les organisateurs avaient prévu des rencontres entres les chanteurs et les élèves, au cours desquelles ces derniers ont pu composer leurs propres morceaux de slam. ?Le slam est un réel outil pédagogique. C'est d'ailleurs également comme tel que le conçoivent Grand Corps Malade et Bas Böttcher, qui travaillent souvent avec des élèves lors de workshops? affirme Côme Ledésert.

?Une avalanche de rimes et une cascade de thèmes si loin du star-system, tu restes tard si t'aimes?, ainsi finit la chanson ?J'écris à l'oral?. Le public, enivré de poésie, est d'ailleurs bel est bien resté très tard ce mardi soir.
Suzanne Reichenbach (www.lepetitjournal.com/berlin.html), jeudi 28 janvier 2009

lepetitjournal.com Berlin
Publié le 28 janvier 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Flash infos