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CHRONIQUE NOCTURNE - Ô BERGHAIN, WHERE ART THOU ? (Partie 2)

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 22 mai 2014, mis à jour le 23 mai 2014

Vendredi dernier, Amélie nous contait l'art de séduire le Sphynx afin d'entrer dans le haut lieu de la musique électro/techno à Berlin ; le Berghain. Car la sélection est rude et les longues minutes passées à faire la queue dans l'espoir de pouvoir pénétrer et passer la soirée dans LE club de Berlin peuvent s'avérer vaines...Amélie, son frère et ses amis ont-ils réussi à convaincre Sven, le célèbre videur du Berghain? 

Un signe de tête.

On y est.

On est rentrés.

Comme des gamins, oubliant toute retenue, nous glapissons de joie, retrouvons sans y penser le « check » de notre enfance, pour finir la main sur le c?ur.

J'aperçois mon amie norvégienne, postée dans le hall d'entrée, après le contrôle de sécurité, lui fait un clin d'?il victorieux. Yeah baby !
6 d'un coup ! Pas un qui ne soit resté sur le carreau.

Inspection rapide de mon sac à main, tout va bien, on peut passer. Ils sont rapides, efficaces et même aimables ce soir.

C'est peut-être également parce que ce soir, il n'y a que le Panorama Bar qui nous soit autorisé. On a beau être un samedi, le Berghain est réservé aux hommes. Mais c'est en réalité une très bonne idée. Notre petit groupe de 6, qui sera rejoint plus tard par d'autres amis, ne se perdra pas une seconde de la soirée, comme c'est d'habitude le cas lorsque l'intégralité de l'espace est ouvert.

Nous montons donc par les « escaliers de service » en ciment, sous une lumière vive qui illumine les portraits de certains résidents, dont un impressionnant Marcel Dettmann.

Passé le vestiaire, où au lieu du traditionnel cordon de cuir avec plaquette de métal que certains arborent sur le torse avec fierté, c'est un simple morceau de papier qui nous est donné, nous pénétrons enfin dans l'antre, au niveau de la zone dite « chill » du Panorama Bar.

Un espace pour s'asseoir, s'allonger, se détendre, discuter, dormir, se masser, ou regarder le puzzle d'applis de couleurs qui ornent le plafond.
Un peu plus loin il y a des canapés et un petit balcon donnant sur la piste de danse.
De là nous regardons le travail des DJs, leur précision, l'harmonie de la foule.

La piste de danse est pleine, mais pas bondée. La musique est bonne. Excellente. Après Tama Sumo, Kink nous livre une heure de live, dont un passage de piano formidable, joué en public, devant la foule en extase.

Autour de nous, le bonheur. Cette ambiance si particulière qui frappe à chaque fois que l'on pénètre le Panorama Bar.
Certes, il y a bien ce groupe d'hommes archi-musclés venus m'approcher les dents si grinçantes qu'on les entendait à trois mètres, et, faisant référence à la musique: « Bisste hier wegen dieser Scheisse ? », les yeux dilatés, la mâchoire complètement bloquée, dont on se demande ce qu'ils sont venus chercher, s'ils pensaient attraper de la jolie fille perdue dans les couloirs?

Mais ce n'est pas cela que l'on trouve avant tout ici. Ce que l'on trouve, c'est cette foule de gens absolument unis, unis par un même grand et véritable amour de la musique.
Un cliché vrai qu'il fait bon vivre. Et me frappe à chaque fois.

Quelque chose qui relève du professionnalisme. Comme si tous les plus grands amateurs, musiciens et danseurs férus d'électro se voyaient à chaque fois ici réunis. Comme s'il n'y avait plus de hasard, mais que chacun de ces jouisseurs présents sur la piste savait exactement pourquoi il était là, et avait l'intention de célébrer cette raison de vivre ? la musique et la fête ? de tout son corps, son être et sa vivacité.

Plus tard, beaucoup plus tard, lors d'un set absolument mémorable, l'ukrainien Vakula jouerait le vinyl de Round One « I'm your brother »? don't you know?

Berghain.
Ou la fraternité.

Amélie Vrla (lepetitjournal.com/Berlin) vendredi 23 mai 2014

A relire :

Berghain 1ere partie :

http://www.lepetitjournal.com/berlin/a-voir-a-faire/decouvrir-la-ville/185183-chronique-nocturne-o-berghain-where-art-thou

lepetitjournal.com Berlin
Publié le 22 mai 2014, mis à jour le 23 mai 2014

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