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Un moine pro-junte inculpé et défroqué pour utiliser la monarchie

Moine defroqueMoine defroque
Krit PHROMSAKLA NA SAKOLNAKORN / THAI NEWS PIX / AFP - Le moine Luang Pu Bouddha Issara au tribunal le 24 mai 2018
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 28 mai 2018, mis à jour le 27 mai 2018

Un célèbre moine thaïlandais a été défroqué après avoir été inculpé pour avoir vendu des amulettes avec de faux sceaux royaux, a annoncé vendredi la police confirmant ainsi la déchéance de ce religieux qui comptait parmi les leaders des manifestations ayant provoqué la chute du dernier gouvernement élu.

La junte militaire, qui a pris le pouvoir en mai 2014 après ces mois de protestations, a adopté une ligne dure à l'égard du puissant clergé bouddhiste après plusieurs scandales financiers majeurs dans le pays.

Mais l’arrestation de Luang Pu Bouddha Issara, qui dirigeait l’une des principaux camps de manifestation durant les mois ayant précédé le coup d’Etat, a surpris un public habitué aux diatribes pro-junte du moine.

Luang Pu Bouddha Issara vendait des amulettes en ligne, a expliqué Maitri Chimcherd de la Division de la répression du crime, ajoutant que le tribunal l'avait inculpé et rejeté sa demande de libération conditionnelle.
"La cour a refusé sa demande de libération sous caution", a souligné Maitri, ajoutant que le moine avait également été défroqué.

La plainte est intervenue après qu’un collectionneur d’amulettes, objets très prisés en Thailande, a découvert que le site Internet du moine en vendait tout en prétendant bénéficier du soutien du Palais. 

"Quand j'ai vérifié sur le site internet, il n'y avait aucune preuve de l'autorisation officielle d'utiliser les initiales royales", a déclaré Vichai Prasertsudsiri, haut responsable de l'organisation de protection du clergé bouddhiste en Thaïlande.

Utiliser le nom du roi thaïlandais à des fins mercantiles peut aboutir à de lourdes condamnations en Thaïlande, pays qui possède une des lois les plus strictes au monde en matière de lèse-majesté.

La police n'a pas retenu l'accusation de diffamation royale mais le moine risque tout de même 20 ans de prison pour contrefaçon. 

Les moines thaïlandais n'ont pas vocation à faire de la politique mais plusieurs membres du clergé ont enfreint cette règle. Issara a joué un rôle en 2014 dans la chute du gouvernement de Yingluck Shinawatra.

Il avait aussi été inculpé pour torture supposée sur de deux policiers qui avaient infiltré son site de manifestation.
Son arrestation arrive en même temps que celle d’autres moines de haut rang dans le cadre d’une enquête sur le détournement de plusieurs millions d’euros.

Dans un pays pourtant habitué aux moines défrayant la chronique, la junte a promis de réformer le clergé bouddhiste, dans le cadre de sa campagne tous azimuts d'assainissement de la société.

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