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Un an après la mort du roi, dernière phase de deuil avant la crémation

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Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 16 octobre 2017, mis à jour le 16 octobre 2017

Un royaume en noir: un an jour pour jour après sa mort, des milliers de Thaïlandais se sont pressés aux alentours du palais vendredi pour rendre hommage au roi Bhumibol Adulyadej, dont le culte est savamment entretenu par la junte militaire au pouvoir.

Le pays s'est figé à 15h52 (08h52 GMT), l'heure exacte de sa mort. Dans l'ancienne capitale Ayuttaya, au nord de Bangkok, des éléphants, animal symbolique de la monarchie, étaient présents à la cérémonie.

Dès le matin de ce jour décrété férié désormais, des milliers de Thaïlandais, tout de noir vêtus, se sont rassemblés aux abords du Grand palais.

C'est là qu'est conservée depuis un an, entouré d'un impressionnant cérémonial bouddhiste, la dépouille de celui qui a durablement marqué la Thaïlande, en 70 ans de règne.

"Je veux qu'il reste avec nous pour l'éternité", explique à l'AFP Chalita U-sap, 61 ans, les yeux rougis par les pleurs.

Non loin de là, sur l’esplanade de Sanam Luang désormais fermée au public, les derniers préparatifs sont en cours sur le site de la crémation, prévue le 26 octobre.

"Je ne veux pas que la crémation ait lieu, je ne peux tout simplement pas l'accepter", sanglote une autre habitante de Bangkok, Kanokporn Chavasith, venue rendre hommage au souverain disparu.

De son vivant, le roi Bhumibol avait déjà un statut de demi-Dieu, après des décennies de culte de la personnalité le présentant comme le père de la Nation, garant de la stabilité d'un pays marqué par de profondes divisions politiques.

Celles-ci sont souvent résumées à gros traits à une lutte entre "Chemises jaunes" ultra-royalistes et "Chemises rouges" souhaitant faire évoluer une société qui reste très conservatrice, au-delà des images de cartes postales.

La question de la royauté est si importante en Thaïlande que c'est au nom de sa protection que l'armée avait perpétré un coup d'Etat en mai 2014, alors que l'état de santé du roi ne cessait de se détériorer.

Questions sur le nouveau roi

Depuis, les généraux ultra-royalistes restent aux manettes, même si toutes les questions demeurent quant à l'orientation que donnera le nouveau roi, Maha Vajiralongkorn, à l'institution royale.

A 65 ans, il continue à passer la plupart de son temps en Allemagne, où des photos de lui en tenue peu protocolaire ont fait les choux gras des médias allemands.

Mais en Thaïlande, nul média ne se risquerait à publier ces clichés, au risque de tomber sous le coup d'une loi de lèse-majesté qui punit de longues années de prison les détracteurs de la monarchie.

Malgré la distance géographique, le nouveau roi donne l'impression de vouloir prendre le contrôle, notamment du Crown Property Bureau (CPB), qui gère les dizaines de milliards de dollars de la famille royale, l'une des plus riches au monde.

Une réforme entrée en vigueur le 17 juillet permet en effet au roi de nommer tous les membres du comité supervisant le CPB, sans que le ministre des Finances n'en fasse plus partie pour assurer un semblant de contrôle civil.

Le nouveau roi, qui ne sera formellement couronné qu'après la crémation de son père, a participé vendredi à une cérémonie d'hommage bouddhiste au palais, devant la dépouille de son père, dans un cercueil depuis un an.

Pour de nombreux Thaïlandais, même si les portraits du nouveau roi ont commencé à remplacer ceux de son père, le roi Bhumibol conserve une place à part: la plupart n'ont connu que son règne.

D'où l'intérêt pour les dirigeants militaires actuels de se présenter comme les garants de son héritage.

Le deuil, de rigueur depuis un an, s'est encore renforcé ces derniers jours: les publicités dans les grands magasins sont en noir et blanc, et même les chaînes de télévision ont été priées d'atténuer les couleurs de leurs programmes.

La junte se prépare à accueillir à Bangkok quelque 250.000 personnes pour les obsèques, qui doivent se dérouler entre les 25 et le 29 octobre, le jour le plus important étant le 26 octobre, avec la crémation.

Pour les membres de la famille royale, il est d'usage d'attendre plusieurs mois entre la mort et la crémation.

lepetitjournal.com bangkok
Publié le 16 octobre 2017, mis à jour le 16 octobre 2017

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