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Trump recevra le chef de la junte thaïlandaise le 3 octobre

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Le président américain Donal Trump accueillera le chef de la junte thaïlandaise Prayuth Chan-O-Cha à la Maison blanche le 3 octobre
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 28 septembre 2017, mis à jour le 29 septembre 2017

Le président américain Donal Trump accueillera le chef de la junte thaïlandaise Prayuth Chan-O-Cha à la Maison blanche le 3 octobre, les deux dirigeants cherchant à améliorer les liens qui les unissent et leur coopération.

C’est un triomphe personnel pour le dictateur thaïlandais avec qui l’administration d’Obama évitait toute relation à cause de son passif vis-à-vis des droits de l’homme.

Les liens entre les deux pays alliés de longue date s’étaient tendus après le coup d’Etat militaire mené par Prayuth en 2014, inaugurant au sein de l’ancienne démocratie le gouvernement le plus autoritaire de cette génération.

Malgré tout, l’administration de Trump a pris le parti de relancer les relations avec le gouvernement de la junte. Alors que du temps d’Obama les diplomates évitaient la Thaïlande à la suite du coup d’État, le président Trump a quant à lui décidé d’envoyer des diplomates hauts placés, dont son secrétaire d’État, dans le royaume.

Dans un communiqué publié lundi dernier, la Maison Blanche a expliqué que “Le Président Trump espère pouvoir réaffirmer la relation entre les États-Unis et un partenaire essentiel et allié de longue date en Asie, le royaume de Thaïlande“.

S’adressant aux journalistes à Bangkok mardi, Prayuth a de son côté déclaré que les deux dirigeants allaient discuter de “sécurité, commerce et investissements ainsi que des problématiques régionales“, ajoutant qu’il attendait de ces discussions qu’elles se déroulent dans un “climat cordial“.

Human Rights Watch a fustigé cette rencontre du 3 octobre qui fait suite à une invitation de Trump et à une relance par téléphone en avril. Pour l’organisation cela montre une fois de plus que le président américain a “sans vergogne jeté par la fenêtre toute considération pour les droits de l’homme“.

Le très présomptueux Trump ne se rend pas compte que cette propagande pour Prayuth et la junte vient au dépend de la population thaïlandaise, qui paiera le prix sous la forme d’une répression intense et d’abus des droits de l’Homme quand les généraux retourneront dans leur pays“, a déclaré Brad Adams, le directeur de HRW en Asie.

- “Nous ne prenons pas parti“ -

Les militaires thaïlandais ont mis la démocratie entre parenthèses depuis plus de trois ans, emprisonnant les dissidents, interdisant les manifestations et intensifiant les accusations au nom de la loi très sévère de lèse-majesté en vigueur dans le royaume.

En réponse au coup d’État, les Etats-Unis ont réduit leur aide militaire et se sont éloignés du régime.

Mais sous la présidence de Trump, les relations entre les deux pays semblent connaitre un regain.

En août, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson est devenu le représentant américain le plus haut-placé à venir dans le royaume depuis le coup d’État de 2014. Il a été chaleureusement accueilli par un Prayuth rayonnant et souriant.

Ce dégel intervient alors que Washington se préoccupe de l’influence croissante de sa rivale, la superpuissance chinoise, dans la région.

Pékin courtise ses voisins plus petits avec d’importants investissements libres de toute pression visant à sauvegarder les droits de l’Homme ou les principes démocratiques.

Quand les relations avec les USA se sont refroidies après le coup d’État, les généraux thaïlandais se sont réconciliés avec la Chine, accueillant des investissements en infrastructures et des marchés d’armes.

Mardi, Prayuth a essayé des dissiper les soupçons selon lesquels cette rencontre avec Trump consistait en un repositionnement des alliances.

S’il-vous-plait, ne considérez pas cela comme une prise de position“, a-t-il déclaré. “Nous coopérons avec toutes les superpuissances, et aussi bien avec les grands que les petits pays“.

Prayuth a promis de revenir à un système démocratique, mais le calendrier ne cesse de changer et aucune date n’est pour l’instant arrêtée.

Même si des élections venaient à être tenues, elles seraient organisées selon une nouvelle Constitution rédigée par la junte qui contraint significativement le pouvoir des politiciens élus et entérine la surveillance militaire des futurs gouvernements pour les vingt prochaines années.

Les deux dirigeants pourraient découvrir qu’ils ont beaucoup en commun lors de leur rencontre la semaine prochaine.

Comme Trump, dont les propos sont directs et souvent belliqueux, Prayuth aime réprimander les médias et faire de longues interventions improvisées, notamment lors de ses discours hebdomadaires "Ramener la joie en Thaïlande" qui sont diffusés sur toutes les chaines.

lepetitjournal.com bangkok
Publié le 28 septembre 2017, mis à jour le 29 septembre 2017

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