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Suthep Thaugsuban, facilitateur du coup d’Etat inculpé pour trahison

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NICOLAS ASFOURI / AFP - Suthep Thaugsuban le 11 mai 2014 pendant les manifestations anti-gouvernementales qui avaient mené au coup d'Etat
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 25 janvier 2018, mis à jour le 25 janvier 2018

Le meneur du mouvement de protestation anti-gouvernemental qui avait appelé de ses vœux le coup d’Etat militaire en 2014, a été inculpé pour trahison et terrorisme en lien avec des manifestations sanglantes, ce mercredi 24 janvier.

Suthep Thaugsuban, le leader du mouvement antigouvernemental qui avait paralysé Bangkok pendant plusieurs mois menant au renversement du dernier gouvernement élu qu’ait connu la Thailande en mai 2014, a été officiellement inculpé aux côtés de huit autres démocrates. 

Les manifestations contre le gouvernement de l’ex première ministre Yingluck Shinawatra, avaient entrainé la mort de vingt-huit personnes, générant des troubles qui avaient donné le prétexte à une intervention des militaires pour s’emparer du pouvoir- le douzième cout d’Etat réussi en Thaïlande depuis 1932.

Suthep Thaugsuban est un ancien vice-premier ministre, et l’ennemi juré du richissime clan Shinawatra. Il avait notamment donné des séries de discours à Bangkok et mené des manifestations quotidiennes pendant plusieurs mois, au cours desquelles il avait notamment proclamé le fameux "Bangkok shutdown" ou "le blocage" de l’une des plus grandes villes d’Asie du Sud-est tandis des gardes armés patrouillaient sur les sites de manifestation. 

Les militaires avaient finalement dispersé les manifestations après le renversement du gouvernement de Yingluck et dirigent le pays depuis. 

Suthep et huit autres politiciens du Parti Démocrate –faction perçue comme alignée avec l’armée- ont été accusé de ‘trahison, groupement illégal, et provocation’, a affirmé le porte-parole du procureur d’Etat Prayuth Petkhun. 

Suthep Thaugsuban et Chumpon Julsai, un ancien député Démocrate, ont aussi été inculpés pour terrorisme par la cour pénale de Bangkok. 
Tous ont nié les charges retenues contre eux et ont été libérés sous caution par la cour pénale de Bangkok.

"Aujourd’hui, je suis prêt à me défendre et entrer dans le système judiciaire… nous sommes ici et ne fuiront pas," a déclaré Suthep aux journalistes avant l’audience. 

L’affaire intervient alors que la très rancunière scène politique thaïlandaise –qui était restée silencieuse depuis le coup d’Etat- revient a la vie à l’approche des élections annoncées pour fin 2018 mais dont l’échéance a déjà été plusieurs fois reportée.   

La junte thaïlandaise n’a toujours pas levé l’interdiction sur l’activité politique, ce qui empêche d’appréhender des alliances possibles parmi les personnalités influentes du royaume. 

Mais cette affaire de trahison et de terrorisme pourrait annihiler les aspirations politiques de Suthep.

Le parti des Shinawatra, le Puea Thai, qui avait été chassé du pouvoir en 2014, a lui aussi été considérablement affaibli depuis le coup d’Etat, l’ancienne Première ministre Yingluck, s’étant enfuie l’an dernier, pour échapper à une condamnation pour corruption dans une affaire qu’elle avait jugée totalement politique. 

Selon les analystes, cela permet à l’armée de prolonger son influence pour encore longtemps après les élections.

Des rumeurs prétendent qu’un éventuel nouveau parti, soutenu par l’armée, pourrait participer aux prochaines élections. 

Une nouvelle Constitution a déjà considérablement affaibli le pouvoir des élus, et réserve des places aux Parlement, pour les leaders militaires. 
 

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