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DENGUE – La Thaïlande se prépare à une nouvelle année record

Record de dengue en ThailandeRecord de dengue en Thailande
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 7 février 2016, mis à jour le 1 juin 2020

Après une année 2015 record, la dengue pourrait faire encore plus de victimes en Thaïlande cette année selon le ministère thaïlandais de la Santé.

Alors que le premier vaccin contre la dengue doit bientôt faire son apparition dans le royaume, les experts s’enthousiasment mais préviennent qu’une éventuelle campagne de vaccination ne saurait se substituer aux mesures existantes de lutte contre la maladie et que les deux doivent aller de pair.

La Thaïlande a connu en 2015 le 3e taux le plus élevé d’infections de la dengue en près de 30 ans, avec 141.375 cas, dont 141 mortels.

Le plus grand nombre de cas de dengue enregistré en une année dans le royaume remonte à 1987. Le ministère de la Santé avait alors répertorié 174.285 infections -dont plus de 152.000 de cas de dengue hémorragique, la forme la plus sévère- qui avaient causé 1.007 décès.

Bien plus près de nous, en 2013, la dengue a touché 150.934 personnes, dont 133 en sont morts. Seulement deux ans plus tard, donc, le bilan est quasi-identique.

Et en janvier, le Ministère de la Santé a fait savoir qu’il craignait de voir le chiffre de 2015 augmenter encore de 16% en 2016.

Cela malgré que le laboratoire français Sanofi a lancé novembre dernier la mise sur le marché du tout premier vaccin contre la dengue, Dengvaxia. Déjà disponible au Mexique, au Brésil et aux Philippines, Dengvaxia est attendu en Thaïlande pour cette année.

Bangkok accueillait d’ailleurs les 13 et 14 janvier derniers un sommet régional sur le sujet réunissant les représentants de 22 pays asiatiques pour discuter de l’arrivée de ce vaccin et de ses implications dans la lutte contre la dengue.

Si l’arrivée de Dengvaxia apporte beaucoup d’espoirs de voir reculer le nombre de victimes de la dengue malgré quelques limites (notamment un taux de réussite de 60%, une protection inégale contre les quatre types de dengues et une application limitée aux sujets âgés de 9 ans et plus), plusieurs spécialistes insistent sur le fait que le contrôle des moustiques vecteurs de la maladie et la protection individuelle contre leurs piqûres restent des mesures capitales dans la lutte contre cette maladie appelée aussi "grippe tropicale".

"Le vaccin et la lutte contre les vecteurs sont synergiques, ils se complètent mutuellement", insistait en janvier le Docteur Raman Velayudhan, coordinateur au département de contrôle des maladies tropicales négligées de l'Organisaton Mondiale de la Santé (OMS), dans une interview au journal singapourien Straits Times en marge du sommet de Bangkok.

"Nous voulons faire savoir que les gens ne doivent pas regarder [le vaccin] comme une alternative ou un moyen de remplacement des stratégies existantes; il doit être perçu comme un élément complémentaire", a pour sa part tenu à souligner le Docteur Tikki Pang, toujours selon Strait Times.

Jusqu’ici, les mesures que la population est régulièrement invitée à prendre consistent à ne pas laisser de l’eau stagnante dans un récipient pendant plus d’une semaine ou à y injecter des larvicides ou encore y élever des poissons mangeurs de larves. Pour se protéger contre les piqures il est recommandé d’utiliser un répulsif contre les moustiques, dormir sous une moustiquaire de jour comme de nuit. Les autorités, pour leur part, procèdent régulièrement à des campagnes de démoustication.

Lire aussi:

L'article de l'OMS Dengue et dengue sévère
http://www.breakdengue.org/
http://www.breakdengue.org/dengue-tribe/

M.C. et P.C. lundi 8 février 2016

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