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L’UE reprend les relations officielles avec la junte thaïlandaise

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Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 12 décembre 2017, mis à jour le 27 décembre 2017

L’Union Européenne a accepté lundi de reprendre les contacts politiques "à tous les niveaux" avec la Thaïlande, plus de trois ans après les avoir suspendu en réaction au coup d’Etat militaire à Bangkok.

L’UE a déclaré que les développements cette année en Thaïlande, dont l’adoption de la nouvelle constitution et une promesse émise par le chef de la junte Prayuth Chan-O-Cha de tenir des élections en novembre 2018, signifient que le moment est "approprié" pour renouer les liens.

Mais l’Union Européenne a réitéré sa demande d’un retour à une démocratie totale et a rappelé qu’elle restait attentive et sensible au traitement accordé aux militants des droits de l’homme et à la liberté d’expression en Thaïlande.

Lors d’une rencontre à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont déclaré qu’il était "approprié d’aller vers un réengagement politique graduel avec la Thaïlande".

L’UE "a par conséquent décidé de reprendre un contact politique à tous les niveaux avec la Thaïlande afin de faciliter un dialogue significatif", ont fait savoir les ministres dans un texte approuvé lors de la réunion.

Les ministres de l’UE avaient cessé toutes les visites officielles en Thaïlande et suspendu la signature d’un accord de partenariat et de coopération avec Bangkok en juin 2014 après que l’armée avait évincé le gouvernement élu.

Mais la promesse d’élections de Prayuth ainsi que d’autres mesures annoncées telles que la fin des jugements de civils par des tribunaux militaires pour certaines fautes ont persuadé l’UE de se réengager. 

Le bloc a indiqué vouloir considérer la reprise des pourparlers sur l’accord de libre-échange avec la Thaïlande -ainsi que l’accord de partenariat et de coopération- "avec un gouvernement civil elu sous la nouvelle constitution".

Mais justement, lorsque la Thaïlande organisera des élections, il est clair que celles-ci ne ramèneront pas le même niveau de démocratie d’avant le coup d’Etat car la nouvelle constitution rédigée par la junte restreint considérablement le pouvoir des futurs élus et instaure une chambre haute entièrement nommée, comprenant d’office plusieurs sièges pour des militaires.

Les putschistes ont serré encore un peu plus la vis sur cette démocratie de façade en faisant en sorte que tout gouvernement à venir soit tenu d’inscrire sa politique dans la droite ligne de son "plan contraignant sur 20 ans" pour le pays.
 

lepetitjournal.com bangkok
Publié le 12 décembre 2017, mis à jour le 27 décembre 2017

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