Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Les partis thaïlandais demandent à la junte de libérer les politiques

000_13B25O000_13B25O
LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP Phumtham Wechayachai, actuel secrétaire général du parti Puea Thai (2nd à droite), discute avec l’ancien Premier ministre Abhisit Vejjajiva, leader du Parti Démocrate (2nd à gauche) le 28 mars 2018
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 29 mars 2018, mis à jour le 29 mars 2018

Les partis politiques thaïlandais ont appelé mercredi la junte à lever les obstacles sur la campagne électorale, alors que le malaise s’aggrave vis-à-vis du régime en place depuis quatre ans et que les demandes pour des élections se multiplient.

Depuis leur prise de pouvoir le 22 mai 2014, les généraux thaïlandais ont interdit les rassemblements de plus de cinq personnes, et le chef de la junte, Prayuth Chan-O-Cha, a déjà repoussé plusieurs fois la date des élections pour le retour à la démocratie. 

Mais à l’approche du quatrième anniversaire du coup d’Etat, le mécontentement grandit envers la junte, accusée de louvoyer sur la date du scrutin tandis qu’elle fait face à une série de scandales. 

Le mois dernier, Prayuth annonçait que les élections auraient lieu "pas plus tard" que février 2019 tout en permettant aux nouveaux partis politiques de s’enregistrer. 

Pour autant, la junte refuse toujours d’assouplir les restrictions sur les rassemblements à caractère politique et a déclaré récemment que les partis ne sont pas autorisés à se rassembler sans autorisation préalable, ni même discuter publiquement de politique.  

Mercredi  s’est déroulée la plus grande réunion politique jamais approuvée depuis le coup d’Etat. Des dizaines de partis remplissaient un vaste centre de convention à Bangkok, réunis pour entendre la Commission électorale exposer les règles de base du suffrage. 

Beaucoup d’entre eux ont demandé la permission de faire campagne librement, la confirmation d’une date de scrutin figée dans le marbre et la garantie d’élections transparentes qui ne donnent pas l’avantage aux candidats soutenus par les militaires. 

"Les partis veulent une position claire sur ce que nous pouvons et ce que nous ne pouvons pas faire", a déclaré Phumtham Wechayachai, secrétaire général du parti Puea Thai, dont le gouvernement fût renversé lors du coup d’Etat de 2014. 

Les politiciens des autres partis ont  exprimé une certaine impatience. 

"Je souhaite que la Commission électorale lève toutes les interdictions afin que les partis puissent tenir des réunions, faire campagne et mener des activités de relations publiques, comme avant", a déclaré à l’AFP Sanyapong Phupraditsilapa, du parti Palang Thongtin Thai.

Les politiciens ont également exprimés leur inquiétude que les cartes aient été battues en faveur des partis liés à l’armée, ay qui ont déjà publiquement affirmé leur soutien au maintien du chef de la junte, Prayuth, dans les fonctions de Premier ministre. 

"Ce qui m’inquiète c’est que si la junte monte un parti politique et utilise les mécanismes du gouvernement, l’élection sera-t-elle juste pour les autres partis ?", s’interroge Supachai Jaismut, le secrétaire général adjoint du parti Bhumjaithai.

Des analystes affirment que même si les élections se déroulent comme prévu, le prochain gouvernement civil aura les mains liées par une Constitution écrite par la junte qui jalonne les champs politiques clés pour les vingt prochaines années.

Le texte a transformé la Chambre Haute ou le Sénat thaïlandais en un organe entièrement nommé, un puissant moyen de contrôle sur la prochaine administration.

 Cela laisse également la possibilité de voir un Premier ministre non élu, qui pourrait venir de l'armée. 
Prayuth, ancien chef de l'armée, n'a pas exclu des ambitions politiques. 

Le général a pris le pouvoir à la suite de grandes manifestations anti-gouvernementales, promettant d'apporter la stabilité dans un pays en proie à de fortes divisions politiques entre les partisans du parti Puea Thai dont les bastions se trouvent plutôt dans les provinces du Nord et du Nord-est et les partisans des élites traditionnelles soutenues par les militaires qui dominent à Bangkok et dans le Sud.
 

lepetitjournal.com bangkok
Publié le 29 mars 2018, mis à jour le 29 mars 2018

Flash infos