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Le chef de l'armée birmane décoré par la Thaïlande 

Écrit par AFP
Publié le 17 février 2018, mis à jour le 20 février 2018

Le chef de l'armée birmane en visite à Bangkok a reçu vendredi une décoration royale malgré les accusations d'épuration éthnique de la minorité rohingya, portées contre les soldats birmans qu'il dirige.

D'après la Gazette royale, cette distinction octroyée par le roi thaïlandais Maha Vajiralongkorn pour son "soutien" à l'armée thaïlandaise avait été annoncée le 21 août dernier, soit quelques jours avant le début de la campagne militaire dans l'ouest de la Birmanie.

Le général Min Aung Hlaing a posté vendredi une photo sur sa page Facebook officielle, son canal de communication traditionnel, sur laquelle on le voit tout sourire aux côtés de son homologue thaïlandais alors qu'il reçoit la décoration qui le fait chevalier de première classe de l'ordre de l'éléphant blanc. "C'est une tradition de donner une décoration royale aux commandants suprêmes des pays étrangers", a déclaré le porte-parole du général Kongcheep. "C'est une reconnaissance de notre coopération étroite, des relations entre nos deux armées", a-t-il ajouté. 

Mais la décoration a choqué les défenseurs des droits humains car "cet homme dirige des militaires qui ont commis des exactions de masse en toute impunité", rappelle Matthew Smith, de l'ONG Fortify Rights. Mardi, les Nations unies ont déploré la persistance de menaces et tensions en Birmanie contre les Rohingyas, lors d'une rare réunion publique du Conseil de sécurité sur la crise humanitaire provoquée par la fuite de cette minorité musulmane vers le Bangladesh. 

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a dénoncé des "massacres", des "charniers" et des "enterrements de personnes vivantes". "Les rapports sur la Birmanie nous brisent le coeur", a-t-elle dit, en qualifiant certains actes de "barbares". 

La Birmanie est accusée d'épuration ethnique depuis le déclenchement fin août d'une opération militaire à la suite d'attaques de rebelles rohingyas. Près de 690.000 musulmans rohingyas vivant dans cette région se sont réfugiés au Bangladesh. L'armée et des milices bouddhistes sont accusées de multiples exactions: viols, torture, meurtres, incendies de villages ensuite rasés.
 

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Publié le 17 février 2018, mis à jour le 20 février 2018

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