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Dans le coma et sans assurance, un drame trop commun en Thaïlande

Accident sans assurance en ThaïlandeAccident sans assurance en Thaïlande
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 23 février 2016, mis à jour le 18 octobre 2018

Alors que l’histoire de Sofiane fait la Une de la presse en France, ici elle passe presque inaperçue dans la liste des faits divers du touriste étranger qui loue un scooter avant d’avoir un accident et qui en plus n’a pas d’assurance.

C’est un drame presque trop commun en Thaïlande qui touche la famille de Sofiane, ce Français de 25 ans originaire de Tourcoing et dans le coma à Phuket depuis vendredi après un accident de scooter.

"Des accidents de la route, des gens qui se tuent à scooter à Phuket, il y en a tous les jours. En cause, l’état des routes qui ne sont pas très bonnes, la circulation dangereuse, le manque d’attention, le fait de rouler à droite et non à gauche et l’impression qu’on peut faire ce qu’on veut comme louer un scooter sans permis, sans assurance, sans casque. Chaque année, quatre ou cinq Français se tuent sur les routes sur l’île" explique Claude de Crissey, consul honoraire de France à Phuket.

Les circonstances de l’accident sont encore floues, certains médias rapportent qu’il aurait été percuté par une voiture et d’autres par une moto. 

En tout cas, si sa petite amie s’en sort avec quelques égratignures, Sofiane a eu beaucoup moins de chance. Transporté à l’hôpital, le jeune homme serait opéré des deux bras et du cerveau après avoir fait une hémorragie cérébrale. Dans le coma depuis vendredi, l'état de Sofiane serait très préoccupant, la famille souhaite faire une contre-expertise.

Claude de Crissey a été contacté par la famille, le dossier est remonté ensuite à l’ambassade de France. "L’ambassade suit l’affaire et apporte son soutien dans toutes les démarches" assure poliment Antony Nguyen Van Ton, attaché de presse de l'ambassade. "C’est une affaire privée, je ne peux rien dire de plus" continue-t-il. Impossible d’en savoir plus, le sujet semble délicat.

Il faut dire que l’affaire fait du bruit. En 4 jours, 75.000 euros ont été récoltés suite à un appel aux dons sur Internet, sur les réseaux sociaux, dans les médias. 

"Pour le soigner, on nous a déjà demandé 7.000 €, se révolte Malika Mameche, la maman du jeune homme au site Internet La Voix du Nord. Juste pour le transférer au Bangkok Hospital, 12.000 €. Et pour le rapatrier en France, 75.000 €. C’est du racket!" estime-t-elle.

Sofiane était en principe couvert par l’assurance de sa mère jusqu’à ses 25 ans, mais, le jeune homme ayant fêté son 25e anniversaire il y a deux mois, cette couverture n’était plus valable depuis cette date. La famille se plaint que l'organisme d’assurance ne l’ait pas prévenu de cela. 

"Mais même s’il avait été couvert, les assurances peuvent refuser de couvrir une hospitalisation suite à un accident de moto ou de voiture lorsque le conducteur (étranger) n’a pas de permis de conduire international ou local" précise Gilles Tabellion, directeur du groupe Axiom, société de courtage en assurance basée en Thaïlande.

Le cas de Sofiane est malheureusement loin d’être isolé et pointe le manque de préparation et de connaissances lors d’un voyage à l’étranger. Il ne faut par exemple pas perdre de vue que le port du casque, qu'il soit obligatoire ou pas -il l'est en Thaïlande et peut valoir une contravention- reste une protection vitale. Et que même si un loueur de scooters ne le donne pas spontanément, il faut le réclamer.

Enfin, le coût de l’hospitalisation -et la capacité à l’assumer du patient ou de son entourage- est une question qui se pose quasiment à l’entrée en salle de soins, contrairement à ce à quoi les Français sont généralement habitués.

"Si en France, on sera toujours soigner, dans beaucoup de pays, y compris la Thaïlande, les soins suite à un accident entraînant une opération urgente ne sont pris au sérieux que suite à la présentation d’une couverture médicale internationale et une autorisation de prise en charge de l’assureur", ajoute Gilles Tabellion.

Catherine VANESSE mercredi 24 février 2016

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