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ISABELLE GARACHON - “J’ai l’impression que nous sommes en Thaïlande depuis toujours”

Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 16 novembre 2016, mis à jour le 8 février 2018

Il y a un an, l’Ambassadeur Gilles Garachon et son épouse Isabelle s’installaient à Bangkok, où ils avaient déjà vécu entre 1999 et 2003. Contrastant quelque peu avec l’image classique de l’épouse d’ambassadeur, Isabelle Garachon joue un rôle particulièrement actif dans la représentation de l’ambassade, que ce soit par son omniprésence sur le terrain -aux côtés ou en complémentarité de son mari- ou sur les réseaux sociaux qu’elle anime au quotidien pour rendre compte de l’activité de la chancellerie et renforcer le lien entre France et Thaïlande. Lepetitjournal.com l’a rencontrée

Que pouvez-vous nous dire sur cette première année à Bangkok?

C’est là que l’expression “Time flies” prend tout son sens! J’ai à la fois l’impression que nous sommes ici depuis toujours, que nous ne sommes jamais partis, et en même temps, je me dis que nous attaquons notre deuxième année et que si nous ne restons que trois ans, notre séjour ici aura passé très vite.

Nous nous sentons bien ici, c’est comme si nous étions chez nous, les enfants sont heureux à l’école. Nous avons tous très rapidement trouvé notre rythme et même si nous sommes fort occupés, nous essayons d’ouvrir la résidence autant que possible, de lui redonner vie à travers des événements comme la soirée du Beaujolais ou les journées du patrimoine.

Vous jouez un rôle actif dans la représentation de l’ambassade, qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager ainsi ?

Pendant longtemps, le rôle d’épouse de l’ambassadeur se cantonnait à boire du thé avec les dames, à participer à des réunions de la Croix Rouge ou à des oeuvres de charité. Je voyais les choses autrement. Ma première expérience dans ce rôle a été lorsque Gilles a eu son premier poste d’ambassadeur aux Philippines, son précédent poste. Quand je suis arrivée à Manille, je me suis demandée ce que je pouvais faire puisque je n’allais pas travailler, comment j’allais m’occuper, quel sens donner à ma vie. A travers l’association des femmes d’ambassadeurs et l’école des enfants, j’ai pu développer des activités.je suis même remontée sur scène avec la compagnie nationale Ballet Philippines. Ce fut une expérience enrichissante d’autant plus que la communauté française est assez petite, très soudée et très accessible. C’était parfait pour la débutante que j’étais. Quand je suis arrivée en Thaïlande, j’ai suivi un peu le même schéma.

Pour commencer, j’ai développé la communication à travers la page Facebook de la Résidence de France. Après un an, il y a déjà 2.200 fans, je trouve que c’est une belle réussite d’autant plus que les retours sont positifs. Ensuite, j’ai ouvert un compte Twitter et, tout comme Gilles, dans l’idée de développer notre image sur les réseaux sociaux et pour que les gens sachent ce que l’on fait réellement. Notre séjour à un sens que ce soit vis-à-vis des Thaïlandais, des Français ou des communautés étrangères. D’où le choix aussi de publier sur Facebook en français, en anglais et en thaïlandais pour expliquer pourquoi nous sommes là, ce que nous faisons, quel est le rôle de l’ambassadeur et de son épouse.

Ensuite, notre rôle est de se constituer un réseau au sein de la communauté française, internationale et thaïlandaise et de faciliter les contacts de manière à développer les relations bilatérales. Aussi, le fait d’avoir déjà vécu ici pendant quatre ans, nous permet d’apporter aux Français qui viennent d’arriver des éléments pour les aider à mieux comprendre comment les choses fonctionnent en Thaïlande, quels sont les codes, etc.

Le rôle de l’ambassade est aussi de représenter une image positive de la France en Thaïlande que ce soit à travers les réceptions, les dîners, les événements, les festivals… Pour cela il faut aimer rencontrer les gens, parler et surtout savoir être à l’écoute de l’autre.

Quel est votre emploi du temps ?

La journée commence assez tôt, vers 6 heures du matin parce que mes enfants vont à l’école au Lycée français de Bangkok, donc c’est un moment que l’on s’accorde en famille en prenant le petit-déjeuner ensemble. C’est aussi le moment où, avec Gilles, nous lisons les journaux et nous communiquons sur les réseaux sociaux.

Après, si je n’ai pas d’obligation et parce que je suis une ancienne danseuse professionnelle, pour ma santé physique et mentale, j’ai besoin de faire de l’exercice, donc je vais à la salle de sport faire un peu de cardio ou de musculation.

Ensuite, les journées varient en fonction des événements, je peux avoir un déjeuner amical ou professionnel, être présente sur un festival ou à l’ouverture d’un nouveau magasin, etc.

Je fais partie des SHOM (Spouses of Head of Mission), un groupe qui réunit les époux-épouses d’ambassadeurs, il en existe un peu partout dans le monde. C’est un groupe très actif de 35 personnes, nous nous réunissons tous une fois par mois et il y a des activités organisées par l’un ou l’autre, cela va des cours de yoga à une visite culturelle  ou encore les activités de charité via le YWCA ou la Croix Rouge.

Et bien sûr, il y a mes deux enfants. L’un est en terminale et l’autre en seconde je suis donc leur scolarité, leurs devoirs, etc. Je fais partie du Conseil d’établissement du Lycée français, je pense que c’est important en tant que parents de s’impliquer dans l’école des enfants.

Le soir, s’il y a des réceptions, cocktails ou dîner, il faut se préparer, s’habiller et ressortir.

Qu’est-ce que cela représente d’être la femme de l’ambassadeur ?

Ce n’est pas évident d’être “la femme de”, cela pourrait être pesant si bien sûr, on n’arrivait pas à trouver sa juste place, car il faut avoir son existence propre. Ce n’est pas facile de s’expatrier, de s’installer dans un autre pays, de quitter un emploi. La première fois que nous nous sommes expatriés avec Gilles, je me demandais comment j’allais occuper mes journées afin de profiter pleinement de mon séjour mais comme vous pouvez le constater c’est une question que je n’ai même plus à me poser.

Quels conseils donneriez-vous ?

Je pense qu’il faut se rapprocher des différentes associations qui existent. Bangkok Accueil, c’est un bon début, j’ai beaucoup de respect pour ces personnes qui s’investissent bénévolement. Il y a aussi l’Alliance Française. Je pense que c’est bien pour commencer à apprendre la langue, pour prendre les taxis, aller au marché, dans les magasins, etc. C’est aussi une façon de rencontrer d’autres personnes qui viennent d’arriver dans le pays. S’investir dans l’école des enfants, ils sont toujours à la recherche de parents volontaires pour différents pôles. Il y a le Musée National aussi ou encore les réseaux sociaux.

Vous étiez à Bangkok entre 1999 et 2003, comment retrouvez-vous aujourd’hui cette Thaïlande que vous avez connue il y a une quinzaine d’années ?


A l’époque, je suis arrivée avec un bébé puis je suis tombée enceinte de mon deuxième, Gilles travaillait comme premier conseiller de l’ambassadeur et je travaillais à l’Alliance Française. Nous habitions déjà dans ce quartier près de l’Ambassade de France, je trouve que le quartier a peu changé en 17 ans. J’ai retrouvé les mêmes magasins, je vais de nouveau chez la même coiffeuse, au même salon de massage. Je trouve surtout que les Thaïlandais n’ont pas changé, ils sont toujours aussi gentils, aussi souriants.

J’ai retrouvé aussi la nounou des enfants, elle avait travaillé pour nous la première fois, elle nous avait accompagnés en Indonésie. Ensuite, nous avions dû rentrer en France, et elle était retournée vivre en Thaïlande. Nous avions gardé le contact et lorsque je suis revenue ici, je l’ai appelée. Et maintenant elle vient tous les dimanches à la résidence.

Par contre, Bangkok a évolué. Les centres commerciaux étaient peu nombreux à l’époque il n’y avait que le Vertigo comme "rooftop" bar, il y avait quelques restaurants seulement alors que là, maintenant, même en restant quatre ans, je ne suis pas sûre de pouvoir essayer tous les restaurants qui existent ! S’il y a plus de voitures maintenant, il y avait davantage d’embouteillages avant et le quartier de Sukhumvit semblait à l’autre bout du monde.

Quels sont les avantages d’être déjà venue en Thaïlande ?


Je connais mieux  les codes et  les Thaïlandais, je suis arrivée l’an dernier en ayant déjà un réseau d’amis sur place, car je suis restée en contact avec des personnes rencontrées il y a 17 ans, des gens avec qui j’ai travaillé à l’Alliance Française, des gens qui me perçoivent en tant qu’Isabelle et non pas comme la femme de l’ambassadeur. Je parle aussi un peu la langue. Gilles, de son côté, a toujours suivi l’histoire du pays d’autant qu’il est passionné par cette région. Tout cela permet de se positionner d’emblée, je pense que cela nous a fait gagner au moins 12 mois. Quand nous sommes arrivés aux Philippines, il nous a fallu prendre le temps de découvrir le pays, la culture, les codes, ça prend du temps de se familiariser avec un pays.

Comment retrouvez-vous la communauté française -ou expatriée en général- 17 ans après?

Elle est surtout beaucoup plus nombreuse! A l’époque, il devait y avoir 5.000 personnes, aujourd’hui je pense qu’il y en a plus de 15.000 [à Bangkok, ndlr]. Elle était aussi plus concentrée sur Sathorn parce qu’il y avait le Lycée français, l’Alliance Française, le service des visas. Aujourd’hui elle est plus dispersée dans la ville. Après, cette communauté, comme dans tous les pays, on peut la diviser entre les expatriés, les retraités et ceux qui se sont mariés localement et ont fondé une famille ici. Ce que je remarque surtout parmi les personnes que je rencontre, c’est que les gens sont heureux ici, que ce soit ceux qui ont choisi de s’installer en Thaïlande ou ceux qui ont été envoyés par leur entreprise.

Se connecter avec Isabelle Garachon via twitter @isabangkok et Instagram isagarbkk
Voir aussi la page Facebook de la Résidence de France

Propos recueillis par Catherine VANESSE (http://www.lepetitjournal.com/bangkok)
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Publié le 16 novembre 2016, mis à jour le 8 février 2018

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