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Hervé Belliot : "Nous sommes un relais avec les institutions"

Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 2 juillet 2017, mis à jour le 5 juillet 2017

Engagé dans l'association des Français du Monde depuis de nombreuses années, Hervé Belliot était depuis trois ans le conseiller consulaire. Son départ de Thaïlande pour raisons professionnelles le contraint de démissionner de ce poste, lepetitjournal.com a voulu s'entretenir avec lui pour revenir sur ces années de conseiller consulaire.

LEPETITJOURNAL.COM - Vous êtes depuis 2014 conseiller consulaire élu sous la bannière Français du Monde et Citoyens Solidaires, pouvez-vous revenir sur le parcours effectué jusqu'ici par les conseillers consulaires ?

Le principal travail qui a été effectué a été la participation à tous les conseils consulaires organisés par l'ambassade, que ce soit pour les bourses ou les affaires sociales, ou encore pour la sécurité.

Et puis, en dehors de ces réunions, c'est l'assistance aux Français de Thaïlande et Birmanie. En fait, la principale charge de travail consiste à répondre aux interrogations des Français, la plupart du temps par e-mail. Les Français nous font part de leurs problèmes et nous leur proposons des solutions ou les dirigeons vers les bonnes personnes, les personnes qui ont les réponses à leurs questions.

Nous recevons beaucoup de questions à propos des demandes de visas pour les Thaïlandais voulant aller en France et cela, par exemple, n'est pas du tout du mandat du conseiller consulaire. Notre rôle consiste d'ailleurs aussi à dire aux gens "ceci n'est pas notre responsabilité". Les conseillers consulaires peuvent répondre à des questions d'ordre social, sur la Caisse des Français à l'Etranger, sur ce genre de choses.

En quoi a consisté votre action ?

J'ai participé à toutes les réunions organisées à l'ambassade, donc tous les conseils consulaires. Le plus gros des conseils consulaires c'est tout ce qui touche aux bourses, à l'attribution des bourses pour les élèves du Lycée français International de Bangkok (LFIB) et les autres écoles française en Thaïlande. Et puis il s'agit de traiter par e-mail ou par téléphone les problèmes que rencontrent les Français. Souvent ce sont des questions sur la CFE, ce sont des problèmes sociaux, des Français en difficultés qui nous interpellent pour que nous les aidions dans certaines formalités au niveau du consulat et au niveau de l'ambassade. Nous servons souvent de relais, avec les associations-mères ou le consulat, l'objectif étant d'apporter des réponses à des questions souvent administratives. Et sachant que nous n'avons pas toutes les réponses, notre rôle consiste bien souvent à poser des questions au consulat dont nous retransmettons les réponses aux Français qui nous contactent.

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SOIREE FRANCAIS DU MONDE : Un Conseiller Consulaire à votre service

L'association Français du Monde - ADFE vous invite à venir rencontrer le 3 juillet le nouveau Conseiller Consulaire, Claude Bauchet, directeur du Coral hôtel à Bang Saphan, autour d'un bon verre et quelques tapas.

Lundi 3 Juillet à 20 heures
Café des Stagiaires
142/21 Soi suksawittaya (Sathorn 12)
Tél: 086 840 8934
Entrée Libre (inclus Pot de Bienvenue et Tapas)

Pour savoir les jours des permanences consulaires, voir la page Affaires Consulaires du site de l'ambassade de France en Thaïlande.

Voir aussi la liste des conseillers consulaires pour Thaïlande et Birmanie après le départ d'Hervé Belliot et Michel Calvet.

Après trois ans en tant que conseiller consulaire, quels sont selon vous les principaux besoins qui caractérisent les Français de Thaïlande et de Birmanie?

Les personnes qui nous contactent ce sont des personnes qui sont en situation difficile donc qui ont besoin d'une assistance, ou alors des personnes ayant des difficultés administratives, qui ne comprennent pas quelque chose et ont besoin de réponses. Donc notre rôle c'est soit de leur donner la réponse directement si on l'a, soit de les diriger vers les bonnes personnes, soit au sein du consulat, soit au sein de nos associations, Français du Monde ou l'UFE (Union des Français à l'Etranger, ndlr) pour nos autres collègues conseillers consulaires.

LIRE : ELECTIONS CONSULAIRES - Qu'est-ce-que c'est ? (2014)

Le poste de conseiller consulaire est nouveau, vous faites partie des premiers. Après 3 ans, êtes-vous d'accord avec la définition initiale? Comment définiriez-vous ce rôle?

Comme vous l'avez dit, c'est quelque chose de complètement nouveau, on est la première génération de conseillers consulaires, on découvre, on débroussaille le terrain. Ce qui est très positif, je crois, c'est que les Français ont maintenant des personnes localement en Thaïlande et en Birmanie (en Birmanie, ce qui n'est pas tout à fait le cas parce qu'il n'y a pas de conseiller consulaire actuellement mais nous n'en sommes pas très loin).

Auparavant, la personne qui représentait les Français en Thaïlande, [le conseiller de l'Assemblée des Français de l'Etranger] M. Testard, supervisait une vingtaine ou une trentaine de pays. Donc pour lui c'était très compliqué, cela représentait énormément de travail et il n'y avait de fait pas beaucoup de contact direct avec les Français. Aujourd'hui, il y a ce contact, nous sommes présents, il y a des permanences à l'ambassade, les gens peuvent venir nous voir, ils peuvent prendre rendez-vous, ils peuvent nous rencontrer, ils peuvent nous téléphoner très facilement. C'est vraiment une avancée très importante je trouve.

Après il est vrai que nous avons une circonscription qui regroupe la fois la Thaïlande et la Birmanie?  mon principal regret est que c'est très compliqué d'agir sur les deux pays. Moi, je ne suis pas du tout en Birmanie, je n'ai aucun lien là-bas, Français du Monde n'y avait pas de présence non plus au début, c'est donc un peu plus compliqué. Je trouve qu'il aurait été plus intéressant qu'il y ait un conseiller consulaire pour la Birmanie, qui soit basé sur place et qui s'occupe des problèmes des Français en Birmanie, qui sont complètement différents des problèmes que peuvent avoir les Français en Thaïlande.

Que faudrait-il faire pour améliorer l'action des conseillers consulaires?

Précisément, je crois qu'il faudrait recentrer le mandat sur un seul pays. Ne pas avoir cette couverture avec la Birmanie, qu'il y ait vraiment un conseiller consulaire qui soit vraiment dédié à la Birmanie.

Il faudrait aussi qu'il y ait beaucoup plus de publicité de faite autour de notre présence, nous les conseillers consulaires en Thaïlande, et que l'on mette l'accent sur le rôle que l'on peut avoir quand les Français ont des difficultés et sur le fait qu'on les représente. Je pense qu'il y a encore beaucoup de gens qui ne sont pas vraiment au courant de qui nous sommes et du rôle que nous jouons. J'ai eu énormément de personnes au téléphone ou par e-mail qui pensaient que je travaillais au sein de l'ambassade. Ce qui n'est pas du tout le cas.

C'est pourquoi je pense que la communication sur le rôle du conseiller consulaire est vraiment à développer, c'est notre responsabilité à nous conseillers consulaires mais je crois que c'est aussi à l'ambassade et plus généralement à l'Etat Français, pour que les Français s'approprient davantage cette fonction et ces personnes qui les représentent. Il va surement falloir deux ou trois mandats pour que les gens prennent l'habitude de se dire "si j'ai besoin, je sais qu'il y a ces personnes qui sont présentent et très proches de moi et qui peuvent m'assister".

Que direz-vous à votre successeur?

Mon successeur je le connais très bien, c'est Claude Bauchet qui va prendre la relève et c'est une très bonne chose. C'est quelqu'un de très compétent et de très investi qui a la fibre sociale comme je peux l'avoir. C'est vraiment important dans cette fonction de conseiller consulaire. On fait beaucoup de social. Et nous avons eu la chance pendant les trois ans où j'étais ici, d'avoir à l'ambassade des personnes très compétentes et très disponibles pour nous aider sur des cas parfois très difficiles. On a toujours eu l'assistance de l'ambassade de M. Herrero notamment, ainsi que Luc Speybrouck, le Consul. Mon seul conseil est vraiment de s'investir dans la fonction et garder ce contact avec les personnes du consulat.

C'est donc Claude Bauchet, le n°3 de la liste Français du Monde et Citoyens Solidaires, qui vous succède. Pourquoi pas Monique Herbès qui est n°2?

Quand j'ai démissionné, la première chose que l'on a faite a été de proposer à Monique Herbès ce poste, puisque c'était à elle qu'il revenait de droit. Malheureusement, elle a des obligations professionnelles qui l'empêchent d'avoir le temps nécessaire pour se consacrer à la fonction. Elle a donc refusé le poste qui lui à été proposé et elle en était désolée puisque c'est quelqu'un qui, pendant la campagne électorale il y a trois ans, était très investie et qui était vraiment très motivée par cette fonction, mais là elle ne pouvait pas. Professionnellement, c'était complètement impossible pour elle. C'est pourquoi, Claude Bauchet étant troisième de liste, c'est à lui ensuite qu'a été proposé le poste.

Certains voient une complémentarité nécessaire entre le conseiller consulaire et le député, voire n'imaginent pas l'un sans l'autre, qu'en pensez-vous?

Personnellement non, je ne vois pas forcément la complémentarité, d'autant plus que le député que nous avions [Thierry Mariani, ndlr], on ne peut pas dire que nous étions vraiment en phase. Il n'y a donc absolument pas eu de complémentarité, de notre part en tout cas. Après, moi, je m'occupe des problèmes des Français de Thaïlande, alors que le député ce n'est pas vraiment son rôle. Le député est là pour voter les lois pour les Français de l'étranger, pas spécifiquement ceux de Thaïlande. Les Français de Thaïlande ne représentent qu'une partie de sa circonscription, mais j'estime que ce n'est pas forcément son rôle de venir traiter des problèmes de ces gens-là -à moins de vouloir faire dans le clientélisme- c'est le rôle du conseiller consulaire. Le conseiller consulaire est au plus près des Français et c'est à lui de les assister lorsqu'ils en ont besoin. Le député, lui, doit voter des lois, les proposer et les faire voter.

Vers quoi allez-vous vous tourner maintenant? Quelles perspectives allez-vous donner à votre engagement vis à vis des Français de l'étranger?

Je suis engagé avec les Français de l'étranger depuis très longtemps puisque je suis Français du Monde depuis longtemps, avec différentes expériences que j'ai pu avoir avant d'arriver en Thaïlande.

Je vais partir dans quelques jours pour un repos en France, avant d'aller au Pakistan à Islamabad. Je reste adhérent de Français du Monde, je vais donc probablement prendre contact auprès des représentants de Français du Monde là-bas, et puis m'inscrirai dans ce qu'ils font.

Je ne prendrai aucune responsabilité puisque j'ai été pendant trois ans conseiller consulaire -si j'étais resté je serais simplement allé au bout de mon mandat mais, étant un fervent partisan du non-cumul des mandats, je ne serais pas allé plus loin. Je pense qu'il faut un renouvellement, c'est bien que Claude Bauchet puisse prendre ma place maintenant, mais je ne me représenterai pas où que je sois après avant quelques années. Je ne sais pas si dans trois ans je serais encore à Islamabad pour les prochaines élections mais ce n'est pas du tout un objectif. Je ne suis pas dans une logique de carrière en politique, absolument pas.

Un mot de la fin?

On parle du conseiller consulaire mais il ne faut pas oublier que l'on a des gens qui nous assistent. J'ai tout appris de Michel Testard, qui était le conseiller AFE, présent avant cette réforme et qui m'a soutenu au début de mon mandat alors que j'étais un peu isolé. J'ai beaucoup appris de lui et par la suite j'ai eu beaucoup de soutien de Français du Monde et de son président Yamine Boudemagh, ça c'est important. Nous représentons une association, Français du Monde, et représentons les Français dans toutes ces réunions, mais on a une structure derrière nous, des personnes qui sont là pour nous assister. Cela est vraiment essentiel, je voudrais donc avant tout remercier ces personnes de m'avoir assisté pendant c'est trois années. C'est important. Et puis remercier le consul évidement, ainsi que le personnel de l'ambassade, spécialement M. Denis Herrero, le responsable des affaires sociales, qui ont vraiment été extraordinaires pendant ces trois années.

LIRE AUSSI: Michel Calvet: ?Quand on a perdu on se tait et on s'en va"

Propos recueillis par Marie GOULLIEUX (www.lepetitjournal.com/bangkok) lundi 3 juillet 2017
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Publié le 2 juillet 2017, mis à jour le 5 juillet 2017

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