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Psychologie : comment faire face à la dépression et bien vivre son expatriation ?

Frederique Stref Auckland Nouvelle-ZélandeFrederique Stref Auckland Nouvelle-Zélande
Française de l'étranger depuis 25 ans, Frédérique Stref propose chaque après-midi des séances individuelles de 50 minutes aux expatriés de Nouvelle-Zélande.
Écrit par Frédérique Stref
Publié le 22 avril 2021, mis à jour le 4 juillet 2021

« Je suis toujours énervée et ce n’est pas normal. Je n’ai plus aucune patience, je crie sans arrêt après les enfants, pourtant j’ai une vie sympa mais je supporte de moins en moins mon mari. Les enfants sont contents de vivre ici, on a tous les deux une situation professionnelle satisfaisante mais je suis toujours à cran. Je n’ai plus envie de participer aux activités familiales du week-end. J’ai fait tous les tests médicaux, hormonaux et pourtant tout va bien... » dit-elle en finissant de se ronger les ongles lors de sa première séance.

 

psychologist auckland

 

Est-il facile d'auto-diagnostiquer une dépression ? Et comment être objectif quand il s'agit de soi-même ?

Comment être sûr de faire la différence entre un état de déprime, d’anxiété, un stress chronique de plus en plus aigu et une dépression et de sa gravité ? Peut-être que les personnes qui pratiquent régulièrement la méditation, le yoga ou d'autres activités ont une meilleure connaissance d'elles-mêmes et prennent le temps chaque jour de faire le point sur leurs émotions, leurs états cognitifs et physiologiques. Ces personnes seraient plus aptes à détecter un malaise persistant, mais cela n'est certainement pas à la portée de tous.

Il semble difficile de s'auto-diagnostiquer

Nous sommes souvent les derniers à connaître notre état, quel qu'il soit, et ceux qui nous entourent ont un regard d'observateur beaucoup plus aigu. Le propre de l'être humain est de trouver des facteurs extérieurs pour expliquer son état, et le travail de l'Ego sera de cacher ce qui peut être considéré comme une vulnérabilité. Plus la dépression s'installe, plus il est également difficile de demander de l'aide car une personne déprimée a tendance à s'isoler et est prise dans une spirale négative, sa façon de penser est altérée.

Aujourd’hui encore, la plupart des personnes concernées doivent faire face à un « breakdown » pour se permettre de prendre du recul et de réfléchir à leur vie.

La dépression est bien plus qu'une simple mauvaise humeur

D'innombrables personnes en proie à la dépression se sentent souvent dévalorisées, manquent d'appétit, s'éloignent de leurs amis et de leur famille, ont des difficultés à dormir et peuvent devenir agitées ou léthargiques. Le plus inquiétant est que les personnes qui sont déprimées courent souvent un risque élevé de maladie ou de suicide.

« Il a fallu un certain nombre de séances pour que Madame X exprime sa colère, ses colères... »

La colère est un état émotionnel dont l'intensité peut varier d'une légère irritation à une rage et une fureur intense. La colère a des effets physiques tels qu'une augmentation du rythme cardiaque et de la pression sanguine, ainsi qu'une augmentation des niveaux d'adrénaline et de noradrénaline.

La colère est une émotion très puissante

Si elle n'est pas gérée de manière appropriée, elle peut avoir des conséquences destructrices pour l'individu et sa famille. Une colère non contrôlée peut conduire à des bagarres physiques, des disputes, des abus physiques, des actes d'automutilation et des agressions. Mais une colère bien gérée peut être une émotion utile pour motiver les gens à faire des changements positifs.

Certaines personnes peuvent avoir des explosions de colère, où elles n'ont que peu de contrôle et explosent en rage. Ces rages peuvent conduire à des violences. Leur tempérament peut amener la personne à s'isoler de sa famille et de ses amis. Elle peut également avoir une faible estime de soi et utiliser la colère comme un moyen de manipuler les autres et de se sentir puissante.

D'autres peuvent réprimer leur colère. Ils peuvent considérer la colère comme "mauvaise" ou inappropriée, et la réprime. Cette colère en bouteille peut se transformer en dépression ou en anxiété, ou certaines personnes vont déverser leur colère sur des parties innocentes, comme des enfants ou des animaux domestiques.

La colère déclenche la réaction de combat ou de fuite du corps

Nous commençons à ressentir de la peur, de l'excitation et de l'anxiété. Le système nerveux autonome prépare le corps aux situations d'urgence. La division sympathique augmente notre niveau d'excitation et nous motive à agir avec vigilance et rapidité. La division parasympathique nous détend après la disparition de l'état d'urgence, parfois il se forme un système fermé d'excitation et d'éveil et le niveau d'excitation met un certain temps à se dissiper et disparaitre.

S’énerver fait partie de la nature humaine, et dans certain cas, une colère permanente peut indiquer un problème sous-jacent comme une dépression. Une colère aussi bien manifeste que réprimée est un indice de trouble de la santé mentale. Plutôt que la tristesse ou un sentiment de vide, traits que l’on prête aux gens en dépression, certains développeront une propension a la colère.

Au fur et à mesure des séances, les colères s’expriment, sont détaillées, nommées, reconnues tout comme les sentiments qui les ont déclenchés, tout comme des croyances irrationnelles, des déclarations qui semblent absurdes elles aussi remises en question au moment opportun sans précipitation, car il faut avoir le courage d’y faire face et être prêt.

 

Française de l'étranger depuis 25 ans, Frédérique Stref propose chaque après-midi des séances individuelles de 50 minutes aux expatriés de Nouvelle-Zélande.Ces séances ont pour but d'apporter un soutien perspicace et cohérent aux femmes comme aux hommes. Envoyez-nous un email à auckland@lepetitjournal.com avec "Frederique Stref " dans l'objet pour obtenir plus d'information.

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