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Ils racontent leur traversée en mer Nouvelle-Zélande-France

équipage sur leur bateauéquipage sur leur bateau
Sébastien, Aurélie et Raphaël
Écrit par Lara Saliège
Publié le 20 octobre 2021, mis à jour le 8 novembre 2021

Nous les avions rencontrés au mois d'avril avant leur départ. Raphaël et Aurélie, un couple de bretons qui avaient décidé de rentrer en France par la voile. À la suite d'imprévus, ils ont malheureusement été contraint d'abandonner leur voyage. Ils ont toutefois accepté de revenir pour Le Petit Journal Auckland sur leur expérience hors du commun. 

Raphaël et Aurélie, nous vous avions quitté après votre traversée Fidji-Tahiti. Que s'est-il passé depuis ?

Après plus d’un an et demi en Nouvelle-Zélande et notre traversée de 16 jours pour arriver à Tahiti, le premier réflexe a été d’aller nous régaler dans une bonne boulangerie française !

Nous avons ensuite décidé de passer 10 jours sur l’île de Moorea, un vrai petit paradis. Puis, nous sommes rentrés sur Tahiti pour préparer le bateau pour la traversée jusqu’au Panama et récupérer Sébastien qui nous a accompagné sur la suite du voyage.

 

Tracé
Tracé de leur traversée

 

Quelle a été la première étape ?

Nous sommes partis vers l’archipel des Tuamotu, avec une courte escale de 24h sur l’atoll de Fakarava (passe Sud), où nous avons d'ailleurs croisé beaucoup de requins. Puis, nous sommes montés au Nord vers l’archipel des Marquises (l’archipel le plus à l’Est de la Polynésie Française).

5 jours de navigation dans des conditions très sportives qui ont eu raison de notre voile avant. Elle a fini par se déchirer en deux, un jour seulement avant notre arrivée à Nuku Hiva, l'île principale de l’archipel.

Combien de temps êtes-vous restés sur cette île ?

Nous y sommes restés 1 semaine, le temps de réparer la voile par l’homme à tout faire du village. L'île est très sauvage avec un style bien différent de Tahiti ou Moorea. Elle offre une belle diversité de paysage entre la forêt tropicale humide au Sud et la côte désertique au Nord. Une fois la voile réparée, nous nous sommes préparés pour le départ de la grande traversée jusqu’au Panama (1 mois en prévision).

 

festivité locale en Polynésie Française
Festivités locales sur la passe nord de l’atoll de Fakarava, Tahiti

 

Que s'est-il passé ?

Après 1 jour et demi de navigation vers le Panama, un bruit sourd, très fort, a retenti dans la nuit, réveillant tout l’équipage. Après un check rapide à la lampe torche, rien d'anormal. C’est au petit matin, à la lumière du jour, qu’on a pu voir la casse du bas haubans (l'un des 4 câbles qui tient le mât).

La casse était malheureusement trop grave pour continuer, au risque de faire tomber le mât. Nous n'avons pas hésité une seconde à faire demi-tour, direction Tahiti, contraint d’abandonner. Il n'y a rien à regretter, c’est une casse d'usure que nous n’aurions pas pu anticiper.

Comment s'est passé la prise de décision de ne pas prolonger le voyage ?

Quand nous avons fait demi-tour, nous avons eu le temps de réfléchir. Si nous voulions repartir dans des conditions correctes, il nous fallait beaucoup plus de temps. Rien qu’en temps de navigation, il faut environ 15 jours, le temps de rentrer à Tahiti et de retourner au point de départ aux marquises. En comptant le temps de réparation à Tahiti : réparation du hauban, remplacement de la voile d’avant... Il nous aurait fallu au total entre 1 et 2 mois. Or nous nous étions fixé un retour en métropole au 1er septembre car à cette époque de l’année c’est la pleine saison cyclonique dans les Caraïbes

 

Sébastien et Raphaël à Tahiti
Sébastien et Raphaël à Tahiti

 

Qu'en est-il de votre bateau ?

On est toujours très attaché à ce bateau et nous voulions absolument le ramener en France. Après avoir étudié toutes les solutions possibles, nous avons décidé de choisir le retour en cargo. Il est donc actuellement en Polynésie à attendre sagement le prochain départ direction l’Angleterre, où nous irons le chercher.

Avec du recul, quels conseils donneriez-vous à des personnes qui seraient intéressées tenter l'aventure ?

De ne pas négliger la préparation du bateau pour être en sécurité. Ensuite, "avoir du temps". Notre calendrier pour un tel parcours était serré, on le savait, il n’y avait pas de place pour l'inattendu. La casse que nous avons eu était trop importante et ne nous permettait pas de continuer dans les temps. Enfin, le faire dans le bon sens ! Dans le sens des alizés facilite grandement l’expérience. À la fois pour les marins et pour le bateau aussi, qui subit beaucoup moins d'efforts.

 

Retrouvez les aventures de Raphaël et Aurélie sur leur chaîne Youtube : Rabbit on the Pacific.

 

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