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La French Touch écolo de Paris touche Auckland

Paris Auckland écologieParis Auckland écologie
Écrit par Lepetitjournal.com Auckland
Publié le 18 juillet 2017, mis à jour le 19 juillet 2017

Dans une série de quatre articles nommée « The French Connection », Jamie Morton journaliste au New Zealand Herald dresse le portrait de Paris comme ville à suivre en termes d'innovation pour le développement durable.

Durabilité, bâtiments écologiques, transports publics et espaces verts, voici les quatre « French connection (s) » auxquelles la Nouvelle-Zélande pourrait se rattacher pour le bien-être de notre planète. Il en va d'abord d'un constat : Paris et Auckland sont très différentes, n'ont pas du tout la même histoire ou les mêmes potentialités mais les deux villes, dès maintenant, contribuent à la sauvegarde de notre système à travers des innovations impressionnantes. 

DES PROJETS DURABLES

En premier lieu Paris, en tant que symbole de l'accord historique sur le climat, a des objectifs clairs d'ici 2020 : une baisse de 20% d'émissions de gaz à effet de serre et de 75% par rapport en 2004 d'ici 2050. Avec 2,2 millions d'habitants à loger, qui consomment et qui circulent, de nouvelles méthodes émergent pour re-penser le "quartier traditionnel". 

Clichy-Bertignolles situé dans le 17ème arrondissement de Paris, avec 10 hectares de parc, est un projet d'éco-quartier. 3 400 logements, 140 000 m² de bureaux dont une grande partie pour accueillir 7 500 habitants et 12 700 emplois dans les années à venir. En quoi consiste cet éco-quartier ?

- les bâtiments sont connectés à une grille de chauffage alimentée en énergie géothermique pour une consommation réduite d'énergie, 35 000 m² de panneaux solaires sont installés sur les toits et 16 000 m² sont plantés de verdure.
- le ramassage des déchets est souterrain
- cinq grands centres de transports publics sont à proximité

 

Au tour d'Auckland. Comme environnement naturel, la ville des Voiles dépasse la ville des Lumières avec sa bonne qualité de l'air et ses zones de biodiversité, l'environnement est omniprésent. Mais la ville doit faire face à cette croissance extraordinaire depuis quelques années et  doit s'adapter comme une grande. Les projets? 

- Réduire la quantité de déchets destinés à l'enfouissement par un système de tri sélectif et de compost
- Réduire, d'ici 2040, les émissions de gaz à effet de serre de 40% par rapport à 1990

Avec une augmentation de la population et la difficulté de trouver un logement, un projet comme celui de Paris serait nécessaire pour une meilleure viabilité. C'est ce que proposera d'ici 2030 le projet du Wynyard Quarter. L'enceinte abritera environ 3 000 habitants et 25 000 travailleurs et d'ici l'année prochaine, 500 à 600 nouveaux appartements, maisons de ville et duplex seront construits. Comme pour Clichy-Bertignolles, des mesures ont été pensées sur le long terme : efficacité énergétique élevée, énergies renouvelables, traitement des eaux pluviales, aménagement paysager, et encouragement du transport partagé et du vélo.

 

LES INFRASTRUCTURES DU FUTUR

Pour un développement durable du quartier, il est nécessaire d'avoir des infrastructures qui permettent cette vision à long terme. Indépendamment des quartiers, des bâtiments écologiques ont déjà vu le jour dans nos villes et Paris est au sommet de cette révolution. Le but est d'améliorer la performance énergétique des immeubles avec des certifications et des labels, ainsi 2/3 des projets utiliseront ce sytème à Paris. Cette méthode se répand de plus en plus. Ces bâtiments sont dits éco pour éco-logiques mais également pour éco-nomiques. En effet, à l'échelle mondiale, ils ont montré qu'ils permettaient d'économiser de l'argent grâce à une réduction de l'utilisation de l'énergie et de l'eau mais aussi par la réduction des coûts d'exploitation et de maintenance à long terme. 

De l'autre côté de la Terre, n'importe quel citoyen d'Auckland peut le dire en cette période hivernale : les logements néo-zélandais ont des problèmes d'isolation, d'humidité et sont très froids. De ce fait, les ménages ont une consommation de chauffage élevée et la majorité des dépenses de la maison passe dans l'énergie (fuel, gaz..). Outre les maisons, les immeubles commerciaux consomment à eux-seuls 20% de l'énergie du pays, ce qui représente 800 millions de dollars. 

La solution est simple : plus de bâtiments écologiques. Ils supprimeront 25% des coûts et permettront une meilleure performance de l'énergie. Dans cette optique, 400 000 nouveaux logements vont être construits dans la ville d'ici 2040. Mais pas la peine d'attendre 20 ans, vous pouvez déjà trouver ce genre de bâtiments dans la ville. Le Deloitte, le NZI Centre, le Geyser Building ou encore le bâtiment EY sans oublier un des meilleurs aménagements écologiques commerciaux de la ville à ce jour, économisant 39% (soit 500 000$) en énergie chaque année, l'immeuble du Council Albert St. 

En plus d'être écologiques et économes, ces bâtiments sont plus sains pour les occupants et permettent plus de productivité. En effet, ils offrent une gamme de température confortable que le personnel peut contrôler, en hiver comme en été, de la luminosité, des endroits calmes et des espaces de travail ouverts. 

 

LES TRANSPORTS PUBLICS

Outre le problème du logement, un des aspects négatifs de la ville d'Auckland reste le transport public. En comparaison, Paris regorge d'idées innovantes pour l'avenir avec, par exemple, le Modul'Air, un système téléphérique qui pourrait transporter jusqu'à 5 000 passagers/heure sans empiéter sur les zones cyclables; ou encore la diversité des moyens de transport : train, tram, métro, bus, télécabine, vélib ou autolib'... le citoyen parisien a l'embarras du choix ! Ces deux derniers moyens de locomotions économiques et écologiques connaissent un réel succès. Avec 14 500 vélos et 1 230 stations pour le Vélib et 126 900 abonnés et 1084 stations pour Autolib', Auckland sans aucun de ces systèmes, est un peu à la traîne. 

En effet, 6,5% des habitants d'Auckland déclarent prendre le bus et seulement 1,8% d'entre eux prennent le train. De ce fait, NZ transport Agency et Auckland Transport se sont alliés pour une expansion des réseaux cyclables de la ville afin de relier la Côte Nord au centre ainsi que les banlieues Est. Le vélo, par son empreinte carbone réduite, est également un avantage pour la santé.  

Autre changement, le diesel sera remplacé sur les réseaux ferroviaires par des trains électriques ce qui entraînera une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 70%. Enfin, développement optimal de la ville au niveau des transports, l'apparition du City Rail Link en 2023 qui pourra transporter jusqu'à 30 000 personnes par heure. 

Enfin un métro ! Auckland avait tout de même un train de retard? 

GREEN PL(E)ACES

Mais Auckland a d'autres potentialités. La ville a une gamme impressionnante de parcs régionaux. Ce sont 85 000 arbres qui sont plantés chaque année sur ce réseau de parcs, ce qui permet d'enlever 956 kilotonnes de dioxyde de carbone. La présence des arbres est plus que bénéfique pour l'être humain. Ils améliorent la santé des femmes enceintes, accélère le temps de récupération chez les patients hospitalisés, réduisent aussi le ruissellement des eaux pluviales, et surtout agissent contre la pollution chaque année. 

Le maire d'Auckland, Phil Goff, continue dans cette voie. Le mois dernier, il a lancé l'opération Million Trees. Le but est de planter un million d'arbres et arbustes dans toute la région pendant 3 ans en plus des 40 000 hectares d'espaces verts. 

Un projet qui pourrait compenser la construction des nouveaux logements. En effet, avec l'augmentation du nombre de buildings et une hausse de la population, la ville aura besoin d'espaces publics verts et ouverts. Une forêt urbaine est possible, et pourrait préserver la biodiversité de Nouvelle-Zélande.

D'autres projets commencent à germer en pleine ville comme North-West Wildlink qui relie les habitats et les communautés de Waitakere à l'ouest aux îles du Golfe d'Hauraki à l'est.  En effet, pour garder les écosystèmes en bonne santé, les espèces pollinisatrices telles que les abeilles, les oiseaux, les papillons, et les lézards ont besoin de couloirs plantés qui leur permettent de se déplacer dans la ville. C'est pourquoi des personnes comme Andrea Reid veut créer son propre réseau « Pollinator Paths » et construire un pont naturel de Gray Lynn Park à la réserve de Cox's Bay.

 

 

De l'autre côté du globe, Paris, qui est une des capitales des plus boisées d'Europe avec ses 400 parcs et jardins municipaux paraît presque ridicule. Mais d'autres mesures sont mises en place dans la capitale française pour optimiser cette biodiversité. Ainsi, une loi a été adoptée pour autoriser qui veut à planter des fleurs, des légumes, des fruits et autres plantes sur les murs, les clôtures et les toits de son lieu de travail et de sa maison. Anne Hidalgo voudrait créer 100 hectares de ces nouveaux murs vivants et toits verts. 

La durabilité implique un changement dans notre relation avec la planète pour réduire notre impact sur l'environnement et que nous puissions continuer d'exister. Nos économies et nos communautés doivent être plus résistantes au changement. L'adoption de toutes nouvelles stratégies pour le développement de nos villes fait mûrir des projets intéressants. 

Cette French connection nous montre l'importance de préserver notre environnement et à quel point il est nécessaire de s'adapter pour optimiser de la meilleure manière notre façon de vivre avec la nature. Auckland est une ville neuve, en pleine croissance. Paris est un bon exemple pour ses initiatives. Mais la ville des Voiles a de meilleures possibilités avec toute cette flore encore présente et tous ces projets en perspective qui vont attirer encore plus de monde. Finalement, 400 000 logements ne seront peut-être pas suffisants?

Elise Martin pour lepetitjournal.com/auckland - Dimanche 16 Juillet 2017

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Publié le 18 juillet 2017, mis à jour le 19 juillet 2017

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