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JOFFREY GUERRY – Interview avec le Commandant de la frégate Vendémiaire

Écrit par Lepetitjournal.com Auckland
Publié le 5 décembre 2012, mis à jour le 10 décembre 2012

 

Le Commandant Guerry a pris le temps de répondre à nos questions en marge de sa visite à Auckland du 6 au 9 décembre 2012. La frégate sera amarrée et prête à recevoir des visiteurs. N'hésitez pas à aller rencontrer l'équipage, très disponible.

Nous tenons à remercier l'Ambassade de France pour avoir organisé cette interview.

 

(Photo: Avec la courtoisie de l'Ambassade de France en Nouvelle-Zélande)

Lepetitjournal.com/Auckland
- Comment s'est organisée votre venue à Auckland ? Etiez-vous déjà venu en Nouvelle-Zélande ?
Le Commandant Joffrey Guerry  -
L'organisation du déploiement de la frégate répond à un quadruple objectif. Tout d'abord, assurer une coopération avec les marines alliées; l'Australie et la Nouvelle-Zélande en ce qui concerne le déploiement de cette année. Nous faisons également rayonner, autant se faire que peu, la France, par nos escales. Nous essayons d'autre part de maintenir un lien fort avec tous les Français qui sont à l'étranger. Enfin, nous essayons de faire de la diplomatie navale puisque chaque escale est l'opportunité de montrer le pavillon et de rencontrer les Etats-majors.

Tous les ans, des propositions d'escales sont formulées auprès du commandant, en l'occurrence moi-même et l'Etat-major des forces de Nouvelle-Calédonie et les forces basées à Tahiti. Nous composons une mission qui correspond aux priorités du moment. La priorité actuelle est de centrer sur nos principaux alliés du Pacifique, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et partenaires dans nos missions du Pacifique qui se focalisent sur des opérations humanitaire et de police des pêches, visant à préserver les ressources aquatiques dans les zones économiques exclusives de ces pays. Récemment par exemple, dans le cadre de cette coopération, les Australiens et les Néo-Zélandais sont venus participer à un exercice majeur, qui s'appelle "Croix du Sud", à Nouméa. Nous venons de faire un exercice d'inter-opérativité avec la marine néo-zélandaise avec des exercices avec une frégate. Voilà la raison de notre déploiement.

La frégate Vendémiaire basée à Nouméa se déploie très régulièrement en Nouvelle-Zélande et en Australie puisque ce sont nos partenaires majeurs. Le programme de la frégate se décompose généralement en deux grands temps forts. Le second semestre est consacré à l'Australie et la Nouvelle-Zélande et le premier semestre en Asie. En ce qui me concerne, j'ai pris le commandement de la frégate en août, techniquement c'est la première fois que je viens officiellement dans le Pacifique pour la Marine. C'est ma première escale officielle en Nouvelle-Zélande.

Quel est votre programme pendant vos escales à Wellington et ensuite Auckland ?
Traditionnellement, nous faisons un cocktail, ce qui est parfois difficile avec les restrictions budgétaires qui ont lieu en ce moment. Nous invitons la communauté française et plus généralement les représentants diplomatiques, politiques et économiques locaux. L'Ambassadeur Francis Etienne vient d'ailleurs ce soir. Nous recevons conjointement à bord. Je rencontre cette après-midi le maire de Wellington et je vais avoir un déjeuner officiel, permettant de parler de la coopération avec la Nouvelle-Zélande. Les sujets abordés intéressent la Marine mais aussi l'Ambassade.

Lorsque vous dialoguez avec l'Etat-major néo-zélandais, est-il question de stratégies militaires ?
Je suis ici en tant que représentant de l'Etat-major des forces de Nouvelle-Calédonie, le commandant supérieur m'envoie avec un certain nombre de choses à dire ou à faire. Au-delà de ça, en tant que marin de la Marine Nationale, il existe une coopération qui nous permet d'avoir un panel de sujets réguliers sur la coopération de la police des pêches avec par exemple l'exercice KuruKuru. La Nouvelle-Zélande et la France ont signé des accords. Cela nécessite de s'entraîner et d'avoir les mêmes méthodes de travail. Nous discutons donc des derniers points et préparons les prochains exercices.

Avez-vous, depuis votre prise de fonction en août, mené des opérations humanitaires dans la région ?
Non, nous n'avons mené aucune intervention humanitaire. En revanche, nous nous sommes entrainés à le faire fin octobre avec l'armée néo-zélandaise et la Marine australienne. Nous avons participé à un exercice international qui a concerné les îles Fidji, le Canada, le Tonga, la Papouasie Nouvelle-Guinée, le Japon, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la France. Cet exercice était centré sur l'évacuation de ressortissants dans le cadre d'une crise qui s'est développée dans un pays. [..] Si jamais une catastrophe naturelle comme il y en a eu récemment, nous sommes parés à proposer une aide dans la région. C'est fondamentalement la raison de l'accord tripartite entre l'Australie, la France et la Nouvelle-Zélande. (Accord FRANZ). Nous savons très bien que la situation peut dégénérer rapidement en cas d'évènements naturels. Nous nous devons d'assurer une stabilité régionale qui intéresse tout le monde.

Dans le cas d'une attaque, vous soutenez l'Australie et la Nouvelle-Zélande ?
Nous sommes alliés. Nous sommes parer à défendre nos alliés. Il n'existe pas d'accord de défense à ma connaissance mais nous nous tenons prêts. Il faut se rappeler que la Nouvelle-Zélande a envoyé des soldats pour nous aider dans le maintien de notre liberté. C'est bien évidemment que, à ce titre, nous ne perdons pas la mémoire et saurons aider le cas échéant.

Etes-vous mandaté pour être le commandant du Vendémiaire ?
Tous les ans, un certain nombre d'unités sont en fin de mandat. En ce qui concerne le Vendémiaire, c'est un contrat d'un an. Je pars en juillet prochain. C'est très court mais le poste est très demandé. Il faut savoir passer la main. Il y a un décret, c'est le président qui nomme par l'intermédiaire du chef d'Etat-major de la Marine avec une lettre signée de celui-ci, à la place du président qui nomme le commandant du Vendémiaire pour un an. Tous les ans, il y a un tableau de commandement c'est-à-dire une liste d'officiers pouvant commander un bateau pour l'année à venir. Une désignation particulière tombe en fonction des disponibilités de chacun.

Voulez-vous briguer un poste en particulier après le Vendémiaire ?
J'émets des souhaits et la direction du personnel détermine. Malheureusement ou heureusement, je devrais à priori rentrer en métropole en particulier dans l'Etat-major. Je venais de l'Etat-major, j'ai la chance de commander le Vendémiaire. Je retournerai sûrement à Paris pour d'autres types de fonctions. [?] En général, nous n'enchaînons pas les postes de commandement. Au mieux, je peux recommander un bateau dans une fourchette de 2 à 4 ans. Evidemment, je suis toujours candidat puisque c'est une des finalités. La Marine est riche de près de 35 spécialités initiales, donc il y a toujours des ressources. [?] Nous sommes aussi là pour expliquer ce qu'est la Marine et ce que nous y faisons. Le bateau peut être visité. Le bâtiment est ouvert; vous pouvez discuter avec les marins du 6 au 9 décembre à Auckland.

Filip Milo (www.lepetitjournal.com/auckland.html) jeudi 6 décembre 2012

le petit journal auckland
Publié le 5 décembre 2012, mis à jour le 10 décembre 2012

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