Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Florian Bohême, candidat Parti Socialiste

Florian Bohême, candidat Parti SocialisteFlorian Bohême, candidat Parti Socialiste
Écrit par Lionel Girard
Publié le 4 juin 2017, mis à jour le 8 avril 2018

En campagne en Océanie, le candidat PS aux élections législatives pour la 11ème circonscription, Florian Bohême 32 ans, est resté 24 heures en terres néo-zélandaises. Le temps pour lui de rencontrer les résidents français et d'évoquer ses projets notamment en terme d'éducation et d'écologie.

 

On sait que vous avez un parcours assez atypique pouvez-vous nous en dire plus ? Et comment êtes-vous entré dans le monde de la politique ?

En effet, je suis titulaire d'un bac pro en hôtellerie et restauration au départ. J'ai ensuite suivi des cours en licence d'histoire. Aujourd'hui, je suis chef d'entreprise, je gère une maison d'hôte à Siem Reap au Cambodge.

Mon engagement en politique s'est effectué au fil des années. J'ai d'abord été très actif au niveau associatif notamment avec la lutte contre les discriminations raciales et l'homophobie. En association, on revendique certaines idées et la politique permet de passer à l'action et faire changer les choses. C'est ce qui motive ma candidature actuellement et j'ai pris conscience de cela très récemment dans la campagne.

Concernant mon expérience, j'ai travaillé à la mairie de Paris en tant que chargé de mission puis en tant que chef de cabinet au ministère de la Francophonie et conseiller municipal à Houilles ( dans les Yvelines N.D.L.R) pendant sept ans. J'ai dû quitter mes fonctions pour me focaliser sur mon projet en Cambodge.

 

Vous êtes chef d'entreprise et semblez épanoui grâce à votre affaire, pourquoi avoir choisi de revenir en politique ?

La politique, c'est un virus. L'engagement c'est quelque chose que l'on a dans le sang. Car j'aurais très bien pu rester dans mon coin tranquille. La situation en France est compliquée et à un moment qui peut apporter des réponses à cet état ? C'est la nouvelle génération. J'en suis conscient et j'ai confiance en celle-ci.
Il faut nous laisser les clés. Je pense que toutes les manières, si ce n'est pas par les urnes, cette nouvelle génération aura un jour les clés. Je ne me revendique pas comme le candidat de la jeunesse, mais j'ai confiance en cette jeunesse qui je pense est sacrifiée. On lui a volé sa liberté de faire, sa liberté de penser et sa liberté d'agir.
Et si je suis élu, je m'engage à faire au maximum deux mandats de député.
Même si cela paraît énorme , je ne me vois pas rester quinze ou vingt ans, ce n'est pas la solution, je n'apporterai rien de plus, il faut savoir se renouveler.

 

En évoquant le renouvellement, est-ce un petit clin d'?il à Thierry Mariani, le candidat sortant ?

Mariani a cinquante-huit ans, cela fait vingt-quatre ans qu'il est député, il n'est plus connecté. Je pense que vingt-quatre années c'est déjà trop. Alors oui, au bout de ces années, on peut se vanter d'être le meilleur de l'Assemblée et c'est peut être également pour ça que c'est le moment de passer à autre chose. Ce n'est pas une affaire de personne, mais une affaire de principe. On ne peut pas dans une démocratie dites normale, d'avoir une même personne pendant toutes ces années.
Pour exemple, le thème de l'écologie n'a pratiquement jamais été évoqué par Thierry Mariani car je pense que c'est quelque chose qui lui passe au-dessus de la tête.

 

Concernant votre projet, quel est-il pour la Nouvelle-Zélande ?

Les propositions pour ce pays se départagent en trois sous-projets :

Tout d'abord, je sais que l'ambassade est à Wellington et qu'il n'y a pas de services consulaires précis dans des autres villes telles qu'Auckland. Il y a déjà un projet, c'est de donner plus de pouvoir aux conseillers consulaires (trois en Nouvelle-Zélande N.D.L.R), qui sont des personnes bénévoles. C'est tout nouveau pour eux car cela a été instauré en 2014. La représentation des Français passent par là et c'est important. Les seules personnes ayant du pouvoir font partie de l'ambassade. Il y a des élus, il doit y avoir des élections, c'est une démocratie. Il faut que ces élus aient leur mot à dire. Ensuite, il y a des résolutions de bons sens comme par exemple simplifier l'accès à l'administration pour les Français de Nouvelle-Zélande via le numérique par exemple.

Le deuxième point est sur les écoles françaises : c'est le label France éducation. Il existe un peu partout dans le monde et a du poids. Le but est d'entendre ce label dans les écoles publiques néo-zélandaises et ainsi se servir du réseau éducatif local. Pour les petites communautés françaises existantes dans le pays, il est impossible de créer une école française. L'extension du label permettra l'accès à des cours de Français.

Enfin, le troisième et dernier aspect de projet concerne le défi climatique, le défi écologique. La Nouvelle-Zélande a déjà signé un accord pour accueillir les premiers réfugiés climatiques notamment avec les îles Kiribati (La Nouvelle-Zélande a accueilli un résidant, Ioane Teitiota, des îles Kiribati en 2007 avant de refuser ses demandes d'asile en 2013 et 2015 N.D.L.R). Je pense que La France a une responsabilité à jouer, comme tous les grands pays. On a besoin d'avoir une France forte sur les valeurs écologiques. On l'a vu avec les accords signés durant la COP 21 à Paris qui ont une importance énorme à l'échelle internationale. Mon idée est d'instaurer une diplomatie écologique. Les ambassadeurs ont déjà fait la diplomatie économique. Ils se sont transformés en VRP pour aller arracher des contrats . Et quand on est capable de construire de l'éolien, d'apporter son savoir-faire, à l'export cela peut se vendre et servira à protéger la planète. Sur l'aide au développement, La France doit être au rendez-vous économiquement et avec son savoir-faire.

 

Les Français de Nouvelle-Zélande ont voté à 41% pour le président Macron lors du premier tour de la présidentielle et ont un député sortant « Les Républicains ». Ne craignez-vous pas d'être seulement derrière la candidate d' « En Marche ! » et Thierry Mariani ?

Certes je représente un parti qui n'est plus à la mode. Mais je représente ce que je suis, mes combats mes idées. Et j'invite les électeurs à voter au-delà de l'étiquette du parti. J'ai fait le déplacement ici car il ne faut avoir de mépris pour les petits pays. Cette visite ne dure que 24h car il y a une campagne derrière tout ça mais j'avais envie de venir rencontrer ces Français de Nouvelle-Zélande. Et si on a envie de vaincre le candidat sortant qui est un candidat réactionnaire, il faut ce renouvellement. Je suis un Français habitant au Cambodge et je comprends les problématiques de ces Français de l'étranger.

 

Si vous êtes élu, comment se fera la gestion de votre temps entre l'Assemblée et votre entreprise au Cambodge ?

Très clairement, si je suis élu, je me retirerai de la société que je possède avec mon compagnon. Je travaille dans le tourisme, cela prend énormément de temps. Je revendrai mes parts sans aucun conflit d'intérêt. On ne peut pas être chef d'entreprise et prendre des vols tous les trois jours pour s'occuper des Français. Je serai député à 100%.

 

Retrouvez plus d'interviews des candidats de la 11ème circonscription des Français établis hors de France ici :

Thierry Mariani, candidat Les Républicains (voir notre article)
Anne Genetet, candidate candidate La République en Marche ! (voir l'interview sur l'édition de Hong-Kong)
Sébastien Cochard, candidat Front National (voir l'interview sur l'édition de Tokyo)

Flash infos