Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

LEGISLATIVES FRANCAIS DE L'ETRANGER - Nil Delahaye - Candidate Europe Ecologie Les Verts pour la 8ème circonscription

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 30 mai 2017, mis à jour le 31 mai 2017

 Nil Delahaye est candidate Europe Écologie Les Verts. Franco-turque, cette activiste lutte pour les droits humains. Elle souhaite être élue députée : pour soutenir Nicolas Hulot dans son combat pour l'environnement, au sein du gouvernement d'Emmanuel Macron.

Pouvez-vous nous résumer votre parcours, et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?

Je suis née en 1986 à Paris, où j'ai vécu jusqu'en 2008. Je suis ensuite partie m'installer dans mon second pays, la Turquie. Je suis métisse, binationale. Et j'ai étudié, je travaille et suis activiste pour les droits des minorités. J'ai fait un master sur les droits culturels des migrants en Turquie. Après quoi, j'ai travaillé dans l'agence des Nations Unies pour les migrations, pendant deux ans. Je suis ensuite partie en Arménie, où j'ai ?uvré avec le féminisme. Et j'ai ensuite ouvert une ONG en Turquie. Mon parcours professionnel et ma lutte politique se rejoignent sur l'anti-racisme, le féminisme et l'écologie.

Être députée de la 8ème circonscription, qu'est-ce que cela représente pour vous ? Quels sont vos liens avec cette circonscription ?

Je vis en Turquie depuis 9 ans. Pour moi, cette circonscription a de particulier qu'elle est au confluent de notre source de vie à tous : la Méditerranée. Autant du point de vue écologique que humain, cette mer est devenue un dépotoir et un cimetière. La surpêche et l'extinction des espèces d'oiseaux sont des vrais problèmes de notre quotidien à nous tous, résidants de la 8ème circonscription. De la même manière, la tragédie humaine qui se joue aujourd'hui, avec la politique anti-immigration, sécuritariste et xénophobe, fait de notre mythique Méditerranée un tombeau pour des milliers d'innocents. Je pense surtout aux activistes français et autres qui endossent le devoir de conscience de l'Europe et vont sauver des vies à Lampedusa et à Vintimille.

« La question du réchauffement climatique est trop urgente pour se placer dans une position d'opposition »

Quelles sont vos trois priorités, parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger ?

En tant que Française établie hors de France, ma priorité n'est pas la fiscalité ou l'emploi. Pour moi, participer à l'effort de paix, de réconciliation, de désarmement, est une priorité vitale. De même, selon moi, l'intérêt des entreprises françaises n'est pas plus important que la survie de l'environnement. Si nous voulons continuer à avoir des plages où passer des vacances, il serait temps de s'engager en France comme à l'étranger, dans l'énergie renouvelable et de prendre des mesures écologistes. Ma troisième priorité concerne la binationalité et la diversité. Comme beaucoup d'autres Français de l'étranger, je suis binationale et je vis dans mon second pays. Pour cela, je refuse d'être considérée comme susceptible de ne pas porter en moi les valeurs de la France, ou autres accusations fondées sur la xénophobie. Pour moi, les immigrés, les métisses, les binationaux, sont des ponts entre les êtres humains, et nous méritons d'être célébrés plutôt que criminalisés.

Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant Meyer Habib ? Sur quels plans auriez-vous agi différemment ?

Je ne candidate pas à une élection contre qui que ce soit, pas même le député sortant. Mais au contraire pour proposer un projet résolument écologiste et humaniste aux électrices et électeurs de notre circonscription.

Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? SI vous êtes élue, allez-vous soutenir son travail, ou vous y opposer ?

Il est clair que le bilan d'Emmanuel Macron, lorsqu'il travaillait au service de François Hollande, est une catastrophe du point de vue de l'écologie : diesel, cars, mines, exploration pétrolière. Mais la question du réchauffement climatique est trop urgente pour se placer dans une position d'opposition frontale et permanente. La nomination de Nicolas Hulot au ministère de l'Écologie est très intéressante. Malheureusement, il ne dispose d'aucun allié au gouvernement. Si nous voulons qu'il puisse agir, alors il faut qu'il puisse compter sur des députées écologistes qui le soutiendront dans son action.

C.B.

(www.lepetitjournal.com/Athenes) mercredi 31 mai 2017

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 30 mai 2017, mis à jour le 31 mai 2017

Flash infos