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LEGISLATIVES FRANCAIS DE L'ETRANGER - Florence DRORY - Candidate La République en marche pour la 8ème circonscription

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 28 mai 2017, mis à jour le 29 mai 2017

Florence Drory est candidate La République en marche. Convaincue par le projet d'Emmanuel Macron : elle a quitté le Parti socialiste. Forte de son expérience en politique, elle entend simplifier les démarches administratives pour les Français de l'étranger.

 Florence Drory est candidate La République en marche. Convaincue par le projet d'Emmanuel Macron : elle a quitté le Parti socialiste. Forte de son expérience en politique, elle entend simplifier les démarches administratives pour les Français de l'étranger.

Pouvez-vous nous résumer votre parcours, et nous préciser vos motivations politiques ?

J'ai commencé ma carrière politique auprès de François Mitterrand. J'étais chargé de la presse étrangère et des relations internationales. Ensuite, je suis partie vivre en Israël. J'ai travaillé dans une société de production de films à Jérusalem. Mon mari est un diplomate israélien. Il a été nommé ambassadeur, en Italie. Puis au sein de l'Union européenne. J'ai développé un réseau de connaissances. Quand mon mari a pris sa retraite à Bruxelles, j'ai ouvert un cabinet pour représenter les collectivités territoriales auprès de l'Union européenne. On a développé de nombreux projets, pour faire le lien entre l'UE et les villes françaises. On a obtenu des aides financières, c'était avant que l'UE ne s'étende à de nombreux pays. Je connais bien les arcanes de l'administration française et de l'Union européenne, le parlement, la commission. J'en ai une grande expérience. Après, je me suis installée à Paris, j'ai travaillé dans le cabinet de Jack Lang. Une nouvelle expérience. C'est la préparation parfaite à la fonction à laquelle j'aspire. J'ai toujours mené ma carrière politique en parallèle de ma carrière professionnelle. Je suis militante politique depuis quarante ans. Depuis 2011, je vis de nouveau en Israël.

Je tiens aussi à clarifier la situation. Je suis issue du Parti socialiste. Mais quand Benoit Hamon a été désigné candidat, la Fédération des Français de l'étranger du Parti socialiste en Israël s'est mise en retrait de sa campagne. Nous avions trop de désaccords politiques avec le programme de Benoit Hamon. Dès début février, j'ai soutenu Emmanuel Macron, j'étais dans son mouvement dès le mois d'avril. Concernant la 8èmencirconscription, au mois d'août 2016, la direction du Parti socialiste m'a affirmé que je serais sa candidate. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti, me l'a confirmé. Mais le 2 octobre, nous avons appris que la circonscription était gelée. Manuel Valls voulait imposer son propre candidat, Benjamin Djiane. Je me suis adressé à la direction du parti, nous avons fait une action auprès de la direction. Je n'ai pas rejoint Emmanuel Macron à cause de ce désaccord avec le PS. Je suis dans la mouvance sociale-démocrate du parti depuis longtemps, j'ai une vision économique plus libérale. Je fais totalement confiance à Emmanuel Macron, c'est pour cela que je l'ai rejoint.

Être députée de la 8è circonscription, qu'est-ce que cela représente pour vous ? Quels sont vos liens avec cette circonscription ?

C'est une circonscription qui est très intéressante parce qu'elle est très diverse. Elle comprend quatre pays de l'Union européenne, et deux hors de l'UE. Ce sont des réalités économiques très différentes. Les Français qui vivent en Grèce ont subi la crise économique de plein fouet, bien plus que ceux qui vivent en Italie. Je suis Française résidente en Israël. J'ai vécu en Italie, mes deux enfants y sont nés. Je suis très attachée à la culture française et aux cultures des pays de cette circonscription. La Grèce et la France ont une relation culturelle intime. Ce qui me touche beaucoup, puisque j'ai beaucoup travaillé dans la culture. Je partage les mêmes préoccupations que les Français de cette circonscription. C'est ma vie quotidienne, je ne fais donc pas d'efforts en me présentant pour être députée.

« Je veux donner une image plus positive des Français de l'étranger »

Quelles sont vos priorités, parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger ?

Toutes les questions qui concernent au quotidien les Français de l'étranger : la retraite, notamment les certificats de vie, qui bloquent souvent le versement des retraites. Il suffit de mettre en place la recommandation de l'Assemblée des Français de l'étranger. L'éducation, la santé, la fiscalité, les relations avec la France, la numérisation des démarches, la reconnaissance des diplômes dans le pays où ils vivent. Je veux me pencher sur toutes les problématiques des Français de l'étranger, faire avancer leurs intérêts. Mais aussi l'aide au retour en France. C'est le parcours du combattant, il faut régler les problèmes administratifs, l'accès à l'emploi, à l'école pour les enfants et au logement.

Je veux développer l'aide autour du handicap. Les Français de l'étranger, dans certains pays, ne bénéficient pas des mêmes aides qu'en France. Je souhaite initier et accompagner des propositions positives. Notamment, faciliter la scolarisation des enfants en situation de handicap. Aussi, tout ce qui attrait à la culture, envisager un pass culturel pour les Français de l'étranger. Le livre est un objet de luxe, le rendre plus accessible. La culture, c'est un des piliers de l'engagement d'Emmanuel Macron.

Je souhaite développer les coopérations économiques et technologiques. Encourager l'innovation et les start-up. Ce que veut Emmanuel Macron, dans un cadre européen. L'avantage de la 8ème circonscription, c'est qu'elle est au c?ur de l'UE.

Je souhaite une cohérence entre les pays de la 8ème circonscription. Le député doit être un initiateur et un accompagnateur. Les Français ont besoin d'êtres représentés par quelqu'un qui leur ressemble. Je veux donner une image plus positive des Français de l'étranger : ce ne sont pas des exilés fiscaux. Comme tout le monde, nous travaillons et avons une vie de famille, avec des hauts et des bas. L'idée de nous traiter différemment, et négativement, porte tort à la France. Emmanuel Macron souhaite que les Français de l'étranger se sentent plus intégrés dans la communauté française : ce sont les ambassadeurs de la France, ils participent à son rayonnement culturel. C'est une richesse.

Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant Meyer Habib ? Sur quels plans auriez-vous agi différemment ?

Meyer Habib n'a rien fait. Toutes ses grandes promesses, il ne les a pas tenues. Il a mis en avant sa relation avec le Premier ministre israélien. Cela n'a rien apporté aux dossiers. Il ne faut pas se tromper, on n'élit pas un représentant d'Israël mais un député à l'Assemblée nationale française. J'aurais été plus digne à l'Assemblée nationale, l'invective n'est pas ma forme d'expression. Je pense qu'on est beaucoup plus efficace avec un travail de fond. Je ne cherche pas à promettre, mais à réaliser. Nos personnalités sont très différentes.

On est plus efficace quand on agit avec diplomatie. Je suis ferme, pas agressive. Je saurais prendre mes responsabilités à l'Assemblée nationale.

Quelle a été votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? Si vous êtes élue, soutiendrez-vous toutes ses décisions, ou êtes-vous prête à l'affronter en cas de désaccord ?

Un député a une conscience, des convictions. J'ai adhéré à En Marche. J'ai soutenu Emmanuel Macron parce que je me retrouvais dans ses propositions, dans son projet. Il veut prendre des mesures pour relancer l'économie française. J'ai soutenu la loi El Khomri, qu'il a initiée. De l'autre côté, il veut protéger le droit des salariés.

L'un de ses piliers, c'est l'éducation, car il est convaincu que c'est la manière de s'en sortir. Je ne vois pas pourquoi je ne lui donnerais pas mon soutien total. Je ne vois pas pourquoi je serais en désaccord avec ses futures propositions. J'estime qu'elles peuvent sortir la France de son immobilisme. Il faut travailler de concert avec son équipe gouvernementale. Je n'irai pas à l'Assemblée nationale pour faire un éclat. Il y a un travail de consultation, qu'Emmanuel Macron respecte. Il souhaite que les députés gèrent pleinement leur mission. Il veut les mettre en face de leurs responsabilités. J'interviendrai avec force pour défendre ce que j'ai à défendre. Mais le principal travail législatif, il a lieu dans les commissions. Comme je suis la candidate de la majorité présidentielle, si je suis élue, je bénéficierais d'une capacité d'action supérieure à celle des députés de l'opposition.

C.B.

(www.lepetitjournal.com/Athenes) lundi 29 mai 2017

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 28 mai 2017, mis à jour le 29 mai 2017

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