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LEGISLATIVES FRANCAIS DE L'ETRANGER - Benjamin DJIANE - Candidat du Parti Socialiste pour la 8ème circonscription

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 23 mai 2017, mis à jour le 23 mai 2017

 

LÉGISLATIVES FRANÇAIS DE L'ÉTRANGER ? Benjamin Djiane ? Candidat du Parti socialiste pour la 8ème circonscription.

Benjamin Djiane est candidat pour le Parti socialiste, aux législatives des Français de l'étranger. Proche de Manuel Valls, il entend être l'élu qui rétablit la liaison entre expatriés et avenir de la France. Et se tient prêt à travailler avec la majorité présidentielle, depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

Résumez-nous votre parcours. Qu'est-ce qui vous a poussé à entrer en politique ?

J'ai quarante ans et j'ai la particularité d'avoir fait autre chose avant d'intégrer le monde politique. J'ai travaillé en entreprise, dans le groupe français "Bonduelle". D'abord, comme responsable de la communication externe. Avant de partir à l'étranger, en Italie. Là, j'ai travaillé pour la filiale italienne de "Bonduelle" à Milan. Comme responsable marketing et secrétaire général de la fondation. J'ai toujours eu un engagement politique, en tant que militant au sein du parti socialiste. À l'issue de mon expérience en Italie, je suis rentré en France. J'ai été le collaborateur du député Patrick Bloche pendant quatre ans. Je me suis investi sur les sujets concernant l'audiovisuel et la culture, à ses côtés. Je suis aussi adjoint au maire du troisième arrondissement de Paris. En 2012, je suis devenu la plume de Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur. Puis je l'ai suivi quand il est devenu Premier ministre. J'ai toujours eu un amour de l'écriture et un goût pour l'engagement politique. Être la plume d'un homme politique, c'était la rencontre entre ces deux passions. J'ai connu Manuel Valls lors de la campagne de François Hollande en 2012. Ce qui m'intéressait, c'était de travailler auprès du ministre de l'Intérieur parce que je suis persuadé que la gauche a beaucoup à dire sur la sécurité, la république, la laïcité. Sur ces sujets, elle a été trop longtemps timorée. Il faut que la gauche se réinstalle dans ses fonctions régaliennes, notamment face à la menace terroriste.

Que représente pour vous le fait d'être député de la 8ème circonscription ?

Je veux redonner du sens à cette élection. L'élection des députés des Français de l'étranger est une grande avancée démocratique. Elle permet aux citoyens français du monde entier, qu'ils soient nationaux ou binationaux, de dire ce qu'ils veulent pour leur pays. Comme tous les autres députés, les députés des Français de l'étranger participent à l'expression de la souveraineté nationale, à travers le vote des lois, les grandes orientations politiques que l'on veut pour la France. Ils ont bien sûr une sensibilité particulière pour les sujets qui touchent très directement les Français de l'étranger.

Quels liens avez-vous avec cette 8ème circonscription et notamment Israël qui en fait partie ?

D'abord, mon attachement à cette circonscription commence avec un pays : l'Italie, où j'ai été expatrié. Ensuite, sur la question de l'état d'Israël, je m'exprime en tant que Français et en tant qu'homme de gauche, qui, fidèle à l'histoire de la gauche, est attaché à l'existence et à la sécurité de l'état hébreu. Cela remonte à très loin : Léon Blum, Guy Mollet, Pierre Mendès France, François Mitterrand, Lionel Jospin. Il y a une différence entre être un soutien de l'état d'Israël et s'aligner directement sur la politique de Benyamin Netanyahou. C'est ce que je reproche à Meyer Habib : d'avoir été pendant quatre ans le haut représentant du gouvernement Netanyahou en France. Ce n'est pas le rôle d'un député. J'aborde cette élection avec beaucoup d'humilité, et en étant conscient que je suis un challenger. Ce sera difficile et j'en suis parfaitement conscient, mais ce n'est pas pour cela qu'il ne faut pas y aller ! Il y a le bilan de cinq ans d'activité gouvernementale, de réformes qui n'ont pas toujours été bien comprises, bien expliquées. Mais beaucoup de choses ont été faites. La compétitivité des entreprises, le soutien à notre économie, la protection des Français, l'éducation de nos enfants. Ce bilan, je n'ai aucune honte à la revendiquer, à le défendre devant les électeurs de la huitième circonscription. J'ai toujours été de gauche et je serai le candidat de la gauche dans cette élection. On ne choisit pas son étiquette par opportunisme politique. Je n'ai pas fait de politique pour cela. Je fais de la politique parce que j'ai des convictions.

« Je veux participer à une majorité présidentielle progressiste »

Quelles sont vos priorités concernant les problématiques des Français qui vivent à l'étranger ?

D'abord, je veux valoriser l'enseignement du français en soutenant nos établissements scolaires, peu importe leurs statuts. Qu'ils soient gérés par l'état ou non. Je veux ensuite continuer la modernisation de nos services consulaires. Beaucoup de choses ont été mises en place depuis 2012, notamment en terme de dématérialisation, pour la délivrance des papiers. Il y a un exemple dont on m'a parlé. Le droit à la retraite et la difficulté de rassembler les pièces nécessaires. Les Français qui vivent en Grèce ou dans un autre pays ont du mal à faire valoir leurs droits. Maintenant, il faut que les moyens humains et budgétaires suivent. Je suis inquiet des moyens qui vont être donnés à nos représentations consulaires et à notre tissu associatif. Mon expérience d'élu local m'a appris combien il faut être aux côtés des acteurs associatifs, notamment en matière d'aide sociale. L'autre enjeu, c'est la culture. Tous les Français que je rencontre à l'étranger sont attachés à la présence de la culture française. Pour cela, il faut qu'il y ait des structures adaptées et bien dotées budgétairement. Là encore, j'ai un désaccord fondamental avec Meyer Habib. Il est le candidat de François Fillon donc des 500 000 postes de fonctionnaires en moins, des diminutions budgétaires. Ce sont les Français de l'étranger qui en paieront le prix : moins de professeurs, moins de fonctionnaires dans les consulats. C'est cela, le programme de Meyer Habib. Un député doit s'engager sur les problématiques qui concernent la France. Les Français de l'étranger sont avant tout des Français. Ils votent pour quelqu'un qui doit s'intéresser au destin de la France. Je veux redonner du sens à cette élection, qu'on en comprenne bien les enjeux. Je ne veux pas être enfermé dans les questions locales. Elles ont leur importance mais je veux parler de tous les sujets. Les Français de l'étranger méritent de s'inscrire pleinement dans le débat démocratique. Les Français de Grèce ont leur vision sur le rôle que la France doit tenir en Europe. Meyer Habib a appartenu à un groupe politique qui n'a pas soutenu la Grèce, qui a souhaité qu'elle sorte de l'Euro, qu'elle soit mise au banc de l'Europe.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le regard que vous portez sur l'action du député sortant Meyer Habib ? En quoi auriez-vous agi différemment ?

Meyer Habib est un personnage sympathique. Nous nous sommes rencontrés, il y a une semaine. Je lui reproche de ne pas avoir été assez présent. Les Français de l'étranger ont besoin d'un député qui défende leurs intérêts, qui soit attentif à leurs préoccupations et leurs inquiétudes. Moi, je veux m'adresser aux étudiants, aux retraités, aux actifs. À ceux qui veulent créer, innover. Et ils sont de plus en plus en Grèce. Meyer Habib ne parle jamais d'eux. Il a passé quatre ans à ne parler que d'Israël, selon le prisme de Benyamin Netanyahou. Moi, je veux parler des sujets qui concernent tous les Français de cette circonscription. Je serai le député qui agit pour l'intérêt général des Français de Rome à Jérusalem, en passant bien sûr par Athènes.

Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? Si vous êtes élu, allez-vous soutenir son travail, ou vous y opposer ?

L'élection d'Emmanuel Macron a été un soulagement pour notre pays. Le risque terrible du Front national, de l'extrême-droite, a été écarté par une immense majorité de Français. Mais la situation est très grave. Rendons-nous compte : 11 millions de voix se sont portés sur Marine Le Pen. Il y a une colère dans le pays à laquelle il nous faut répondre collectivement. Je crois profondément qu'il faut changer notre manière de faire de la politique, dépasser les querelles incessantes, et soutenir les initiatives qui sont bonnes pour la France. 

Moi, je ne mène pas une campagne d'opposition. Ce serait stérile, et ce n'est pas ce que les Français attendent. Je ne veux pas que la droite prenne sa revanche. Je suis de gauche, et je veux la réussite du quinquennat qui s'ouvre. Il y a tant de choses à faire pour relancer l'Europe, pour l'éducation, pour le développement économique. Je veux participer à une  majorité présidentielle progressiste. Emmanuel Macron a été élu en grande partie par les voix de la gauche. Il faut que cela se traduise aussi à l'Assemblée nationale. Je veux que la gauche pèse dans une majorité présidentielle encore à construire. 

C.B.

(www.lepetitjournal.com/Athenes) mercredi 24 mai 2017

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 23 mai 2017, mis à jour le 23 mai 2017

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