Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

ANNA GOUNARI - Présidente de l'Attica Springboks Rugby Club

Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 13 mars 2017, mis à jour le 12 avril 2017

Anna Gounari : « On espère intégrer le championnat européen de rugby ». Anna Gounari est la présidente du club de rugby "Attica Springboks". Elle promeut ce sport en Grèce depuis des années. Et grâce à ses contacts en France, c'est un franc succès. Un rêve : présenter un ou deux joueurs professionnels à ses rugbymen en herbe. Rencontre avec une passionnée.

 

D'où vous vient cette passion pour le rugby ?

 

J'ai grandi à Paris mais j'ai vécu près de dix ans à Toulouse. Mon père était joueur de rugby dès l'âge de dix ou douze ans. Il est né en Turquie de parents grecs. Il a aussi été arbitre et délégué de la Fédération française de rugby. Tous les dimanches, il nous amenait mes frères et moi sur les terrains. Je ne connaissais pas les parcs pour enfants, moi j'ai marché sur un terrain de rugby ! Mes trois frères ont commencé à y jouer. Je les suivais dans leurs déplacements. Évidemment, je ne jouais pas. À l'époque, ce n'était pas un sport pour les filles. La passion est née. Quand je me suis installée en Grèce, il y a trente-cinq ans, le rugby était la seule chose qui me manquait. Il est né ici en 1995, quand la diaspora grecque est rentrée d'Afrique du Sud. Ils avaient un ballon de rugby dans leurs valises. Les jeunes qui jouaient avaient quinze ou seize ans. Le premier club de rugby grec est né en 2000.

 

Parlez-nous de votre association Attica Springboks Rugby Club.

 

Le club est né en 2001. Le mot "Attica"pour les Grecs d'ici. "Springboks" pour ceux qui venaient d'Afrique du Sud. On a une école de rugby. Les jeunes peuvent commencer à cinq ans. Les entraîneurs, ce sont les papas qui font une formation. La Fédération française de rugby nous apporte son aide technique. On a reçu des éducateurs de l'équipe de Toulouse. Il y a beaucoup d'échanges avec la France. On a une centaine de joueurs de cinq à dix-sept ans. Une équipe féminine de rugby à sept. Mais aussi une équipe sénior, ils ont de dix-huit à trente-cinq ans. Et les vétérans, qui sont plus âgés. Ce sont eux qui entraînent les enfants le samedi, et après ils s'entraînent eux-mêmes ! Les jeunes ne pratiquent le rugby à quinze qu'à partir de quinze ou seize ans.

 

Le but était de faire la promotion du rugby en Grèce. Est-ce une réussite ?

Oui, il y a beaucoup de Grecs qui jouent ! Nous sommes allés à Rhodes. Il y avait quelques expatriés mais la majorité des joueurs sont Grecs. Ce sport leur plaît beaucoup aujourd'hui. Avec les difficultés que traverse le pays, les jeunes ont besoin d'un sport combatif. Et puis le rugby rassemble deux bases des sports de l'antiquité grecque : la lutte et la course. Le rugby à sept leur plaît beaucoup. Et c'est devenu un sport olympique ! En Grèce, il y a dix clubs de rugby dont cinq à Athènes. Tous sont amateurs. La Fédération grecque de rugby a été fermée pour cause de mauvaise gestion. On est sous la tutelle de la Fédération grecque de handball ! On a rencontré la Fédération européenne de rugby qui leur a donné deux ans pour reconstruire la Fédération grecque de rugby. Il faut vingt clubs pour cela. Il faut donc en créer encore ! On essaie d'approcher les associations sportives des écoles privées. On ne sera pas loin du compte

 

« Le but est de mettre en place une équipe nationale »

 

Quelles valeurs inculquez-vous aux jeunes à travers le rugby ?

 

Les valeurs de solidarité, de respect, de combativité, de sincérité, l'esprit d'équipe. On les véhicule petit à petit auprès des enfants. Ils apprennent aussi plusieurs langues à travers le rugby. Cela avait été le thème d'un reportage sur "TV5 Monde". Selon l'entraîneur qu'ils ont en face : on leur parle anglais, grec, français. Tout se mélange. Les jeunes aiment beaucoup se retrouver le samedi. Ils ne sont pas dans les mêmes écoles. Il est essentiel d'apprendre à tomber dans le rugby. C'est l'objet de leurs premiers entraînements. Les éducateurs toulousains leur ont enseigné le contact avec le sol, lorsqu'ils sont venus en Grèce.

 

En quoi consiste le "XV de Gaule", tournoi que vous organisez chaque année ?

 

Cet événement a été créé il y a une douzaine d'années. C'est une journée folklore rugby au mois de mai. Au début, on avait beaucoup d'expatriés français. On les faisait jouer contre les Grecs. Mais il y en a de moins en moins. Alors, on fait venir des équipes étrangères de vétérans. Ce sont des amateurs aussi. Cette année, on reçoit une sélection de la Fédération française de sport d'entreprise ! Et en septembre, certainement une équipe de parlementaires.

 

Dites-nous comment se porte le club cette saison ?

 

Il se porte très bien. J'accompagne l'équipe des douze ans à Monaco le week-end prochain. Nous participons à une journée de tournoi. Il y aura aussi un gala. Trois papas et trois entraîneurs viennent. On jouera contre pleins d'équipes. On a aussi hâte que les problèmes juridiques à propos du rugby en Grèce se règlent. Nous pourrons avoir un championnat. On espère que la Fédération de handball mettra tout en place. Actuellement, nous sommes aussi encadrés par la Fédération française de rugby. Un entraîneur vient à nos tournois. Il observe, sélectionne les meilleurs joueurs. Puis il les entraîne une fois : le but est de mettre en place une équipe nationale. On espère intégrer le championnat européen de rugby d'ici septembre. Il faut tout mettre en place. Nous sommes aussi beaucoup aidés par le Stade Toulousain !

 

Plus d'infos sur le site atticaspringboks.gr

 

Mail : info@atticaspringboks.gr

 

Tél : 00302106254023

 

C.B. (www.lepetitjournal.com/Athenes) mardi 14 mars 2017

 

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 13 mars 2017, mis à jour le 12 avril 2017

Flash infos