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CULTURE - La francophonie des pays francophones

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Écrit par Lepetitjournal Alger
Publié le 1 janvier 2013, mis à jour le 8 février 2018

Comment le Canada, la Roumanie, le Maroc ou la Suisse sont-ils devenus francophones, et où en sont ces pays aujourd’hui en termes de population francophone ? LePetitJournal.com a demandé aux ambassades des ces pays de bien vouloir nous éclairer sur ces questions

Le Maroc

Le 30 mars 1912 a été signé le traité d'Algésiras qui à marqué le début du Protectorat Français au Maroc.
Le régime de Protectorat était ainsi responsable de l'extension de l'enseignement du Français. Plusieurs écoles françaises dites ''Missions culturelles françaises'' ouvrirent leurs portes à travers tout le Royaume dans le but de promouvoir la langue et la culture française.
Aujourd'hui au Maroc plus de la moitié de la population est  francophone, la langue des affaires est le français.
Au Maroc le français est enseigné à l'école publique comme deuxième langue après l'arabe.
Au niveau universitaire toutes les matières scientifiques sont enseignées en français.

L’Égypte

Le français s’est implanté en Égypte à partir du XIXe siècle en tant que langue de communication internationale, favorisant les échanges commerciaux, les transformations économiques et techniques et surtout l’enseignement. En effet, lorsque Mohamed Ali Pacha a pris à cœur l’instauration du pays, il fit appel à des techniciens européens pour le moderniser. Mohamed Ali s’adressa à la France de préférence, car elle jouissait d’un grand prestige pour bâtir son État moderne. Puis, les liens entre l’Égypte et la France se sont renforcés en 1854, quand son petit-fils a pris le pouvoir. Le canal de Suez a d’ailleurs été creusé pour consolider la présence française sur la terre des pharaons. Plus tard, de nombreux établissements scolaires français furent ouverts.

Le Canada

Aperçu démolinguistique
Le  français est, avec l’anglais, langue officielle au Canada. Son apparition en Amérique du nord remonte à la création de la Nouvelle-France en 1534.  Il ne s’enracine toutefois qu’à partir du début du 17ième siècle, avec la mise en place d’établissements permanents en Acadie, en 1604, suivie de la fondation de la ville de Québec en 1608. La colonie de peuplement qu’était devenue la Nouvelle-France a progressivement donné lieu à l’implantation du fait français en de nombreuses régions du continent nord-américain. Quatre siècles plus tard, tout en demeurant concentrée près de ses foyers d’origine, la francophonie canadienne est présente dans tout le pays et composée de communautés aux réalités variées.

Les francophones représentent près du quart de la population canadienne, soit un peu moins de 7, 7 millions d’habitants (sur la base du critère de la première langue officielle parlée 1), et 86, 9 % d’entre eux, soit près de 6, 7 millions, vivent au Québec, seule province du pays où ils forment la majorité des résidents et principal foyer de la francophonie en Amérique. Un million de francophones sont ainsi répartis dans les autres provinces et territoires.

•    Plus d’un demi-million de francophones résident Ontario, soit 4,3 % de la population de la province.
•    Au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue, 31,9 % de la population est francophone, soit  235.698 personnes.  Avec les trois autres provinces de l’Atlantique (Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador), ce sont 273.000 personnes qui sont d’expression française dans cette région du pays.
•    Dans l’Ouest canadien (Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique), la population francophone s’élève à 189.221.
•    On retrouve dans les trois territoires du Canada, soit le Yukon, le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest, un peu plus de 3.000 francophones.

La francophonie canadienne est également riche de l’appui de tous les Canadiens qui parlent français comme seconde langue officielle. A l’heure actuelle, en tenant compte de cette présence, on estime que près de 10 millions de Canadiens peuvent soutenir une conversation en français.

La population francophone du pays est de plus en plus diversifiée. La proportion d’immigrants chez les Québécois francophones est passée de 5,7 % en 1996 à 7,6 % en 2006. Au sein de la population francophone vivant à l’extérieur du Québec, ces proportions se situent respectivement à 7,4 % et 9,9 %. L’immigration internationale se concentre principalement dans les grandes villes, soit à Montréal, Toronto, Vancouver et Ottawa. Il est intéressant de noter que la diversité des communautés francophones en situation minoritaire est aussi largement due à la migration interprovinciale. Ainsi, pour l’ensemble de ces communautés, la population francophone en provenance d’autres provinces ou territoires s’élève à 26,5%.

 

(1) Les statistiques sur la première langue officielle parlée sont dérivées des réponses fournies lors du recensement aux questions sur la connaissance des langues officielles, sur la langue maternelle et sur la langue le plus souvent parlée à la maison. L’utilisation de ce critère permet, par exemple, de reconnaître en tant que francophone un immigrant dont la langue maternelle est autre que le français ou l’anglais mais qui parle français à la maison.

 

 

 

 

 

 

 

 

La Suisse

La Suisse est un des pays originairement francophones, au moins une partie de la Suisse (appelée la "Suisse romande". Le français en Suisse fait partie des quatre langues officielles, vu que quatre cantons à l’ouest du pays sont uniquement francophones. Dans trois cantons bilingues de la Suisse, le français et l’allemand sont parlés. Selon l’office fédéral de la statistique, 1’485'000 personnes en Suisse, soit par 20.4 % de la population, sont francophones. Il est important de mentionner qu’ils existent des différents "patois" régionales qui sont parlés à côté du français standard en Suisse.
Pourtant, ces patois ne sont plus compris et parlés par toute la population, surtout les jeunes ne le comprennent plus aujourd’hui. De même, il existe un certain nombre de germanismes et d’archaïsmes dans le français suisse, comme l’usage du système décimal pour les nombres de 70 à 99 ("septante" au lieu de "soixante-dix" par exemple) [La France utilise pour nommer ces nombres le système vicésimal (base vingt) et a abandonné la base dix (système décimal) au XVIIe siècle, ndlr].

La Roumanie

Débuts de la francophonie en Roumanie
Au niveau symbolique et culturel, la modernité de la Roumanie est profondément marquée par la civilisation française.
Les territoires roumains ont été, depuis le XIVème siècle, déchirés entre vassalité envers les grands pouvoirs voisins, tel que l’Empire turc Ottoman et l’Empire austro-hongrois et subirent des fortes influences byzantines et slaves. La langue roumaine, langue d’origine latine, a connu une forte incursion de la langue slave. Les comportements sociaux et politiques, les coutumes vestimentaires et alimentaires étaient semblables à ceux des Turcs et des Russes.

Au XVIIIème siècle, lorsque parurent les premières traductions en roumain des ouvrages de Voltaire, de Fénelon ou de Diderot, l'audience de ces livres fut immédiate et si grande que beaucoup d’intellectuels roumains de l’époque en firent leurs livres de chevet.
De plus, les voyages en France donnèrent aux jeunes roumains aisés de l’époque la possibilité de se rendre compte de l’écart flagrant de modernité. Paul Morand, dans son livre "Bucarest" disait que de ces navettes entre Paris et Bucarest este née l'indépendance roumaine.
Les familles aristocrates roumaines commencèrent à s’entourer de professeurs français qu’ils engageaient comme précepteurs pour leurs enfants. La langue française était même à Constantinople la langue de la diplomatie et la connaître représentait non seulement un fort atout, mais aussi un élément de bon ton.

Le premier journal qui est paru sur un territoire roumain, a été un journal de langue française, "Le Courrier de la Moldavie", paru à Iassy, en 1790.
Le premier Consulat français a été fondé en 1795, à Bucarest et, l’année suivante un autre Consulat français a été ouvert à Iassy.

Au début du XIXème siècle le français commence à être enseigné dans la majorité des écoles de Bucarest et de Iassy et à partir la deuxième moitié du XIX siècle, l’enseignement du français devient obligatoire dans tous les écoles du pays.
Le modèle français était perçu comme un modèle culturel et politique qui représentait la modernité. Le rejet de la suzeraineté ottomane et l’éloignement des influences slaves et byzantines, rompant avec la tradition orientale, la recherche d’affirmer l’appartenance identitaire des territoires roumains au nouveau monde "romain" moderne comme était perçu l’Europe Occidentale à l’époque s’est appuyé sur le modèle français.  

Tous les domaines de la vie sociale, culturelle et politique ont été très influencés par la France.
Du point de vue politique, l’union des Principautés Roumaines, l’indépendance de la Roumanie et, plus tard, la création de la Roumanie moderne ont été réalisés grâce à l’influence de la culture française et au soutien de la France.

Du point de vue linguistique, parler français signifiait parler la langue de la modernité. La langue roumaine littéraire même connut une "relatinisation" à partir du français, au début du XIXème siècle. C’est ainsi que 15-20% du fond lexical de base du roumain provient du français.

Du point de vue culturel et artistique, il est très difficile de séparer la culture roumaine de l’influence française. A Paris, à partit du XIXème siècle, une entière élite roumaine écrit, publie et anime les salons littéraires : la princesse Marthe Bibesco, Hélène Văcăresco, la Reine Marie de Roumanie. D’ailleurs, beaucoup d’écrivains et d’artistes roumains ont choisi de créer la partie la plus significative de leur œuvre en France. Des noms illustre de la culture roumaine, comme Panait Istrati, Constantin Brancusi, Eugen Ionesco, Mircea Eliade, Emil Cioran font partie, dès lors, du patrimoine francophone.

Au début du XXème siècle, Bucarest fut nommé "Le petit Paris", grâce à l’esprit français de l’architecture des bâtiments, de l'esthétique des luminaires de l’éclairage public etc.

La forte dimension francophone du peuple roumain et l’histoire privilégiée des relations entre la Roumanie et la France poussèrent Nicolae Titulescu, le fondateur de la Ligue des Nations à s’exclamer : "Quand il s'agit de la Roumanie et de la France il est difficile de séparer le cœur de la raison".

Statistiques (2009)
En Roumanie il y a 14.000 professeurs de français,
24 universités roumaines sont membres de l’Association des Universités Francophones (AUF),
Plus de 1 700 000 élèves apprennent le français.
25 lycées bilingues du programme franco-roumain.

 

 

 

 

 

 (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) jeudi 31 janvier 2013

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Publié le 1 janvier 2013, mis à jour le 8 février 2018

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