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AGNES CAPOËN - "Les possibilités en Algérie sont multiples et sans limite"

Écrit par Lepetitjournal Alger
Publié le 16 avril 2015, mis à jour le 17 avril 2015

 

Directrice des ressources humaines d'un grand hôtel algérois, Le Sheraton ?Club des Pins, Agnès Capoën est une véritable globe-trotteuse. Fort d'un "goût du voyage" très prononcé, hérité d'un père "féru de géographie", elle a été bien servie par son métier qui lui a permis de visiter de nombreux pays  (Égypte, Maroc,  Kenya, Ouzbékistan, Polynésie, etc). Et depuis 2012, elle s'est établie en Algérie, un pays où elle a déjà séjourné, en 1999 à l'ouverture du Sheraton. Comment vit-elle à Alger ? S'y plait-elle ? Quel regard porte-t-elle sur ce pays ?

Lepetitjournal.com ?Alger : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Agnès Capoën : Née il y a un peu plus de 60 ans en Bourgogne Sud à Mâcon, j'ai rapidement eu le goût du voyage et de la découverte d'horizons nouveaux, tout d'abord à travers les récits de mon père féru de géographie, puis par orientation personnelle. C'est ce qui m'a rapidement conduit à l'expatriation avec mes premiers pas au Maroc, puis en Tunisie. Ma famille et moi, nous sommes ensuite installées à Agadir au Maroc en 1984. Mon deuxième fils y est né et y a grandi. Pour des raisons professionnelles et d'opportunité de carrière au sein de la chaine hôtelière Starwood, je suis partie une première fois en Algérie pour l'ouverture du prestigieux Sheraton club des Pins en 1999. Pendant 2 ans, j'ai découvert ce pays aux multiples facettes, qui sortait d'une décennie difficile et j'ai apprécié d'orienter, dans mon rôle de Directrice de la formation, une jeunesse ambitieuse et curieuse de découvrir le domaine de l'hôtellerie et les opportunités de carrière offertes. Ma carrière dans l'hôtellerie m'a permis ensuite de parcourir de nombreux pays aux cultures différentes, parmi lesquels l'Ouzbékistan, la Polynésie, le Sénégal, le Kenya, l'Égypte, la Syrie, etc? Autant de souvenirs indélébiles qui construisent une vie bien remplie. Pour des raisons professionnelles et personnelles, me voici à nouveau en Algérie depuis 3 ans ou je remplis les fonctions de Directrice des RH au sein du Sheraton Alger.

Pourquoi votre décision de vous expatrier ? Et pourquoi précisément l'Algérie?
C'est un pays que je connaissais déjà de ma première expatriation à Alger pour l'ouverture en 1999 de l'hôtel Sheraton. J'ai, en fait, pu allier en 2012 une opportunité d'emploi qui m'était offerte avec la possibilité d'accompagner mon mari italien qui est ingénieur responsable d'un projet important à Alger.

Nombre d'étrangers redoutent de venir visiter l'Algérie mais pas vous. Qu'est ce qui a motivé votre décision ? Le goût du risque ? Une proposition professionnelle alléchante ? Vos proches n'ont pas essayé de vous dissuader de venir travailler ici?
J'ai toujours compris à travers mes nombreux voyages que les faits vus de l'extérieur paraissent souvent exagérés, par rapport à ce que l'on vit vraiment sur le terrain. C'est vrai aussi malheureusement pour l'Algérie. Bien sûr,  mes choix ne font pas l'unanimité auprès de ma famille ou de mes amis, je les assume et j'en suis satisfaite. C'est ce qui compte pour moi.

L'exécution en septembre de l'année dernière du guide touristique français Hervé Gourdel ne vous a-t-il pas incité à tout abandonner et rentrer chez vous en France?
Pas du tout. Il faut faire la part des choses. Nous savons que ces exactions sont les faits de minorité. Cela nous a tout au plus incité à un peu de prudence et freiné quelque peu les projets de voyage que nous avions dans le sud Algérien.

Quelle image aviez-vous de l'Algérie avant 2012 et quel regard y portez-vous aujourd'hui?


C'est un pays en mouvement avec beaucoup d'atouts ; une force incroyable que représente sa jeunesse, des richesses naturelles abondantes, une diversité et une beauté dans ses paysages qui sont autant d'atouts potentiels pour le développement du tourisme En d'autres mots, tout est là, il faut développer, créer, entreprendre?

Comment trouvez-vous la vie à Alger?
Nous y vivons le plus normalement du monde : choix de restaurants pour les sorties du week-end, espaces culturels avec les centres culturels des différents pays,  manifestations musicales ou autres organisées par la ville, plage, shopping avec les nouveaux centres commerciaux. On ne peut que s'inquiéter des difficultés croissantes de circulation et de parking dans les alentours d'Alger et dans le centre-ville.

Travailler avec les Algériens est-il chose facile ou difficile?
Ni facile, ni difficile? L'expatrié a pour devoir de s'adapter à la culture locale et non pas d'imposer ses propres règles. Partant de là, tout se passe au mieux, même si évidemment beaucoup de choses pourraient s'améliorer.

Quels types de difficultés rencontrez-vous dans votre vie algéroise?
Nous vivons à l'extérieur d'Alger dans une petite ville à 25 km. C'est plus facile. Mais les déplacements fréquents sur Alger me permettent de noter, une circulation anarchique et difficile, une pollution grandissante, des difficultés de parking?

Qu'est ce qui vous manque le plus ici?
En tant que femme? m'attabler à une terrasse de café en toute quiétude?.
Un environnement propre et sans détritus.

Avez-vous des liens avec la communauté française vivant en Algérie?

Pas spécialement. J'ai la chance à travers mon métier de côtoyer de nombreuses nationalités différentes et je préfère privilégier ce côté cosmopolite. Je trouve cela très enrichissant.

Quelle est la chose qui vous a le plus marqué en Algérie?
La fierté de son pays, le patriotisme de chaque Algérien, jeune ou vieux. C'est remarquable.

Quels conseils donneriez-vous à un français ou un étranger qui veut s'installer en Algérie?
Les possibilités en Algérie sont multiples et sans limite ; ajoutez à votre savoir-faire  beaucoup de persévérance, beaucoup de travail, beaucoup de flexibilité, et votre vie y sera bien remplie?
Entretien réalisé par Arab Chih (www.lepetitjournal.com/alger) jeudi 16 avril 2015

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Publié le 16 avril 2015, mis à jour le 17 avril 2015

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