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Les Français de l’étranger veulent-ils des députés ?

Carte d'électeurCarte d'électeur
Écrit par Hervé Heyraud
Publié le 8 juin 2017, mis à jour le 18 juin 2019

Avec un taux de participation encore très faible et un probable renouvellement total de leurs élus à l’Assemblée nationale, les expatriés posent crûment en creux la question de leur représentation. 

Les Français de l’étranger méritent-ils d’avoir leurs propres députés ? Le débat est lancé suite au premier tour des élections législatives qui s’est traduit par un taux d’abstention très élevé (80,9%, avec une pointe à 90% dans la 8e !). 
Il y a cinq ans, la participation n’était pas meilleure, mais ce famélique nombre de suffrages a crûment été mis en lumière car le vote des Français de l’étranger est intervenu une semaine avant le premier tour organisé en France. Du coup, Christophe Barbier, le célèbre éditorialiste de l’Express, n’y va pas par quatre chemins en demandant dès à présent la suppression pure et simple des députés des Français de l'étranger !

Suppression du vote électronique

Certes, plusieurs facteurs peuvent expliquer un possible désintérêt des expatriés. En premier lieu, l’abandon du vote électronique pour des raisons de sécurité a repoussé de nombreux expatriés à une lointaine distance des bureau de vote, ou les a renvoyés à la complexité des démarches du vote par correspondance ou procuration.

Par ailleurs, l’élection des députés des Français est encore jeune puisque leur apparition date de 2012 seulement. Jusque là, les Français établis hors de France étaient représentés uniquement par des sénateurs élus, eux, par des grands électeurs. 
Mais il serait réducteur de considérer la faiblesse de la participation des Français expatriés à un simple désintérêt de la chose publique. Un mois plus tôt, pour la Présidentielle, ils n’ont jamais été aussi nombreux à voter, dépassant le demi-million de suffrages.

Tous les sortants… sortis ? 

Le résultat du premier tour des Législatives interpelle aussi puisque l’ensemble des sortants se retrouve en position d’être… sortis, sans ménagement. D’anciens ministres comme Axelle Lemaire (PS) ou Frédéric Lefebvre (Les Républicains au 1er tour, sans étiquette au 2ème) ont réuni moins de 10% et 15% des voix respectivement dans leur propre circonscription. L’effet Macron a forcément joué, le candidat En Marche ayant largement rassemblé chez les expats à la Présidentielle. 
Mais les écarts constatés vont au-delà d’un simple rejet ou adhésion. Non, il semble plus concrètement que les Français de l’étranger peinent à identifier leur député, son action, sa mission, son intérêt pour eux et leur quotidien. L’immensité géographique de certaines circonscriptions n’aide évidemment pas (de Moscou à Wellington pour la 11e). 
Les moyens modernes de communication ne compensent apparemment pas et les pouvoirs publics doivent se poser la question de la visibilité de ces élus si particuliers auprès de ce public si particulier.

Mobilisation au second tour ?

Avec des députés élus qui rassembleront à peine 20.000 voix, la représentation politique des Français de l’étranger pose naturellement question et le débat devrait s’ouvrir plus largement, la rancœur aidant.

Alors, faut-il supprimer les députés des Français de l’étranger ? Faut-il les élire par listes et abandonner l’idée, toute relative, de proximité ? Comment s’assurer de l’intérêt pour nos Français de l’étranger d’une telle représentation ? Première réponse partielle les 17 et 18 juin lors du second tour avec le taux d’abstention.

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Hervé heyraud
Publié le 8 juin 2017, mis à jour le 18 juin 2019