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La Commission Jeune de Mujeres Avenir décrypte le chômage des zoomers

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Julia Robles
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 26 octobre 2020, mis à jour le 26 octobre 2020

En fin de semaine dernière, Mujeres Avenir por la Conexión, la Commission Jeune de l'association d'amitié hispano-française Mujeres Avenir, organisait une conférence online, en collaboration avec deux organismes ibéro-américains -Organización Iberoamericana de Seguridad Social (OISS) et Organismo Internacional de Juventud para Iberoamérica (OIJ)- portant sur le chômage des moins de 25 ans. Le débat s'inscrivait dans un contexte de crise, avec une fermeture massive d'entreprises et une chute des processus d'embauche de l'ordre de 71%.

 

Ces moins de 25 ans, qui sont à la frontière qui délimite la génération Y de la génération Z, souffrent un taux de chômage de l'ordre de 43,9% en Espagne, selon les données d'Eurostat d'août 2020. C'est le taux le plus élevé d'Europe, loin devant les 19,8% enregistrés en France par exemple et loin au-delà de la moyenne continentale, de 17,6%. 

La présence de deux organismes d'Amérique latine aura permis aussi d'établir des ponts, mais aussi des comparatifs, avec la réalité outre Atlantique. "Il y a plus de 20 millions de jeunes qui ne sont ni étudiants, ni actifs sur le marché du travail" a ainsi évoqué Gina Magnolia Riaño Barón, Secrétaire Générale de l'OISS, en miroir des "NiNis" espagnols. "Les jeunes sont les premiers à être congédiés", a corroboré Max Trejo Cervantes, de l'OIJ, ajoutant que "natifs numériques", ces jeunes disposent néanmoins aussi d'opportunités liées à la crise. Víctor Hugo Villacrés, ex président du Conseil de direction de la Sécurité Sociale d'Equateur IESS, a rappelé que 435 millions de femmes et de filles vivent aujourd'hui dans la région avec moins d'1 dollar par jour. 

Marielle de Spa, membre du Comité de direction de Mujeres Avenir, a pour sa part souligné que l'un des grands objectifs de l'association consiste en l'égalité d'opportunités et en l'atteinte de l'équilibre social, tout comme le renforcement de la place des femmes à tous les niveaux d'activité et de prise de décision. Elle a évoqué l'importance de la lutte pour l'égalité sociale et professionnelle. Même si elles sont issues de la génération la plus préparée, les femmes de moins de 25 ans restent plus touchées que leurs homologues masculins par les effets de la pandémie sur l'emploi. Armelle de Spa a insisté sur la nécessité d'unee l'indépendance financière, mais aussi digitale des femmes.

Ana Simoneta, membre de la plateforme "Talento para el Futuro", a quant à elle exprimé que "nous devons, nous les jeunes, nous former pour être capables de faire face à un futur toujours plus incertain", regrettant par ailleurs que "moins de 15% des ressources dédiées à l'emploi soient dédiées à des politiques actives".

Autre intervenante : Cristina Mateo, membre de la communauté globale de profils à Haut Potentiel, NovaTalent, qui a rappelé que "pour les jeunes, trouver l'emploi idéal s'avère chaque jour plus compliqué, tandis que l'incertitude ne permet pas pour les jeunes de planifier leur vie future". Et d'ajouter : "La flexibilisation du travail liée à la pandémie oblige les jeunes à sortir des tâches stipulées pour leur poste". En bien ou en mal, on demande actuellement aux jeunes de savoir apporter -à moindre coûts- les savoirs et l'agilité qui dans bien des cas manquent à des départements de l'entreprise où ils sont appelés à la rescousse, avec un niveau d'exigence inédit. 

Pour Lauriane Mouly, Conseillère Internationale à la Team France Export et V.I.E. en Espagne, "les jeunes aujourd'hui sont proactifs, curieux, flexibles, natifs du digital (...) Ils sont capables d'échanger des expériences et d'apprendre chaque jour grâce à leur esprit dynamique et ouvert, autant de compétences que demandent les entreprises".

Mujeres por la Conexión naît du souhait exprimé par les jeunes membres de l'association Mujeres Avenir de donner la voix à celles qui font leurs premiers pas sur le marché de l'emploi. L'initiative a été approuvée par l'AG du 30 janvier 2020, qui donne aval à une commission formée par 9 femmes d'entre 22 et 30 ans, de nationalité espagnole ou française.