Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

INTERVIEW DIRIGEANT – Philippe Coudière pour Pierre Fabre Dermo-Cosmetique Polska

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 20 juin 2017, mis à jour le 22 juin 2017

Qui ne connaît pas Avène, A-Derma, Elancyl, Ducray, Furterer, Galénic ou Klorane ? Présentes dans plus de 130 pays, ces sept marques appartiennent au groupe  Pierre Fabre, implanté en Pologne depuis 2000, et inventeur de la dermo-cosmétique. Pour en savoir plus sur son histoire et actualité en Pologne, lepetitjournal.com/Varsovie est allé à la rencontre de Philippe Coudières, directeur général de la filiale polonaise depuis 2015.

Pouvez-vous nous présenter le groupe Pierre Fabre et définir le terme de « dermo-cosmétique »?

On entend par « produits dermo-cosmétiques » des produits recommandés par les dermatologues et vendus dans un circuit sélectif type pharmacie ou avec un conseil pharmaceutique.

La dermo-cosmétique est un marché encore jeune, en pleine expansion (qui a doublé en 15 ans) et qui trouve son origine en France puisque c'est M. Pierre Fabre, pharmacien, qui en est l'inventeur en 1965. La France a gardé un rayonnement mondial dans ce domaine, puisque la moitié des marques sont aujourd'hui françaises !

Quant au groupe Pierre Fabre, il est leader en Europe sur le marché de la dermo-cosmétique, 2ème au niveau mondial (avec plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires à travers 130 pays et 43 filiales) et la marque Avène est la première dermo-cosmetique dans le monde. L'internationalisation des dernières années a permis à la dermo-cosmétique de connaître une forte croissance dans les nouveaux marchés. Ainsi, l'Italie, l'Espagne et la Grèce qui étaient historiquement les plus gros marchés après la France, se sont retrouvées détrônées par la Chine !

A quoi attribuez-vous cette position de leader en Europe ?

C'est sans aucun doute l'attention particulière portée aux produits. Nos soins dermo-cosmétiques sont créés selon les critères d'efficacité et de sécurité les plus exigeants Deux à trois années sont nécessaires pour développer un produit ; nous effectuons non seulement l'ensemble des tests requis au niveau européen mais nous allons au-delà en faisant des études cliniques. S'il y a le moindre doute sur un produit, le lancement est annulé. Nous offrons ainsi un véritable gage d'efficacité à nos consommateurs grâce à notre collaboration étroite avec les dermatologues. Nous sommes en outre sur un circuit de distribution sélectif représenté par les pharmacies, partout en Europe, ce qui représente aussi une caution pour le consommateur.

Quelle est la place de Pierre Fabre en Pologne et en Europe?

La Pologne ne fait pas encore partie des pays matures. Nous avons pour le moment une position de challenger, en tant que 4e acteur sur le marché avec 7% des parts. Des concurrents locaux et aussi français sont très présents dans le pays, mais les marques du Groupe Pierre Fabre font partie des plus dynamiques avec 25% de croissance ces dernières années. Nous sommes la filiale la plus dynamique d'Europe sur l'ensemble des 7 marques et de fortes croissances sont attendues les prochaines années.

Les femmes polonaises aiment s'apprêter. Cela donne-t-il une particularité au marché polonais ? 

Pas vraiment.  Les Polonais ne sont pas encore assez sensibilisés à la protection de la peau. Le réflexe de se protéger du soleil y est beaucoup moins développé qu'en Europe du sud, par exemple. Après de longs mois d'hiver, le réflexe est de s'exposer immédiatement aux premiers rayons de soleil sans se protéger (et les protections SPF dans les crèmes de jour ne sont pas systématiques en Pologne), ce qui est très mauvais. La protection solaire est donc un domaine sur lequel il faut travailler en Pologne.

Il y a par ailleurs des spécificités liées au climat qui influent sur la peau ; on relève plus de rosacées, de sensibilité de la peau, et l'usage du bonnet étant plus intensif en Pologne et porté sur une plus longue durée, les problèmes de cuir chevelu sont une constante.

Le froid l'hiver et la climatisation l'été attaque la peau et provoque une consommation d émollients plus importante. Concernant les prix de vente, ils sont parmi les plus bas en Europe.

Justement, quels sont vos produits phares en Pologne ?

Ce sont globalement les mêmes produits qui font le succès de nos marques en France : tous les produits de la famille des émollients bien sûr, ainsi que les produits traitants (ex: shampooing) et anti-âge, sans oublier l'eau thermale qui est la base de toute notre gamme Eau Thermale Avene. En effet, ses vertus anti-irritantes, adoucissantes, apaisantes sont reconnues depuis longtemps et sont même utilisées en chirurgie pour apaiser la peau. L'Eau thermale d'Avène est issue de l'eau de pluie qui s'infiltre dans les sous-sols d'un parc national protégé et suit un long trajet souterrain pendant 50 années, pour se charger en minéraux et oligoéléments, qui font son originalité, sa composition immuable et ses propriétés apaisantes, anti-irritantes et adoucissantes. Elle est ensuite conditionnée en bloc stérile sans aucun conservateur. Les Laboratoires Pierre Fabre ont mis au point un système innovant et breveté qui empêche tout contact de l'intérieur du produit avec l'air : la cosmétique stérile. La stérilité est ainsi préservée tout au long de l'utilisation du produit. C'est un gage d'efficacité et de sécurité pour les peaux les plus exigeantes. 

Quelle est votre stratégie marketing en Pologne ?

Comme dans le reste de l'Europe, notre stratégie est basée sur une commercialisation exclusive en pharmacie et le développement du digital (site web, les réseaux sociaux) pour avoir un contact direct avec le consommateur. Mais la spécificité polonaise dans ce domaine tient au fait d'être le 3eme pays au monde des bloggeurs. C'est un moyen que nous commençons à utiliser pour faire connaître nos marques à travers le pays.

Les hommes sont-ils une cible pour vous en Pologne ?

Nous avons très peu de gammes dédiées à l'homme en général et a fortiori en Pologne. L'homme s'applique souvent la crème de sa conjointe ou achète par internet ce qui lui garantit un anonymat ! En revanche, une grosse partie de notre business est dédiée à la chute de cheveux qui touche autant les hommes que les femmes.

Travailler avec les Polonais, c'est comment ?

Le fait que la Pologne ne connaisse pas la pression du chômage et donc de la concurrence pour un même poste change un certain nombre de choses. Cela favorise un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ce qui constitue selon moi un réel décalage avec ce que nous connaissons en France. Je trouve que les relations au travail sont plutôt agréables, les Polonais étant assez empathiques. En revanche, je constate que le travail en mode projet est assez compliqué. Faire collaborer plusieurs structures ensemble requiert plus de travail de ma part? J'ajouterai qu'une chose me manque : la pause repas qui s'est transformée en pause sandwich ! 

Y a t-il un endroit que vous préférez à Varsovie ?

J'aime les bords de la Vistule mais aussi la Vieille Ville où j'ai pour habitude d'y emmener déjeuner les visiteurs dans le cadre professionnel. Cela leur donne une autre vision de la capitale que celle qui leur est offerte entre l'aéroport et mon bureau !

Propos recueillis par Laura Giarratana (lepetitjournal.coù/Varsovie) - Mercredi 21 juin 2017

Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite !

Suivez-nous sur Facebook

 

 

 

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 20 juin 2017, mis à jour le 22 juin 2017