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CORRIDA – Olé ?

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

La France a osé : ajouter la tauromachie à son patrimoine culturel immatériel. Offense vacharde ou reconnaissance hautement légitime ? Les vieilles blessures espagnoles sont rouvertes. Au risque de déclencher un tollé général

(Photo Archives Lepetitjournal.com)
Des deux côtés des Pyrénées, il y a les pros et les antis. Le 23 avril, l'opposition tricolore qui compte dans ses rangs l'icone BB, militante de toujours de la cause animale, a perdu une bataille historique. Au "même titre que la tarte tatin, le fest-noz, la tapisserie d'Aubusson et les parfumeurs de Grasse", son ennemie public numéro un est devenue une pratique sacrée. Fini de jouer à cache à cache avec la bête, la France a choisi de prendre le taureau par les cornes. Et ce, une bonne fois pour toutes. Les aficionados des banderilles, dont l'Observatoire national des cultures taurines (ONCT) basé à Arles et dépositaire de l'inscription, exultent. Paris pavane, fière d'être la première nation taurine au monde à en avoir décidé ainsi. Se pose alors une autre question : l'Espagne, berceau de la corrida, peut-elle faire de même ?

Les irréductibles catalans font barrage
Jusqu'à dimanche, Séville va manger et respirer au rythme des matadors. C'est bien plus au nord, en Catalogne, que les hostilités risquent de se réveiller. Là-bas, la tauromachie vit sa toute dernière saison dans les arènes de La Monumental. Après les Canaries il y a une dizaine d'années, le Parlement régional a voté son interdiction, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2012. Toujours est-il que même si un revers de situation reste peu probable, les nostalgiques de cet art que d'autres qualifieront de boucherie, espèrent toujours obtenir réparation. Sous forme d'initiative législative populaire (ILP) et de classification en tant que "bien d'intérêt culturel", ils doivent récolter un minimum de 500.000 signatures pour espérer la révision de ce qu'ils considèrent comme une "injustice". En une semaine, leur cause a fédéré près de 10.000 noms.

L'opinion publique doute
Générant plusieurs milliards d'euros de revenus chaque année et employant 40.000 personnes, la corrida est un une industrie florissante en temps de crise. C'est peut-être pour cela que les choses ne sont pas si simples dans la tête des Espagnols. Selon un sondage du quotidien El Pais, une nette majorité (60%) affirme ne pas apprécier ce genre de spectacle. Mais curieusement, ils sont autant à s'opposer à son retrait définitif.
Alors "pour démontrer à toute l'Espagne que les taureaux sont une culture, réunissant les symboles les plus révélateurs des pays de tradition taurine [Portugal, sud de la France, Espagne et Amérique latine, ndlr]", la Fédération des cultures taurines de Catalogne a d'ores et déjà prévu la tenue d'un congrès international en juillet, à Barcelone. Un moyen de forcer le destin pour qu'aux côtés du flamenco et des castells, inscrits il y a peu à l'Unesco, trônent les passes de cape.

Mathilde BAZIN (www.lepetitjournal.com ? Espagne) mercredi 4 mai 2011

 

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lepetitjournal valencia alicante
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