Le plan d'investissement pour assurer l'avenir du site turinois vient d'être annoncé et un nouveau visage se dessine à Turin pour le groupe automobile FIAT. A partir de 2015 c'est un nouveau modèle de Maserati qui sortira de l'usine de Mirafiori, suivi fort probablement par un autre 4x4, Alfa Romeo cette fois. Après l'inauguration des Officine Maserati à Grugliasco début 2013, le groupe aurait-il l'intention de faire de la capitale piémontaise un pôle de production de voitures de luxe ?
Un investissement d'un milliard d'euros pour le site de Mirafiori de Fiat à Turin
L'annonce de l'engagement pris par Fiat est arrivée à l'issue d'une réunion qui s'est tenue à Rome entre Sergio Marchionne et les représentants syndicaux (à l'exception de la Fiom CGIL). Après des mois d'inquiétude concernant l'avenir du site turinois dont les lignes de production tournent au ralenti depuis un bon moment, la lumière pourrait enfin apparaître au bout du tunnel. Le site de Mirafiori produira finalement (alors que Détroit était pressenti) un nouveau modèle de Maserati, la Levante, un 4x4 cousin du Chrysler Grand Cherokee qui devrait arriver sur le marché début 2015. Après l'inauguration en janvier dernier des Officine Maserati à Grugliasco dans les anciens locaux de la célèbre usine Bertone rachetée par Fiat en 2009, c'est donc un nouveau pôle de voitures de luxe qui est en train de voir le jour dans la capitale piémontaise. Et ce n'est pas fini, car un deuxième modèle est prévu pour compléter la production de Mirafiori : il s'agirait d'un autre SUV, Alfa Romeo cette fois.
Turin rime encore avec Fiat. Et demain ?
Le soulagement des salariés du groupe, des autorités locales mais également de tous les acteurs du secteur automobile de la région est aujourd'hui palpable à Turin. S'il est clair que le dispositif de chômage partiel sera prolongé afin de pouvoir moderniser le site et de le préparer à accueillir la production des nouveaux modèles, la décision de Fiat semblerait confirmer son intention de valoriser cette usine qui reste malgré tout l'un des symboles du groupe. Et ce en dépit des difficultés que traverse actuellement le marché automobile en Europe. Pourtant quelques questions, et pas des moindres, restent en suspens. Quelle sera la stratégie de Fiat dans les années à venir ? Et plus précisément, concernant Turin, la courbe des ventes sera-t-elle inversée en misant sur ces modèles haut de gamme qui traditionnellement n'appartiennent pas à l'ADN de Fiat mais qui peuvent bénéficier de l'aura et de la réputation de la prestigieuse marque au trident ? Mais encore, quelles seront les conséquences pour Turin de la fusion de Fiat avec Chrysler annoncée pour 2014, alors que l'on sait bien qu'aujourd'hui les bénéfices du groupe arrivent principalement des gains générés par la filiale américaine ?
Luisa Gerini (www.lepetitjournal.com/Turin) vendredi 6 septembre 2013
(Photos Archives Fiat Spa)