Le 04 juin prochain, les Français du Japon sont une nouvelle fois appelés à se rendre aux urnes pour les élections législatives 2017 et ainsi élire le représentant de la 11e circonscription. Dans ce contexte politique, Lepetitjournal.com/tokyo démarre une série d'interviews pour donner la parole aux différents candidats avec lesquels nous avons pu être en contact et évoquer avec eux leur relation avec le Japon. Aujourd'hui, retrouvez l'interview de Monsieur Sébastien Cochard , candidat FN aux élections législatives 2017.
Lepetitjournal.com Tokyo : M. Sébastien Cochard, décrivez-nous le parcours qui vous amène aujourd'hui à vous présenter aux législatives 2017, dans la 11e circonscription ?
M. Sébastien Cochard : Les raisons qui m'ont poussé à me présenter à ces élections législatives sont multiples. C'est tout d'abord la volonté de servir mon pays et mes concitoyens. En effet, dès le début de ma carrière professionnelle, j'ai mis mon temps et mon énergie au service de la France. J'ai d'abord travaillé en 1994 à la Division de coopération économique et financière de l'Inspection Générale des Finances, que je représentais en Europe centrale et orientale. Puis, j'ai ensuite été nommé à plusieurs postes diplomatiques : Alger en 1997-98 en pleine guerre civile ; à l'ambassade de France à Rome en 1998-2000, au moment de la mise en place de l'euro et à New York entre 2000 et 2003 où j'ai été Consul et représentant du Trésor français auprès de Wall Street. Ma dernière fonction diplomatique remonte à 2003 mais l'amour pour mon pays et ma volonté de le servir ne m'ont jamais quitté.
Et puis ce sont aussi des raisons personnelles qui me poussent à me présenter. J'ai quatre enfants binationaux et, à ce titre, je me sens responsable de leur avenir. Je voudrais qu'ils puissent connaître une France apaisée, une France souveraine qui serait à la fois forte sur le plan économique et politique mais qui rayonnerait également à l'international. J'aimerais aussi et surtout que mes enfants puissent avoir les mêmes droits que ceux qui vivent dans l'Hexagone. C'est pour ça que, élu député, je me battrai pour obtenir la gratuité de la scolarité pour tous les jeunes Français inscrits dans les établissements publics français à l'étranger.
Ayant vécu 32 ans hors de France dont 10 années passées dans différents pays de la 11e circonscription, je pense être, parmi les candidats, celui qui est le mieux à même de comprendre les préoccupations et les espérances de mes compatriotes résidant à l'étranger. Si je suis élu le 18 juin, je serai donc non seulement le porte-parole de tous les Français de l'étranger mais aussi le plus ardent défenseur de leurs intérêts.
Selon vous, quelles sont les principales attentes pour les Français établis au sein de la 11e circonscription ? (emploi, fiscalité, éducation, culture...)
Je pense que les principales attentes des Français établis au sein de la 11e circonscription concernent les domaines de l'éducation, de la fiscalité et de la protection sociale. Le prochain député devra à mon sens faire de son mieux pour garantir que chaque enfant français qui réside à l'étranger puisse aller à l'école française apprendre sa langue maternelle. Il devra également supprimer les injustices fiscales que subissent certains Français de l'étranger, notamment le paiement de la CSG/CRDS alors que ces mêmes Français n'ont accès à aucune protection sociale. Enfin, le député élu devra améliorer le système de protection sociale actuellement proposé aux Français de l'étranger.
Le Japon fait partie de cette 11e circonscription. Que représente ce pays pour vous ? Pensez-vous que les Français expatriés au Japon aient des attentes particulières vis-à-vis de ces élections ?
Les paysages du Japon, la richesse de la végétation, les reliefs volcaniques, sont d'une beauté unique. Le Japon est un pays que j'aime, tant pour la richesse de sa culture que pour le savoir-vivre unique de ses habitants. Tout au Japon semble parfaitement efficace et « respectueux ». Les objets japonais sont toujours un mélange qui apparaît parfait de beauté, d'efficacité et de style.
J'ai eu la chance de pouvoir travailler dans ce pays où j'ai représenté les intérêts d'une grande banque française. J'ai ainsi participé activement à des groupes de travaux organisés sous l'égide de la Banque du Japon et visant à développer les infrastructures financières transfrontalières de manière à permettre aux investisseurs asiatiques de détenir et d'échanger des titres de dette publique japonaise.
Je pense que les attentes des Français vivant au Japon sont pour la plupart similaires à celles de leurs compatriotes résidant dans les autres pays de la 11e circonscription. Cependant, il y a un sujet qui est propre au Japon et qui, je le sais, est source d'inquiétudes pour nombre de nos compatriotes dans ce pays : la garde des enfants en cas de divorce de couples mixtes franco-japonais. Elu député, je ferai donc de mon mieux pour relancer les négociations avec le gouvernement japonais sur ce sujet afin de m'assurer que la loi japonaise soit correctement appliquée dans les tribunaux et que les Français résidant dans ce pays puissent avoir un droit de visite ou de garde de leurs enfants.
Quels sont les sujets que vous comptez défendre en priorité pendant votre mandat ?
Élu député, je travaillerai à obtenir la gratuité de la scolarité pour tous les jeunes Français inscrits dans les établissements accrédités AEFE à l'étranger. Toujours dans le domaine de l'éducation, je veillerai à ce que le réseau des écoles et des lycées français dans le monde soit renforcé afin d'avoir une représentation qui tienne mieux compte des évolutions démographiques et géographiques récentes. J'essaierai également d'associer davantage les parents d'élèves à la gouvernance des établissements scolaires, notamment en ce qui concerne le contrôle des frais engagés par ces établissements. Je subventionnerai et développerai bien sûr certaines offres d'enseignement, comme les associations Français Langue Maternelle (FLAM) par exemple.
Enfin, je faciliterai l'accès au CNED et généraliserai l'enseignement à distance pour ceux qui résideraient loin d'un établissement public français.
Sur le plan fiscal, je souhaite réaffirmer le principe de résidence fiscale et m'opposer à toute mesure visant à taxer les Français de l'étranger sur un principe de nationalité. Je souhaite aussi supprimer le paiement de la CSG-CRDS pour les Français de l'étranger non résidents fiscaux en France et assurer le remboursement des trop-perçus selon la loi.
Sur le plan économique, j'inciterai les entreprises françaises présentes à l'étranger à embaucher des jeunes français diplômés. Cela peut se faire via le développement d'un partenariat université-entreprise mais aussi par une incitation fiscale. Je renforcerai également la coopération économique entre nos régions françaises et celles des pays de la 11e circonscription, en promouvant davantage nos régions françaises à l'étranger et en renforçant les relations entre les CCI à l'étranger et les pouvoirs politiques régionaux.
Enfin, concernant la protection sociale, je poursuivrai les négociations pour que des accords bilatéraux soient signés entre la France et les différents pays de la 11e circonscription. Je créerai aussi un tarif jeune à la CFE pour les moins de 30 ans ayant signé un contrat de travail local. Enfin, je permettrai aux Français de l'étranger souhaitant revenir en France d'avoir un accès immédiat à la Protection Universelle Maladie (ex-CMU) sans condition de résidence, ni délai de carence.
Par l'intermédiaire de cette dernière question, quel serait votre message pour convaincre les électeurs de la 11e circonscription, spécialement ceux du Japon ?
Les 4 et 18 juin prochains, vous devrez faire un choix important puisqu'il vous faudra élire votre député pour les cinq prochaines années. Celui-ci ne sera pas seulement votre porte-voix à l'Assemblée Nationale mais il aura également pour mission de défendre vos intérêts. Je vous invite donc à choisir le changement car la situation actuelle où les Français de l'étranger sont en quelque sorte « les oubliés de la Nation », n'a que trop duré. Je vous invite également à vous pencher attentivement sur le parcours et le programme de chaque candidat afin de choisir celui qui, de par ses compétences et son programme, sera le mieux à même de vous représenter et d'assurer l'avenir de nos enfants.
Lepetitjournal.com Tokyo remercie Monsieur Sébastien Cochard et son équipe pour leur disponibilité. Retrouvez dès lundi sur www.lepetitjournal.com/tokyo la suite des interviews.
Julien Loock (www.lepetitjournal.com/tokyo) le vendredi 26 mai 2017