Son PDG Rodolphe Saadé a annoncé que le groupe cessera de desservir l’Iran ‘’à cause de l'administration Trump’’.
Après Total, c’est le groupe français CMA-CGM qui a préféré céder par crainte des représailles américaines. ‘’Nous avons décidé de mettre un terme à la desserte de l'Iran’’, a déclaré à l'AFP Rodolphe Saadé, président de l’armateur, lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence en juin.
Numéro 3 mondial du transport maritime par conteneurs, la firme est le premier transporteur aux Etats-Unis. Essentiel à sa survie économique, la firme ne pouvait pas faire une croix sur le marché américain. En chiffres, cela représente des dizaines de millions de conteneurs par an.
La trop forte pression américaine
Pour mieux comprendre cette décision, il faut rembobiner début mai. À cette période, Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de sanctions contre la République islamique, ainsi que contre toutes les entreprises tissant des liens avec le pays.
Washington avait alors précisé que les sanctions seraient effectives immédiatement pour les nouveaux contrats et avait donné jusqu’à cent quatre-vingts jours aux entreprises étrangères pour cesser toutes leurs activités avec l’Iran.
Interrogé sur RTL, le PDG de Total Patrick Pouyanné avait déjà annoncé son retrait d'un projet gazier en Iran faute d'obtenir l’aval de Washington, en assurant n'avoir pas d'autre solution. ‘’Vous ne pouvez pas diriger un groupe international dans 130 pays sans accès au monde financier américain. Donc, de fait, la loi américaine s'applique et donc nous devons quitter l'Iran’’, a-t-il justifié. Difficile -ou impossible- de résister contre l’ogre américain.
