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SCIENCES - Alma, l’observatoire géant d’Atacama

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Alma, l'observatoire de radioastronomie le plus puissant du monde sort de terre dans le désert d'Atacama. Visite avec William Garnier, son "Monsieur communication"

William Garnier, sur le site d'Alma. Au fond le volcan du Licancabur (Photo LPJ)

Voici à peine 3 ans, William Garnier débarquait au Chili pour effectuer un VIA (volontariat international en administration) à l'Ambassade de France. Il y a travaillé dans le secteur scientifique avec un pied dans l'ESO, l'entitée européene en charge de deux observatoires : Paranal, près d'Antofagasta, -le plus puissant du monde- et la Silla, proche de Copiapo.
Fort de cette expérience, le monstre à 3 têtes -USA, Europe et Japon- qui s'est associé à la  fin des années 90 pour créer Alma, lui a confié l'année dernière la communication du projet. Soit rien de moins que le plus puissant et le plus haut observatoire du monde, en train de sortir de terre près de San Pedro d'Atacama.
William est avec le chef de la sécurité, l'un des rares Français embarqués dans l'aventure, en attendant que se joignent les scientifiques. Faire visiter le chantier aux journalistes, et même expliquer patiemment les futures capacités d'Alma, fait partie de sa routine. Le Petit Journal.com en a donc profité.

LPJ : En quoi Alma est-il un télescope différent ?
William Garnier : C'est un observatoire de radioastronomie, c'est-à-dire qu'il observe les ondes. Dans ce cas, millimétriques et submillimétriques. Il en existe d'autres, comme celui du plateau de Bure, en France (Hautes Alpes) mais sa capacité sera inégalable.

Que va-t-il permettre d'observer ?

Plus de 50 fois plus puissant que la capacité actuelle en radioastronomie, Alma va permettre de voir la portion rouge du spectre électromagnétique -au-delà de l'infra rouge, et, ainsi, d'observer des galaxies de plus de 10 millions d'années emportées par l'expansion de l'univers (sur le principe d'une sirène d'ambulance qui devient plus grave à mesure qu'elle s'éloigne du passant). Sa résolution permettra de discerner les étoiles contenues dans ces toutes premières galaxies de l'univers. Et donc d'en comprendre la formation.
En ce qui concerne l'univers proche, les nuages moléculaires* seront aussi scrutés et analysés pour comprendre comment se forment les étoiles. Évoluant dans l'univers froid, il pourra détecter, sans être gêné par l'éclat des étoiles, des exo planètes et pourra même analyser leur atmosphère afin d'y chercher des indices de vie.
Un autre domaine important d'alma est l'etude des molécules. La plupart des molécules émettent des radiations aux longueurs d'onde correspondant exactement à la portion du spectre électromagnétique étudiée par Alma. Par exemple, il sera capable d'établir une cartographie de la présence d'eau dans l'univers. On espère également qu'il sera capable d'observer pour la première fois des molécules organiques que l'on a encore jamais reussi à détecter dans l'univers, comme la caféine par exemple.
S.R. (www.lepetitjournal.com - Santiago) jeudi 28 février 2008

* nuages moléculaires : régions de l'univers composées de gaz moléculaires et de poussières qui sont obscures pour tous les télescopes optiques, mais brillent très fortement dans la portion millimétrique et submillimétrique du spectre electromagnetique


Le site d'Alma, à une dizaine de kilomètres de San Pedro d'Atacama s'étend à une altitude de 3.000 m pour le camp de base, à 5.000 mètres, là où seront installées les 66 antennes. Elles agiront comme un seul est unique miroir de 18 Kms de diamètre donc ! Alma, projet qui associe les USA, l'Europe et le Japon et implique 18 pays, sera opérationnel en 2012.
http://www.eso.org/projects/alma/index.html{mxc}

logofbsantiago
Publié le 28 février 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

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