GONCOURT DES LYCEENS - Le choix de l’Italie : L’Enfant qui mesurait le monde

En présence de Marie Dabadie et de Didier Decoin, 120 lycéens du double diplôme franco-italien ESABAC, leurs professeurs et les membres du jury national de la liste Goncourt ? Le Choix de l'Italie, ont récompensé vendredi 31 mars, L'Enfant qui mesurait le monde, roman de Metin Arditi.

Une fois encore, l'amphithéâtre du Centre Saint-Louis de Rome faisait salle comble pour accueillir cette cérémonie de remise de prix. Aux côtés des représentants de l'Académie Goncourt, Stefano Petrocchi, directeur de la fondation Bellonci ainsi que Rossana Campo, lauréate du Premio Strega Giovani 2016 étaient également sur scène pour féliciter Metin Arditi. 

Pour sa quatrième édition, le prix Liste Goncourt ? le choix de l'Italie donne l'occasion aux lycéens de découvrir le monde de l'écriture et de la littérature française sous un autre angle, voire même d'échanger avec les écrivains. Après la cérémonie, le micro est leur est offert et les questions se succèdent. Au centre du débat, le roman récompensé mais aussi le métier d'écrivain et son quotidien. 

Quand on reçoit un prix, il y a un mélange d'honneur et de plaisir, nous confie-t-il. Quand on reçoit le Goncourt, c'est beaucoup d'honneur ; mais quand on reçoit le Goncourt des lycéens en Italie, c'est aussi et surtout beaucoup de plaisir. Metin Arditi joue le jeu, il nous dévoile quelques bribes de sa vie, ses souvenirs, ses rituels quotidiens. 

On apprend qu'il a eu une première enfance très joyeuse à Istanbul jusqu'à ses 7 ans avant de partir en pension en Suisse, loin de ses proches. Là il connaît la solitude et s'adonne à ses deux passe-temps favoris, la pêche à la perchette et la lecture. Pendant les vacances scolaires, il retrouve sa mère lors de séjours dans de beaux hôtels ? seuls endroits où il avait encore droit à l'amour maternel. Aujourd'hui, il reste en lui comme une obsession envers ces beaux hôtels et pas un jour ne passe sans qu'il n'aille boire un café à un bar d'hôtel.

L'Enfant qui mesurait le monde s'appelle Yannis et vit sur une île grecque où son autisme trouve écho dans l'acharnement du vieil Eliot, architecte à la recherche du nombre d'Or. Comme le remarque Metin Arditi, nous souffrons tous d'autisme à certains moments de notre vie ; la solitude, l'incapacité à communiquer et le besoin de redonner un ordre aux choses qui nous entourent font partie de la vie de tout un chacun.

Les listes Goncourt à l'étranger regroupent aujourd'hui neuf pays et territoires, Belgique, Italie, Orient, Roumanie, Serbie, Pologne, Slovénie, Suisse et Tunisie. Comme nous le rappelle très justement Marie Dabadie, secrétaire générale de l'Académie Goncourt, par cette ouverture à la jeunesse francophone internationale, l'Académie Goncourt joue aussi un rôle dans le réseau de la francophonie. Vivement l'année prochaine pour une cinquième édition !

Crédit photo : Emma Granier 

Emma Granier (Lepetitjournal.com de Rome) - Vendredi 7 avril 2017.

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