Habiba Ben Zakour-Zouabi réside à Rome depuis un an et demi, après avoir vécu d'autres expatriations. Même si elle pratique le dessin depuis toujours, elle s'est véritablement mise à la peinture en 2007 au Liban. Lepetitjournal.com l'a rencontrée, pour qu'elle nous parle de ses toiles, de la façon dont elle travaille, de ce qui l'inspire et de ses projets.
Lepetitjournal.com de Rome : Quel est le parcours qui vous a amenée à Rome?
Habiba Ben Zakour-Zouabi : Mon mari travaille aux Nations Unies et nous avons connu plusieurs expatriations : le Sahara Occidental, la République Démocratique du Congo, le Liban ? et nous habitons à Rome depuis Novembre 2014.
LPJ : Quand vous êtes-vous mise à la peinture ?
HZ : Je m'y suis mise sérieusement en 2007 quand je suis arrivée au Liban. Dès mon jeune âge, le dessin a été un moyen de m'évader. Puis j'ai fait des études (ethnologie, gestion des entreprises administration) et je m'en suis éloignée. Au Sahara, je suis revenue à un domaine plus artistique avec des cours de décoration intérieure, mais c'est vraiment en 2007 que j'ai commencé à peindre.
LPJ : Comment vous viennent les idées?
HZ : Elles me viennent surtout des émotions, que j'ai besoin d'exprimer à travers des couleurs et des formes. Chaque tableau représente un morceau de l'histoire de ma vie, un événement positif ou négatif. Je réagis ainsi à ma manière aux événements extérieurs aussi, politiques ou sociaux. Ma peinture est donc abstraite.
LPJ : Est-ce que vous savez à quoi va ressembler votre tableau avant de le commencer?
HZ : Non pas du tout.
LPJ : Quel est le fil conducteur de vos toiles?
HZ : Les couleurs. Même si mes toiles sont assez sombres, on y trouve toujours une touche blanche ou crème qui représente l'espoir.
LPJ : Comment construisez-vous une peinture?
HZ : Je commence par construire le fond, j'y consacre beaucoup de temps. Au fil des émotions, je peux modifier les couleurs. Puis je rentre dans les détails, je pars toujours du centre puis je m'étale en estompant. L'émotion principale constitue comme une explosion au centre, qui va en s'adoucissant sur les contours.
LPJ : Est-ce que vous avez toujours une interprétation propre de vos tableaux?
HZ : Oui, elle correspond souvent aussi à celle des spectateurs. Il y a quelque chose qui les accroche, qui les touche.
LPJ : Combien de temps mettez-vous pour finir un tableau?
HZ : Cela va de 4 heures à 3-4 jours.
LPJ : Est-ce difficile de se séparer d'un tableau?
HZ : Oui, ce sont comme des bébés ?. Quand je termine un tableau, c'est une sorte d'accouchement. J'ai besoin de l'avoir près de moi, de le regarder, c'est comme si je le redécouvrais. Les quelques jours qui suivent, j'ai besoin de me ré-approprier ce que j'ai moi-même engendré.
LPJ : Quels sont vos projets?
HZ : En Italie à Rome, je travaille avec un galliériste italien via Palermo. J'ai déjà participé à une exposition collective avec lui à Malaga fin Mars, mais sur ce dernier trimestre 2016, la galerie me sera consacrée pour un projet de présentation de mon travail. J'ai également un projet avec une galerie portugaise, Coloridaart galerie, une exposition est en cours et notre collaboration pourrait s'étendre sur 1 an.
LPJ : Où nos lecteurs peuvent-ils voir vos tableaux ?
HZ : Quelques-uns sont exposés dans la galerie Flyer Art, au 77 via Palermo, les autres sont chez moi. Sur internet, il est possible de voir mes toiles sur ma page Facebook habibaart
https://www.facebook.com/habibaarte/?fref=ts
ou sur le site ici.
Propos recueillis par Anne Debaillon-Vesque (lepetitjournal.com de Rome) - Vendredi 23 septembre 2016.
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