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Être mère ou avoir un emploi, un choix encore à faire en Italie

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Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 14 mai 2017, mis à jour le 15 janvier 2018


Dans une vidéo promue par le Corriere della Sera, Moms Don't Quit, des mères de famille envoient une lettre de démission un peu particulière? à leurs enfants. Leur motif : trouver un emploi. A l'occasion de la fête des mères hier, le point sur la situation des femmes dans le monde du travail en Italie.


 « Durant des décennies en Italie, les femmes étaient contraintes de démissionner en cas de grossesse et c'est encore le cas pour des milliers d'entre elles. » La vidéo diffusée par le quotidien le Corriere della Sera commence d'emblée par ce douloureux constat. Il a été demandé à plusieurs mamans d'écrire une lettre de démission à leurs enfants, en leur en expliquant leurs raisons. La mère et l'enfant se retrouvent assis face à face. Le message est cruel : « Mon chéri, ces années ont été les plus belles de ma vie. Mais je dois démissionner car je dois travailler. Je ne peux plus être ta mère. Une femme qui travaille ne peut pas être en même temps maman. » Entre tristesse, larmes et colère, les réactions des bambins sont immédiates et émouvantes.

Italie, avant-dernier pays d'Europe

Si la campagne vise à sensibiliser l'opinion publique et les institutions, c'est parce que la situation des italiennes dans le monde du travail est préoccupante.
L'Italie est l'avant-dernier pays d'Europe, juste devant la Grèce et après Malte, en matière de taux d'occupation des femmes. Seules 47 % travaillent contre 60 % pour la moyenne européenne, d'après les chiffres de l'Eurostat en 2016. Pour remonter dans le classement, plus de 2,7 millions devraient (re)commencer à travailler, ce qui ferait remonter le PIB de plusieurs points, selon l'Istat. Sans surprise, l'arrivée d'un enfant représente la première explication d'un taux d'occupation si bas. Et pour cause, 25 % des mères abandonnent leur travail à la naissance d'un enfant. Le défaut de services reste un motif important. La couverture des places en crèche est notamment très faible, établie à moins de 15 %.

Le temps partiel se veut souvent une alternative à l'abandon du travail. Au risque de freiner sa carrière professionnelle. En Italie, plus d'une femme sur trois (34,6 %) en profite. Et plus la famille est nombreuse, plus le recourt au temps partiel est fréquent : il passe de 36,8 % des femmes ayant un enfant à 43,1 % des femmes ayant trois enfants ou plus, d'après le rapport annuel (mai 2017) sur la condition des mères en Italie de Save the Children.

« Il est temps de laisser le choix aux mères », conclut le Corriere della Sera dans sa vidéo de campagne, tout en suggérant aux lecteurs de signer la pétition #Momsdontquit en ligne. La pétition sera remise au Président du Sénat Pietro Grasso et au Président de la République Sergio Mattarella.
 

 

Photos : capture d'écran

 

MAR
Publié le 14 mai 2017, mis à jour le 15 janvier 2018

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