Jeudi 2 mai s'est déroulée la cinquième réunion annuelle du Plan École, un projet créé il y a cinq ans pour faire croitre le nombre de places dans l'enseignement français en Grande-Bretagne et impliquant différents acteurs de la la société civile. L'occasion de faire le bilan des initiatives menées pour améliorer la capacité de scolarisation des enfants français au Royaume-Uni
(Crédit : Corbis)
Tous les ans depuis le lancement du Plan École en 2007, à l'exception de 2012 pour cause de campagne électorale, l'Union des Français de l'étranger de Grande-Bretagne (UFE GB) organise une réunion publique pour exposer les progrès de cette démarche. Cette année, la réunion s'est déroulée dans les locaux de l'École International franco-anglaise (EIFA), une nouvelle école maternelle et primaire bilingue située à Marylebone. Il y a deux ans, à la veille de l'ouverture du Collège français bilingue de Londres (CFBL), la capacité d'accueil des établissements scolaires était au c?ur des préoccupations de la quatrième réunion annuelle. En 2013, Olivier Cadic, Conseiller élu à l'Assemblée des Français de l'Etranger pour le Royaume-Uni, est en mesure de dire que la création de ce site est "le plus gros succès du Plan École ces cinq dernières années". L'ouverture de ce nouvel établissement à Kentish Town n'a toutefois pas résolu le problème du placement des élèves dans l'enseignement français à Londres. La création d'un troisième collège-lycée à Brent apportera une nouvelle pierre à l'édifice.
Le lycée de Brent : une bouffée d'oxygène pour l'enseignement français à Londres
L'ouverture à la rentrée 2015 d'un troisième établissement secondaire à Brent, près de Wembley, permettra d'atteindre le premier objectif du plan École, c'est-à-dire la création de 1.500 places supplémentaires dans l'enseignement français au Royaume-Uni. Depuis 2007, 955 places ont déjà été créées, soit une augmentation de 21% de la capacité d'accueil des établissements.
L'ouverture de l'établissement de Brent, qui contribuera à désengorger le lycée Charles de Gaulle à South Kensington, va également permettre d'assurer la poursuite de scolarité de tous les élèves. Le nombre de places offertes reste en effet supérieur en maternelle et primaire au détriment du secondaire, alors que de plus en plus d'élèves poursuivent leur scolarité à Londres jusqu'au Baccalauréat. Le site de Wembley permettra ainsi de cylindrer le réseau et de mieux gérer les flux d'élèves au fur et à mesure de leur cursus scolaire. "Le projet commence à être bien accueilli par la population. Alors que la priorité était jusqu'à présent de caser le plus d'élèves possibles dans les établissements, la création du site de Wembley va permettre de faire des innovations pédagogiques," explique Sophie Routier, membre du comité de gestion du Collège français bilingue de Londres.
D'autres réflexions doivent cependant encore être menées, notamment sur la transparence des procédures d'affectation. "Aujourd'hui, il y a encore plus de demandes que d'offres. Environ 700 demandes n'ont pas été satisfaites l'an dernier. Il faut améliorer la transparence pour que les parents d'élèves sachent pourquoi leurs dossiers ont été refusés", affirme Oliver Cadic. La question des frais de scolarité doit aussi être étudiée afin d'harmoniser les coûts entre les différents établissements.
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Les établissements bilingues et les écoles FLAM : deux alternatives porteuses de sens
L'objectif de création de 1.500 places supplémentaires dans l'enseignement français n'est pas le seul remède et la mise en place de nouveaux projets est indispensable. Une des solutions est le développement des écoles bilingues français-anglais au Royaume-Uni. Ce concept s'est déjà concrétisé avec l'ouverture en 2012 de l'École européenne de Culham, près d'Oxford. Une nouvelle école secondaire internationale verra également le jour en septembre prochain à Greenwich. Cet établissement bénéficiera, comme l'école de Culham,, du statut de « free school », c'est à dire une école gratuite et non-sélective. Dès la rentrée 2013, l'établissement accueillera une centaine d'élèves âgés de 11 à 16 ans. En 2015, l'école devrait intégrer des étudiants de 16 à 18 ans qui pourront suivre le programme du diplôme de l'International Baccalauréat.
En parallèle, le Plan École souhaite faire des associations du programme Français langue maternelle (FLAM) le premier maillon d'un enseignement bilingue. En 2007, le Royaume-Uni comptait douze écoles FLAM. Il en existe trente-huit aujourd'hui. Une cinquantaine d'associations, créées par des parents d'élèves, s'inscrivent dans ce réseau qui rassemble plus de 3000 élèves. Ces « petites écoles du samedi » s'adressent aux parents qui souhaitent que leurs enfants gardent un contact avec la langue française durant leur expatriation.
Si différents choix s'offrent donc aujourd'hui aux Français de Grande-Bretagne qui désirent scolariser leurs enfants dans un environnement francophone, le Plan École a cependant encore de beaux jours devant lui. La multiplication et la diversité des solutions possibles à Londres étant une nécessité pour satisfaire une demande toujours croissante.
Caroline Boeuf (www.lepetitjournal.com/londres) jeudi 9 mai 2013
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