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PRÉSIDENTIELLE - À la rencontre des électeurs londoniens

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 janvier 2018

 

Le reportage du Petitjournal.com sur le déroulement du vote au Lycée Français Charles de Gaulle de Londres : pluie, patience et devoir citoyen au rendez-vous

(Crédit : Julie Philippe)

En ce dimanche 22 avril 2012, les Français de Londres se sont armés de patience pour venir choisir leur candidat à l'élection présidentielle française. Avec plus de 300 000 Français vivant au sein de  la capitale britannique et 71.641 inscrits sur la liste électorale consulaire, (en forte hausse (34,5%) par rapport à la présidentielle de 2007), le risque était grand de devoir attendre un moment avant de voter.

Pour ne pas renouveler la mauvaise expérience de 2007, le nombre de bureaux de vote avait été doublé dans tout le pays et à Londres, un deuxième centre avait été ouvert au nord de la ville. Ces améliorations n'ont toutefois pas  empêché les critiques d'électeurs, obligés de faire la queue sous la pluie. Dans la matinée, il fallait parfois attendre 3 heures avant de pouvoir glisser son bulletin dans l'urne. "Il y avait trop de monde ce matin, explique Franck, j'ai préféré revenir cet après midi". Comme un certain nombre de ses compatriotes, Sandrine, regrette l'absence de bureaux de vote dans de nombreuses villes du Royaume-Uni. "Je vis à Oxford où il n'y a pas de bureau de vote. J'ai donc fait le déplacement pour voter. C'est la deuxième fois que je vote à Londres, et c'est toujours le même bazar !", déclare-t-elle. "C'est nul de devoir attendre !, s'énerve aussi Alexandra qui patiente depuis 20 minutes. J'ai vu certaines personnes faire demi tour à la vue de la queue ; il devrait y avoir plus de bureaux de vote".

(Crédit : Julie Philippe)

Lecture et gâteaux pour patienter sous la pluie
Dans l'ensemble, les électeurs ont quand même su faire preuve de patience. Les habitués avaient même prévu de quoi se distraire : lecture, pâtisseries et baladeurs ont permis à beaucoup de patienter dans de bonnes conditions. Marie-blanche, plongée dans la lecture d'un roman explique qu'elle s'attendait à devoir attendre : "Je vis à Londres depuis 9 ans, je sais donc comment cela fonctionne et ma fille m'avait prévenue : ce matin, elle a dû faire la queue 1h30. En tout cas, il n'y a pas beaucoup d'abstention à Londres, c'est encourageant !".

En fin d'après midi, l'attente avait fortement diminué redonnant le moral à certains. "Les gens ont des parapluies donc ça va!", sourit Stéphanie. "Heureusement à Londres, les Français ont l'habitude de faire la queue!", plaisante Will-Bernard.

La majorité des électeurs interrogés avaient vu juste en pronostiquant Nicolas Sarkozy et François Hollande au premier tour. Rachel et Luc par exemple, Londoniens depuis un an et demi : "Londres a l'air très Sarkozyste mais Hollande sera probablement au 2e tour", pronostique Luc.

Des motivations différentes
"Je vote car c'est mon devoir!" explique Souhila, Londonienne depuis un an. Comme elle, la majorité des gens interrogés, ont expliqué être venu réaliser leur devoir. C'est le cas de Sandrine par exemple. "C'est important de voter pour maintenir la démocratie. Toutefois je ne sais pas si les Français veulent faire quelque chose ensemble. Ils sont souvent divisés face aux problèmes, bien plus que les Anglais", soutient-elle. Laurent, qui vit à Oxford depuis 12 ans prendra lui probablement sa retraite en France. Il reste donc "vigilant vis-à-vis de la politique française". Marie, à Londres depuis 8 ans, explique de son côté qu'elle a "gardé des liens très forts avec la France". Elle vote aussi pour ne pas voir "se renouveler le score obtenu par l'extrême droite en 2002". Franck ajoute que les hommes politiques "ont besoin des expatriés". "C'est un vote important pour l'Europe", explique aussi Molly. Marcelle quant à elle, vote pour sa famille restée en France et pour le bien être de son pays. Finalement, c'est Dominique, Oxfordienne depuis un an, qui semble le mieux résumer le sentiment de beaucoup des votants : "je vote pour défendre mes idées et mes choix et pour que la France devienne ce qu'on a envie qu'elle soit".

L'incertitude était de mise et les avis forcément partagés quant au résultat final. Verdict le 6 mai, pour les Français de Londres comme pour ceux de France et d'ailleurs.

Julie Philippe (www.lepetitjournal.com/londres) lundi 23 avril 2012

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Publié le 23 avril 2012, mis à jour le 5 janvier 2018
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