Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 1
  • 0

Olivier Dessajan, un Français sur le marché du 3ème âge en Chine

Olivier Dessajan est CEO de Colisée Chine, groupe spécialisé dans les maisons de retraites haut de gamme. Il a accepté de nous parler de son entreprise et du marché chinois du 3ème âge.

olivier dessajan coliseeolivier dessajan colisee
Écrit par Didier Pujol
Publié le 2 octobre 2023, mis à jour le 2 janvier 2024

Je travaille en Chine depuis 13 ans

Pourriez-vous vous présenter ainsi que votre parcours professionnel 

Olivier Dessajan, CEO de Colisée Chine, General Manager de la JV avec le groupe China Merchants, président du Club Santé Chine qui accompagne sous l’ombrelle de l’ambassade et de business France les entreprises du secteur comme Sanofi ou Bio Mérieux. Cela représente 150 entreprises, 50 membres actifs et le club fête cette année ses dix ans. Mon parcours est de plus de 13 ans en Chine pour le pilotage de cette entreprise, avec la création de la JV, la construction d’un premier établissement et aujourd’hui 5 en opérations avec China Merchant Group. 

Quelle est aujourd’hui l’offre de votre groupe ?

Nous répondons à la demande croissante en Chine des besoins des personnes âgées dépendantes et semi-dépendantes en termes d’accompagnement et de prise en charge. La prise en charge n'est pas seulement sur le plan médical des maladies chroniques ou liées au vieillissement comme Alzheimer ou Parkinson mais aussi sur l’hospitalité, la restauration et la création d’une vie sociale extrêmement développée.

Sur tous les aspects culturels, culinaires, sociaux… nous respectons les aspects locaux. Nous avons reçu de nombreux prix locaux tout en respectant les standards internationaux. Nous avons 5 ans d’opérations sur Shenzhen avec 2 maisons à Shenzhen, 1 à Canton, 2 à Hangzhou et 5 en préparation en Chine sur d’autres provinces. Nos établissements du Guangdong, dans la Grande Baie fonctionnent à full capacité à Shenzhen et 80% à Canton qui devrait rapidement se remplir avec l’arrivée de clients venus de Hong Kong. Ce décalage s’explique par le fait que pendant 3 ans et demi, les Ehpad en Chine ont été en lockdown complet et ont fait l'objet de mesures sanitaires extrêmement dures. 

Il y a 10 millions de personnes âgées par an en Chine

Le marché du 3ème âge est en plein développement en Chine. Comment cela se traduit-il ?

Les besoins vont croissant avec plus de 10 millions de personnes âgées par an en Chine continentale soit 400 millions de personnes âgées d’ici 2045-2050. Nous n'adressons pour notre part que les personnes dépendantes avec des maladies comme Alzheimer, Parkinson ou apparentées. Le marché ne va cesser de croitre et l’éducation et la structuration de la filière font que la qualité va aussi croitre partout sur le territoire. Dans la catégorie 5 étoiles où nous nous situons, nous continuons de rechercher le niveau plus élevé de qualité, en Chine comme dans le reste du monde où Colisée Group a plus de 400 établissements sur 6 pays, en France, en Espagne, en Italie, en Belgique, en Chine et au Portugal.

Quelles sont les particularités du marché chinois ?

Le développement de la filière médico-sociale n’est pas très développée en Chine avec un ratio privé public d’environ 50/50 mais une absence de standards et de filières de formation structurées et structurantes, ce qui s’explique par le fait que l’espérance de vie a permis de progresser de 15-20 ans en 40 ans. Dans des villes comme Canton, Shanghai, nous sommes aujourd’hui proches de 80 ans comme en Europe alors que l'espérance de vie était aux environs de 60 ans il y a encore 40 ans. C'est pourquoi les maladies que j’ai évoquées n’étaient pas d’actualité à cette période, ce qui est en train de changer rapidement.

La perception du vieillissement est différente en Chine de l'Europe

Une autre spécificité chinoise est la perception du vieillissement. Les personnes qui deviennent dépendantes sont considérées comme malades et c'est pourquoi les hôpitaux sont la première option recherchée par les familles alors qu’il s’agit plutôt d’une perte d’habilité. Il conviendrait de se concentrer sur les facultés existantes qu’il s'agit d’entretenir, d’où l’intérêt de programmes de réactivation physique et psychologique comme nous les pratiquons dans nos établissements.

Comment vous différenciez-vous de la concurrence ?

Ce qui nous différencie par rapport à nos concurrents directs locaux c’est que nous ne sommes pas centrés sur la seule dimension médicale et sécuritaire, mais également sur la construction d’une vie sociale et d’une hospitalité comparable à celle d’hôtels 5 étoiles. Nos établissements rassemblent le trio clinique de rééducation, maison de retraite et hôtel 5 étoiles, avec un état d’esprit chaleureux et prise en charge médicale de haut niveau. Notre ambition est aussi de donner le sentiment à chaque résident qu’il est à la maison en famille. Nous apportons des techniques internationales de rééducation de haut niveau telle que Montessori pour une prise en charge innovante.

Quelles opportunités d’emploi proposez vous aux jeunes (et moins jeunes) professionnels qui souhaiteraient vous rejoindre ?

Il y a peu de gériatres et de personnes compétentes ou diplômées dans ce secteur alors que les besoins sont croissants. Il manque 10 millions de personnes dans notre secteur, que ce soit sur des profils hospitality, médical ou gestion établissement haut de gamme. Nous avons donc besoin de compétences médicales ou hôtelières pour garder un temps d’avance dans notre industrie.

Sujets du moment

Flash infos