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Fête Nationale sous contrôle policier à Hong Kong

Police Hong KongPolice Hong Kong
Affrontements le 1er octobre 2019
Écrit par Didier Pujol
Publié le 27 septembre 2020, mis à jour le 28 septembre 2020

Ce Vendredi, la police hongkongaise interdisait sans surprise la marche traditionnelle du 1er octobre prochain, au nom des risques sanitaires et de débordement. Retour sur les mesures de reprise en main par le gouvernement pro-Pékin de la situation sociale à Hong Kong.

Le Covid à la rescousse

Alors que les chiffres sont uniformément bas depuis plusieurs semaines en matière de nouvelles infections et ce malgré un vaste programme de test gratuit incluant 7000 prisonniers, tous testés négatifs, la Chief Executive Carrie Lam a indiqué Mardi dernier qu'elle ne souhaitait pas relaxer les mesures de rassemblement, maintenues à 4 personnes. Elle justifiait sont choix par la nécessité de "rester vigilants" et indiquait que les festivités traditionnelles de la Fête de la Lune (1 et 2 octobre) ne pourraient se tenir comme à l’habitude de ce fait. La dirigeante n'a judicieusement pas mentionné la célébration de la fête nationale chinoise le 1er octobre, date hautement symbolique pour les opposants puisque chaque année, des milliers de contestataires organise une marche en centre-ville. On se souvient que l’année dernière, la marche avait déjà été interdite pour éviter des débordements.

Arrestation de Joshua Wong

C’est précisément au motif de participation à des marches interdites en 2019 que l’activiste Joshua Wong, déjà empêché de présenter sa candidature aux élections législatives, a opportunément été arrêté Jeudi, soit une semaine avant la fête nationale. C’est la troisième fois que l’opposant est ainsi détenu par les autorités, comme aussi la militante historique, Agnès Chow il y a un mois, l'autre figure de l'opposition Nathan Law, optant quant à lui, pour l’exil en Angleterre pour continuer à s’exprimer. Récemment, les arrestations et procès s’enchainent, ayant pour effet pratique de disqualifier les opposants les plus médiatisés de l’arène politique. On se souvient en particulier de Jimmy Lai, patron de presse et opposant déclaré de Pékin, emmené menottes aux mains lors d’une opération impliquant 100 policiers dans les locaux de la rédaction de son Journal Apple Daily. 

Journalistes rappelés à l’ordre

La police précisément édictait Mardi dernier les nouvelles conditions pour pouvoir couvrir les manifestations et les meetings officiels, dénonçant ce qu’elle appelle dans un communiqué les "faux journalistes", adjectif souvent employé par le gouvernement pour dénoncer les nouvelles publiées par l’opposition. Selon ce nouveau règlement, aussitôt soutenu par Carrie Lam, c’est la police et non les organisations professionnelles qui définiront désormais les reporters autorisés à couvrir l’actualité politique sur le terrain, les forces de l’ordre se réservant le droit d’arrêter toute représentant des média non accrédité, en particulier les journalistes universitaires et freelance. Les organisations locales telles que la Hong Kong Journalist Association (HKJA), pourtant les seules cartes de membres reconnues au plus fort des manifestations en 2019, ou le Foreign Correspondent’s  Club (FCC) ne sont ainsi pas reconnues comme légitimes par le police de Hong Kong. A ce sujet, une lettre de protestation du FCC publiée ce Mercredi a reçu une réponse cinglante du ministère des affaires étrangères chinois via son représentant à Hong Kong, accusant certains journalistes de semer le désordre au nom de la liberté de la presse et l’organisation de s’immiscer dans les affaires internes chinoises.

 

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