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LI KA-SHING - Le self-made-man qui a conquis Hong Kong et l'Asie

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 17 juillet 2014

 

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Âgé de 85 ans, le président de Cheung Kong Holdings et Hutchison Whampoa est à la tête d'une fortune estimée à 32 milliards de dollars US (23,4 milliards d'euros), faisant de lui l'homme le plus riche d'Asie.

Li Ka-shing, du plastique?

L'histoire de Li Ka-Shing, c'est avant tout celle d'un self-made-man, parti de rien pour arriver au sommet et dont les succès lui ont valu le surnom de "superman". Né en 1928 dans la province du Guangdong, il est contraint d'abandonner ses études à 15 ans après le décès de son père. Il entre dans une usine de plastique, où il apprend les rudiments du métier et, en 1950, décide de monter sa propre fabrique de fleurs en plastique, Cheung Kong industries. En l'espace de quelques années, celle-ci devient le principal fournisseur de fleurs artificielles pour l'Asie, et exporte ses produits jusqu'aux Etats-Unis.

Statue de cire représentant Li Ka-shing,@ Oh Chew Hiang, Flickr

? A l'immobilier

Fort de ce premier succès, Li Ka-shing décide d'étendre son empire. L'opportunité se présente à la fin des années 60, quand une série de confrontations entre la police et les partisans de la Chine communiste sèment le doute quant à l'avenir du territoire. L'entrepreneur, persuadé que la crise n'est que passagère, profite de la chute des prix de l'immobilier pour acheter un grand nombre de terrains. L'avenir lui donnera raison : Cheung Kong industries devient Cheung Kong Holdings, et entre en bourse en 1972. Ces investissements immobiliers ont permis à Li Ka-Shing d'acquérir une fortune importante, mais l'homme d'affaires n'entend pas en rester là. En 1979, il rachète à la HSBC Hutchison Whampoa Limited, alors sous contrôle britannique. Le groupe devient son nouveau vaisseau amiral.

15 % de la Bourse de Hong Kong

Aujourd'hui, pas un secteur d'activité ne semble échapper à l'emprise de Li Ka-shing. Outre ses investissements dans l'immobilier, l'homme d'affaire est présent dans l'énergie (notamment à Hong Kong, au Canada et au Royaume-Uni), les télécommunications, la distribution (il est à la tête de Watson et de Park'nShop). Il est également le premier opérateur portuaire mondial, et contrôle plus de 10 % du trafic de conteneurs autour du globe, et a investi dans un grand nombre de start-ups, parmi lesquelles Facebook, Spotify ou encore Siri, le logiciel de reconnaissance vocal racheté par Apple pour ses i Phones. Cet empire est tellement vaste qu'il représente selon certains 15 % de la capitalisation totale de la Bourse de Hong Kong.

Pour autant, les succès ne sont pas montés à la tête de Li Ka-Shing. Très discret, l'homme n'accorde que rarement des interviews, et se contente la plupart du temps de quelques déclarations publiques. Ceux qui ont la chance de le croiser décrivent un homme aux goûts modestes, peu porté sur les costumes luxueux et autres voitures de sport qui sont l'apanage des plus riches à Hong Kong. Dans une interview accordée au magasine Fortune, il avait ainsi souligné porter une montre valant tout juste 50 dollars US (36 euros).

Va-t-il quitter le territoire ?

Malgré sa volonté de se faire discret, Li Ka-shing est devenu la coqueluche des médias depuis l'annonce, en juin 2013, qu'il voulait se séparer de ses magasins Park'nShop, véritable vache à lait de son empire. La chaîne, qui compte 345 magasins, représentait en 2012 5 % du chiffre d'affaires du groupe. Ajoutée aux nombreuses autres opérations menées cette même année, l'annonce de cette vente a laissé planer le doute quant aux intentions du milliardaire. Serait-il en train de réduire ses investissements à Hong Kong pour s'implanter ailleurs ? Lui parle de "vaste blague" et, comme pour prouver ses dires, a annoncé fin décembre qu'il renonçait à vendre ses supermarchés. Une volte-face qui tient avant tout à son incapacité à trouver un acheteur, alors qu'il demandait entre trois et quatre milliards de dollars US pour sceller la vente de Park'nShop.

Cet échec n'a pas pour autant entamé la volonté de "superman" de se séparer de ses grands magasins. Dès cette année, ils devraient être introduits en Bourse, en même temps que toute la filiale de distribution de Hutchison Whampoa, Watson. Et, comme chacune des man?uvres de Li Ka-shing, l'opération ne manquera pas d'être suivie de très près par tous les observateurs.

Thomas Morel (www.lepetitjournal.com/hong-kong) reprise du mardi 11 février 2014

En savoir plus sur Li Ka-shing:

LI KA-SHING ? Le milliardaire met en garde Hong Kong contre la concurrence accrue de Shanghai
GRANDE DISTRIBUTION ? La chaine Park'n shop est officiellement mise en vente

 

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Publié le 12 août 2014, mis à jour le 17 juillet 2014

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