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LEGISLATIVES - Interview de Thierry Mariani, candidat Les Républicains

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 mai 2017

 

Thierry Mariani, député Les Républicains de la 11ème circonscription des Français établis hors de France, a consacré une interview à la rédaction du site lepetitjournal.com de Hong Kong pour ces élections législatives de juin 2017 où il se représente. Il y parle de son précédent mandat, des dossiers et propositions pour les Français de l'étranger et de sa vision de la France. La rédaction entame avec cet entretien une série d'interviews de candidats.

Pour commencer, pouvez-vous revenir sur les fonctions de député des Français de l'étranger et votre activité durant ces cinq dernières années ?
C'était le premier mandat pour les députés des Français de l'étranger (NDLR. première élection en 2012 suite à la réforme constitutionnelle de 2008). Etre député c'est avant tout représenter les Français à l'Assemblée nationale, on est certes candidat avec le soutien d'un parti mais avant tout pour représenter les Français. C'est aussi être "1/577ème" des députés dans l'hémicycle, et si l'on veut être efficace en tant que député des Français de l'étranger, il faut être présent chaque semaine à l'Assemblée. Donc, quasiment huit semaines sur neuf j'ai fonctionné en étant trois jours à l'Assemblée et quatre jours sur le terrain, dans les pays et dans les villes de ma circonscription. C'est au moment des déplacements que je peux faire remonter la voix des Français. 

Je pense que cela a bien fonctionné, d'ailleurs, tous les Français peuvent regarder ce qu'a fait leur député sur le site Internet très documenté nosdéputés.fr qui note tous les députés avec dix critères (ndlr. Nosdéputés.fr « Observatoire citoyen de l'activité parlementaire », critères allant des interventions longues dans l'hémicycle, du nombre de propositions de loi signées, aux présences en commission). Sur ces dix critères, je suis six fois dans les 150 premiers et quatre fois dans la moyenne en gris, aucune fois en rouge. 

Au cours de votre précédent mandat, mais surtout pour cette campagne, quelles sont les thématiques et les propositions que vous défendez pour les Français de l'étranger ?
C'est d'abord l'aspect fiscal et budgétaire. C'est la première fois que le gouvernement a mis des impôts frappant spécifiquement les non-résidents et même, un gouvernement qui a réussi à créer deux catégories de Français de l'étranger : ceux qui résident en Europe et ceux hors d'Europe. Sur la CSG et la CRS, le gouvernement a été condamné par l'Union Européenne à rembourser ses prélèvements pour les résidents européens mais il a décidé de les maintenir pour les non-européens. Je dis qu'il faut revenir à une situation où tous les expatriés sont traités de la même manière. Je suis aussi pour la suppression de la taxe qui a été mis sur l'immobilier pour les non-résidents, elle empêche tout investissement locatif pour les français non résidents.

Sur l'éducation c'est aussi la première fois qu'en 20 ans, le gouvernement baisse les budgets pour les Français de l'étranger avec des dotations en diminution pour l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger et pour les bourses. Pour moi, le but c'est qu'aucun Français ne soit exclu d'un établissement scolaire pour des raisons financières. On a une augmentation des moyens donnés à l'éducation en métropole et une réduction pour les expatriés, c'est une première !

Il y a aussi le réseau culturel que je veux défendre. Hong Kong est un pays où la France maintient ses moyens mais ailleurs ce n'est pas le cas. Par réseau culturel, je parle des Alliances Françaises, des Instituts et des autres programmes.

Enfin sur l'administration, je serai toujours actif sur la simplification. J'ai d'ailleurs réussi à faire inscrire en proposition de loi, le vote électronique des Français de l'étranger pour toutes les élections. La gauche l'a refusé, seul le vote aux législatives a été retenu et d'ailleurs elle l'a retiré en catimini pour ces élections. Aussi je déplore qu'on ait fermé les consulats dans 23 pays. Dans tous les pays, on doit garder une section consulaire et c'est possible sans dépenser trop d'argent.

Pour les entreprises ?
Pour les affaires, on a un rôle d'accompagnement du dispositif export. On suit bien sûr l'activité de Business France, les services économiques, et on essaie d'accompagner ce que font les Chambres de Commerce ou les Conseillers du Commerce Extérieur. Mais, les entreprises se débrouillent très bien sans politique. On a par contre quelque chose à faire sur les French Tech. La première étape a été réussie, celle de la communication et de la visibilité, mais il faut passer à l'étape suivante car il n'y a rien d'autre pour l'instant.

Mais en économie, le sujet plutôt c'est le désendettement. C'est un problème primordial avec une dette qui va nous paralyser progressivement. Le redressement des finances publiques est une priorité, on vit à crédit depuis 1974. On a plus de prestations sociales, on travaille moins, donc on a forcément moins de moyens pour la défense, pour les affaires étrangères, pour les Français de l'étranger. Le redressement, c'est donner des marges pour les entreprises et avoir des moyens pour la défense par exemple.

Après l'élection d'Emmanuel Macron et avec les querelles auxquelles on assiste sur le positionnement des partis, comment vous situez-vous et quel serait votre mandat?
Dans cette campagne, permettez-moi d'abord de revenir sur la notion de « candidat de la société civile ». Cela fait partie des grandes expressions à la mode. Mais si l'on regarde de près ce sont des gens qui n'ont pas encore été élus ou qui ont été battus jusque-là, parce que lorsque vous êtes élu, vous êtes obligé de ne faire que ça. Avant de faire de la politique, j'étais à Usinor Export, et si j'avais été battu, je serais de la société civile. Société civile, limite de durée et limite d'âge, moi je dis que ce sont aux électeurs de choisir librement.

Si je suis élu, je me positionnerai projet par projet. Je vous rappelle que je suis l'un des rares députés dans l'opposition à avoir approuvé la loi Macron. J'ai été dans l'opposition durant ces cinq ans, mais j'ai voté toute une série de textes que j'estimais pas mauvais, insuffisants mais pas mauvais, parce que tout simplement c'était un petit pas dans la bonne direction.

Je suis contre une opposition systématique, ça ne veut rien dire et ce n'est pas dans mon tempérament. Je ferai comme j'ai toujours fait, je jugerai les textes en fonction de l'intérêt pour la France, donc comme pour la loi Macron, même si cette loi n'a au final jamais relancé la croissance contrairement à ce qui avait été annoncé, je voterai les textes qui sont positifs. A droite on est très libre, et l'avantage avec mon expérience, c'est qu'on ne réagit plus aux menaces.

En parlant d'intérêt de la France, vous avez pris des positions très fermes en matière de sécurité et d'immigration, parfois controversées, pouvez-vous les commenter ?
Je pense que ce pays a besoin de plus de libéralisme en économie et de plus d'autorité sur les sujets régaliens. Je suis pour une droite qui est ouverte, mais sur des dossiers comme la violence, l'immigration on doit être plus ferme. C'est la première chose qu'on me dit à l'étranger : « l'insécurité en France », même si ce n'est pas ressenti comme un problème ici. On est dans un pays qui s'installe dans l'insécurité et où l'on s'habitue. Or on ne doit pas se résigner à avoir des attaques dans les rues. On s'est installé dans un système où le paradoxe est qu'il y a de l'autoritarisme en économie et du laxisme sur tous les dossiers qui concernent l'Etat, la force publique. Alors que c'est exactement l'inverse qu'il faut. Je pense qu'il faut beaucoup plus de libéralisme, donc beaucoup moins de contraintes administratives dans tout ce qui est économie, et au contraire, un retour à une certaine autorité de l'Etat.

Marc Schildt (lepetitjournal.com/hong-kong) - lundi 22 mai 2017

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Publié le 21 mai 2017, mis à jour le 21 mai 2017

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