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6000 policiers pour la Fête Nationale à Hong Kong

Hong Kong policeHong Kong police
@unsplash/Chromatograph
Écrit par Didier Pujol
Publié le 29 septembre 2020, mis à jour le 30 septembre 2020

Après le rejet de la demande de marche faite par le Civil Human Rights Front de Jimmy Sham, l'organisateur de la marche de 2 millions de personnes en 2019, le niveau de mobilisation de la police est monté d’un cran pour parer aux rassemblements de l’opposition.

Marche interdite

Ce Vendredi, la police de Hong Kong faisait savoir qu’elle refusait la demande de marche de l’opposition à Hong Kong envisagée pour la fête nationale chinoise du 1er octobre, au titre des risques sanitaires liés au Covid. Bien que les nouveaux cas ne dépassent pas 10 cas par jour depuis plusieurs semaines, la Chief Executive Carrie Lam a fait savoir qu’il valait mieux maintenir les interdictions de rassemblement sur la période du Festival d’Automne qui couvre la fête nationale cette année.

Le militant Jimmy Sham, déclarait quant à lui qu’il était artificiel d’interdire la liberté d’expression dans ce cas alors que l’ensemble des services administratifs avaient repris et que les transports en commun étaient bondés, appelle à participer à la marche malgré l’interdiction et d’afficher son soutien par la couleur noire de ses habits. La police, qui mobilise son plus gros effectif depuis 6 mois avec 6000 agents, indique que les appels à prendre part à la marche interdite ou le fait d’y participer relèvent des nouvelles lois de sécurité nationale, pouvant entrainer de lourdes peines de prison.

4 ans de prison

Précisément, on apprenait Mardi qu’un jeune de 18 ans, Kelvin Chan, qui avait en début d’année lancé un cocktail Molotov sur le poste de police de Kwai Chung écopait d’une peine d’emprisonnement de quarante-six mois. La fragilité mentale invoquée par la défense, n’a dans son cas pas été retenue, les actes mettant en cause "la sécurité publique" selon le tribunal. Or on le sait, les nouvelles lois de sécurité nationale imposées à Hong Kong par Pékin depuis le mois de juillet punissent encore plus gravement les actes de "sédition", "séparatisme”, "terrorisme" ou encore "collusion avec une puissance étrangère", le fait d’afficher des slogans prônant la "libération de Hong Kong" ou la "révolution de notre temps" tombant directement sous le coup de la nouvelle réglementation. Les motifs d’arrestation sont donc multiples pour les opposants qui se mobiliseraient ce Jeudi et les peines cumulatives.

Journalistes exclus

Enfin, pour la première fois depuis la rétrocession de Hong Kong, le statut des journalistes est remis en cause, la police indiquant désormais être la seule autorité compétente pour attribuer des autorisations de couvrir sur le terrain les manifestations éventuelles. Cette déclaration, aussitôt contestée par la Hong Kong Journalist Association ou le Foreign Correspondents Club de Hong Kong, a pourtant reçu le soutien Vendredi dernier de Carrie Lam et dès Mercredi du représentant du ministère chinois des affaires à Hong Kong. Celui-ci a, dans sa réponse à la lettre de protestation du FCC, accusé la presse d’ingérence dans les affaires intérieures chinoise et de semer le désordre. Aussi les journalistes freelance ou universitaires non affiliés à des grands média "largement reconnus" (la définition n’est pas claire sur ce point), sont désormais susceptibles d’être arrêtés pour participation à la marche en cherchant à couvrir l’événement.

 

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