Elfriede Rauth qui a fêté ses 80 ans il y a plusieurs années déjà?doit s'habituer à l'idée de ?prendre sa retraite?, une décision dure, envisagée d'abord pour décembre 2013, mais remise chaque semaine au lendemain. Depuis plus de 50 ans, la marchande connue comme le loup blanc à Gießen, propose tous les samedis ses produits sur le marché à une clientèle fidèle. Elle est devenue ainsi une célébrité dans la ville de Mittelhessen.
Les débuts dans les années 50
Tout a commencé dans les années 50. Elfriede Rauth a aidé son neveu à ouvrir une boutique d'horticulture dans laquelle elle a d'abord vendu des fleurs et plus tard, quand le magasin s'est agrandi, des légumes et des gerbes mortuaires. Née dans une famille nombreuse et dans un milieu agricole, elle a toujours été habituée à aider sa famille. De plus, comme elle avait la main verte, elle a ainsi commencé à vendre la récolte abondante de son jardin au marché. Jusqu`à la retraite de son mari Heinrich qui travaillait dans un bureau d'architectes, elle était quasiment la seule responsable de son étal et son mari ne pouvait la soutenir que ponctuellement. Depuis que celui-ci a pris sa retraite à l'âge de 70 ans, il peut retrousser ses manches et aider sa femme régulièrement.
Un endroit vivant plein de tradition
Le marché hebdomadaire de Gießen qui compte environ 70 marchands a lieu tous les mercredis et samedis de 7h00 à 14h00. La gamme de produits s'étend des fleurs et légumes au pain, viande, produits laitiers et spécialités méditerranéennes, le tout avec un fort accent mis sur les produits régionaux. Malgré la concurrence des supermarchés, le marché est resté un endroit vivant où l'on se rencontre, où on estime la fraîcheur et la qualité de la marchandise, un bel endroit toujours animé qui, avec le temps, n'a pas perdu de son flair particulier. Le marché a connu une longue histoire : en 1442 Gießen a obtenu le privilège du marché, et il existe un premier règlement du marché datant de 1557 qui prouve son existence à l'époque nécessaire à l'alimentation de la population.
Un adieu difficile
En dehors du marché, le couple n'est pas sans occupation. Heinrich s'engage dans sa paroisse ; le couple a aussi voyagé avec des associations diverses et à la maison, la porte est toujours ouverte : ils accueillent souvent des invités, soit de la famille, soit des gens de l'extérieur comme par exemple des jeunes de la région de Tchernobyl qu'ils reçoivent régulièrement depuis la catastrophe nucléaire. A l'occasion de leurs noces de diamant, ils ont reçu 150 invités dont de nombreux clients. Le mari d'Elfriede souhaiterait de son côté que le couple puisse mener une vie moins stressante maintenant que les deux approchent peu à peu des 90 ans. En effet, se lever à 5 heures tous les samedis et rester debout jusqu'à 14 h, été comme hiver -qu'il pleuve, vente ou neige- n'est pas toujours facile. Cependant, souligne Elfriede, le travail est beaucoup plus facile depuis qu'ils disposent d'une bâche et d'un braséro-? un prétexte de plus pour ne pas s'arrêter de travailler. Elle, pour qui une vie ?tranquille? et sans travail serait inimaginable, va encore continuer à préparer 15 gâteaux tous les vendredis pour les vendre sur le marché le samedi? à la grande joie de sa clientèle !
Ingrid Frieg (lepetitjournal.com/francfort), jeudi 17 juillet 2014
Rediffusion du mercredi 12 février 2014 - (Photos IF lepetitjournal.com)
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