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Y-a-t-il un âge pour apprendre à parler une langue étrangère ?

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Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 30 juillet 2019, mis à jour le 30 juillet 2019

Sur la terre, entre 6.000 et 7.000 langues sont parlées chaque jour. Dans ce contexte, plus de la moitié de la population de notre planète est bilingue. La mondialisation aidant, les monolingues sont appelés à devenir des espèces en voie de disparition. Mais alors jusqu'à quel âge peut-on apprendre une langue étrangère ? Les enfants sont-ils les seuls à pouvoir apprendre correctement plusieurs langues ?

Au 19ème siècle, moment de la création des États-Nations en Europe, la langue a beaucoup été utilisée comme un outil politique. Parler une autre langue que celle qui était officielle et nationale était considéré comme déloyal. La France a d'ailleurs cherché à unifier ses territoires de cette façon. Plus rien d'autre que le Français n'était autorisé, pratiqué et enseigné.

Cela n'a sans doute pas contribué à la bonne réputation des habitants de l'Hexagone sur le plan linguistique. En effet, les deux tiers d'entre nous ne parlent aucune langue étrangère, et parmi ceux qui en pratiquent une, seulement 14% obtiennent un "bon niveau", ce qui nous place bons derniers en Europe, juste devant les Anglais. 

Mais qu'on se rassure : aucune fatalité là dedans. Parler plusieurs langues, même si nous n'avons pas baigné dans un univers multilingue dès notre plus tendre enfance, reste quand même à notre portée à l'âge adulte.

 

Apprendre de nouvelles langues à l'âge adulte ? Vous avez dit impossible ?

Jusqu'à trois ans, le cerveau des bébés en pleine construction est beaucoup plus malléable que celui des adultes. À la naissance, un nourrisson serait même capable de distinguer plus de 800 sons différents, chose quasi-impossible pour un cerveau adulte. La plasticité cérébrale des enfants leur rendrait donc l'apprentissage des langues relativement aisé.

Pourtant, apprendre une seconde langue à l'âge adulte n'a rien d'insurmontable. Remettant en question la notion controversée de « période critique » popularisée par les travaux de Lenneberg, et qui suppose que passé un certain âge, l'Homme se retrouve dans « l'impossibilité biologique » d'acquérir certains savoirs, des scientifiques s'emploient à tordre le cou à ces idées. C'est notamment le cas de John T. Bruer avec son ouvrage The Myth of the First Three Years. Selon lui « l'apprentissage et le développement cognitif surviennent à tous les moments au cours de l'enfance mais aussi durant toute la vie ».

Alex Rawlings, un enseignant polyglotte déclare quant à lui : « Je pense au contraire que c'est bien plus facile (d'apprendre une seconde langue, ndlr) après 8 ans. Il faut trois ans à un bébé pour apprendre une langue et seulement quelques mois à un adulte ».

Même s'il est vrai que les jeunes apprenants ont sans doute quelques avantages sur les adultes, notamment cognitifs, puisqu'ils absorbent les nouvelles informations plus facilement, ont une très bonne mémoire, ou n'ont encore pas besoin de perdre leur accent « étranger », il n'est jamais trop tard pour se jeter à l'eau quand on est adulte.

Les adultes peuvent eux aussi bénéficier de quelques avantages

Ils ont certainement une plus grande motivation, sachant exactement pourquoi ils souhaitent apprendre une nouvelle langue, connaissent déjà de nombreux mots communs à plusieurs idiomes (on vous épargnera par exemple la longue liste de mots anglais passés dans notre langage courant), ou encore une capacité d'analyse et de concentration plus importante.

 

Les bénéfices du multilinguisme 

S'il y a bien une chose sur laquelle tout le monde s'accorde, c'est l'avantage non négligeable que représente le fait de pouvoir parler plusieurs langues. Les bénéfices sont en effet nombreux.

Selon de nombreuses études, parler plusieurs langues serait bon pour la santé. La flexibilité neuro-cognitive est accrue, et les multilingues sont nettement moins enclins à développer des maladies comme Alzheimer par exemple. De même la substance grise (l'écorce), qui nous permet de nous souvenir de nos histoires, et de notre passé est affectée et ferait ainsi croitre la puissance de notre mémoire. Enfin, nos capacités de concentration seraient elles aussi améliorées.

Sans parler bien sur de ce sentiment de satisfaction quand au cours d'une expatriation par exemple, vous parvenez à dialoguer et discuter dans la langue du pays !