Les expatriés ont maintenant une marque de prêt-à-porter rien que pour eux ! Des vêtements mixtes, interchangeables et des looks inspirés d'expatriés caractérisent cette marque "expat-minded". Rencontre avec Marie-Charlotte et Pauline, les fondatrices de la marque les Expatriés
Photo Laure Bernard
"Derrière chaque look se cache un expatrié" est le slogan de cette nouvelle marque de prêt-à porter. La collection est composée d'une dizaine de looks. Vous trouvez ainsi le look de Dalhia, une Norvégienne qui vit aux Etats-Unis ou le look de Gaspard qui vit aux Pays-Bas. "On crée des tenues, puis on les rattache à la personnalité d'un expatrié". Derrière cette marque se cachent deux jeunes entrepreneuses, Marie-Charlotte s'occupe de la création, et Pauline de la partie commerciale. A 28 ans, Pauline et Marie-Charlotte sont totalement "expat-minded", elles ont décidé de créer une marque à l'image de cet état d'esprit. "En allant à l'étranger, on rencontre des gens avec des histoires incroyables, il y a une confrontation culturelle un peu déstabilisante et en même temps cela nous permet de devenir unique." Chaque pièce en édition limitée est numérotée, renforçant ce caractère unique. L'étiquette est une vraie carte d'identité de la pièce, avec la composition de la matière, la décomposition du prix, et aussi une anecdote sur l'expatrié qui s'y rattache. "Nous ne faisons pas de collection par saison puisque par définition les expatriés n'ont pas tous le même climat". Autre spécificité de leur marque, les vêtements sont mixtes et interchangeables. "C'est l'idée du placard commun, comme ce qui se passe dans les colocations, où filles et garçons s'échangent leurs fringues. C'est une marque qui est faite pour la génération Erasmus qui a grandi, c'est davantage les Poupées russes que l'Auberge espagnole."
Marie-Charlotte et Pauline dans leur workshop. Photo BB
Originaires d'Annecy, Marie-Charlotte et Pauline se connaissent depuis 12 ans. Elles ont tracé leur route chacune de leur coté, dans leur domaine. Après une école de mode, Marie-Charlotte a travaillé deux ans en tant que styliste pour Laurence Doligé à New Delhi, ce qui a lui permis de découvrir le monde de la création mais aussi celui de la production. Pauline, elle, a fait une école de commerce. Dans une filière internationale, elle passera plusieurs mois à New York, Pékin, et Madrid. Orientée en Marketing cosmetic, elle fera ses premiers pas chez Clarins, Sephora, ou encore Guerlin. Comment deux amies d'enfance sont-elles devenues associées sur ce projet ? "J'avais depuis longtemps envie de créer ma propre marque. J'en parlais beaucoup avec Pauline pour lui demander des conseils, et puis finalement on s'est dit pourquoi ne pas le faire ensemble !" explique Marie-Charlotte. "On apporte chacune nos compétences pour ce projet. Et en même temps, il y a une grande interaction entre nous. On discute ensemble, aussi bien de la communication que du tissu à choisir", rajoute Pauline.
En plus de la vente en ligne, on peut venir acheter les vêtements dans leur atelier. "Nous voulons une marque participative. Quand ils viennent dans notre atelier, les clients nous donnent leur avis". Pour faire découvrir leur concept, Marie-Charlotte et Pauline font des "ventes éphémères". Le principe est simple, des ventes d'une journée sont organisées dans un endroit original. "Nous avons fait une journée dans une ancienne crèmerie, une autre à New Delhi". Elles font leur entrée sur les salons professionnels, et sont en train de créer des partenariats avec des magasins de vêtements. Leur deuxième collection est lancée, avec une nouvelle idée : organiser un casting des expatriés. Elles choisiront les personnalités qui les intéressent, et s'inspireront d'elles pour créer un look. Aujourd'hui le travail ne manque pas pour ces deux nouvelles "business woman". "On savait que ça allait être compliqué mais on avait une idée en tête et on voulait aller jusqu'au bout ". Cet esprit d'entreprise, elles l'ont retrouvé chez de nombreux expatriés. "Les expatriés ont ce positivisme en commun, cette envie d'entreprendre, cette passion pour leur métier."
Le look de Javier et Faustine. Photo Laure Bernard
Bénédicte Buisson (www.lepetitjournal.com) Lundi 7 avril 2014