Le site d'information en ligne Contrepoints a lancé une nouvelle rubrique en décembre 2015 intitulée « Ma vie d'expat' ». Dans cette rubrique des Français de l'étranger racontent leur quotidien et expliquent pourquoi ils ont quitté la France. Ces expériences compilées dessinent des profils divers et varié de ceux qu'on appelle communément « les expatriés », mot qui recouvre des multiplicités de réalités.
Crédits : Guillaume, expatrié aux Emirats Arabes Unis. Tous droits réservés.
Des profils variés
Parmi les témoignages, on retrouve des profils très différents. On apprend comment un Français peut arriver au Bénin, avec en poche son seul ordinateur, ses capacités d'informaticien et fonder une famille ou comment une française peut s'intégrer socialement au Texas en ne reniant jamais ses convictions et en développant une écoute assidue et une tolérance de l'autre.
De ces différents témoignages on retient surtout que celui qui décide de partir n'est pas toujours celui qu'on croit. L'une des motivations principales pour cette rubrique était de donner la parole à des Français de l'étranger directement « plutôt que d'entendre toujours les mêmes poncifs à leur propos » témoigne Séverine Berthier, en charge de la rubrique « Ma vie d'expat ».
Partir s'est souvent imposé comme une nécessité
Pour beaucoup, la situation de l'emploi en France constitue l'une des premières raisons du départ. Si beaucoup de Français de l'étranger sont critiqués et considérés comme des « exilés » ou des « fuyards », la plupart sont des personnes qui avaient « envie de réussir et qui n'ont pas trouvé forcément leur place en France » confirme Sévérine Berthier. Contrepoints donne donc la parole à ces Français qui ont trouvé un moyen d'accomplir leur vocation à l'étranger. Barthélémy, 36 ans et Gilles, 29 ans, qui ont déménagé en Angleterre et en Allemagne ont d'abord cherché un emploi en France mais très vite ils ont dû se résoudre à étendre leur recherche et saisir les opportunités à l'étranger. « Tout fonctionne mieux qu'en France » confie Gilles qui était « désespéré par le climat social en France. »
Un ras-le-bol de la France
Ce qui revient beaucoup dans les différents témoignages est le ras-le-bol de l'ambiance française. Pour Eléonore qui vit en Italie, la principale raison de son départ réside dans le « système anti méritocratique » de l'université française. Selon Thomas, la « morosité ambiante » teintée de « pessimisme et de méfiance » se ressent de plus en plus. Nicolas qui vit aux Pays Bas est partie après « la destruction fiscale de sa société familiale ».
« Est ce que vous vous sentez encore français ? »
Cette question est constamment soulevée dans les différents témoignages. Tous y répondent par la positive. « Absolument », pour beaucoup cette appartenance va de pair avec la conscience d'être des ambassadeurs de la culture française. Eléonore, en Italie, est contente de cela : « Je me plais à penser que je représente La France un peu ici et participe à son «rayonnement » à l'étranger. »
L'expatriation n'est pas un déracinement, Barthélémy témoigne, « la culture française est ma culture, parce que c'est celle avec laquelle j'ai grandi ». C'est même pour certains l'occasion de prendre du recul sur son pays et de mieux comprendre les tensions qui l'animent. Eléonore en Italie affirme « m'étant libérée de ce que j'exécrais le plus en elle, je regarde maintenant la France de façon « dépassionnée », mais avec la bienveillance d'un enfant à l'égard d'un parent imparfait. »
Mathilde Poncet (www.lepetitjournal.com) - mercredi 10 février 2016
Pour découvrir les témoignages de ces expatriés, rendez vous sur Ma vie d'Expat' !
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